Le Dakar 2025 débute le 3 janvier. Parmi les concurrents, un « petit nouveau », Olivier Pernaut, le fils de Jean-Pierre Pernaut.
Jean-Pierre Pernaut avait deux passions : l’actualité, qu’il a couverte pendant 33 ans en présentant le JT de TF1 à 13 heures, et la course automobile. Il doit ce goût pour la compétition à son oncle Jean-François, pilote de rallye, et à Jean, son père, fondateur de l’Association Sportive Automobile de Picardie. Le journaliste a transmis le virus à Olivier, son fils. Après son adolescence, il apprend les bases de la conduite sportive sur les routes de campagne autour d’Amiens, avant de se lancer dans la course automobile, aux côtés de son père.
Depuis dix ans, ils participent régulièrement au Trophée Andros, un championnat de courses sur glace disputé en décembre et janvier dans différentes stations de montagne. Olivier poursuit ensuite l’aventure seul, et remporte plusieurs titres, jusqu’à ce que la compétition disparaisse l’année dernière à cause du changement climatique.
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Que faire maintenant pour éviter de passer l’hiver sans tenir le volant ? Olivier a envisagé différentes hypothèses avant de décider de participer à une autre épreuve encore plus prestigieuse, le Dakar, en janvier 2025. “Enfant, je la suivais à la télévision avec mon père, et elle me faisait rêver”dit-il. Il partagera le pilotage et la navigation avec Benjamin Rivière, rival sur les pistes, mais fidèle ami en dehors des circuits depuis plus de 20 ans.
8000 kilomètres dont 5000 chronométrés
Habitués à rouler sur la glace plutôt que dans le sable parmi les cailloux, les deux hommes ont commencé par suivre une formation accélérée, sous la forme de deux stages au cœur du Maroc. Isabelle Patissier et Thierry Delli Zoti, qui ont participé à plusieurs reprises à l’épreuve, et en connaissent tous les pièges, leur ont appris les astuces permettant notamment de trouver le meilleur chemin pour franchir une dune.
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« Je ne connaissais que ceux du Pyla et du Touquet ajoute Olivier. Ils sont minuscules comparés à ceux que nous allons devoir traverser ! ». Le duo a également appris à s’orienter en fonction de la direction du vent, à gérer les creux et les bosses tout en évitant une collision avec la voiture qui pourrait s’avérer fatale. Ils ont également roulé sur les traces des éditions précédentes avant de passer un long moment à comprendre et à assimiler les milliers de consignes rassemblées dans le road book.
« Le lire n’est pas une tâche facile. Parcourir 8 000 kilomètres, dont plus de 5 000 chronométrés, demande une précision de tous les instants. La moindre erreur dans la compréhension des indications de cette tablette numérique, le moindre retard en n’appuyant pas sur un bouton à un moment précis peut coûter très cher aux débutants qui, comme nous, ne savent pas à quoi s’attendre. attendre. Sur un circuit, le parcours est toujours le même. Sur le Dakar, on ne passe jamais deux fois au même endroit ! » .
Il est également essentiel de savoir contrôler sa peur, face à des dangers qui ne manqueront pas d’arriver. « Au volant, je ne ressens jamais cette sensation, mais, qui sait pourquoi, lorsque je me retrouve sur le siège passager, je ne suis jamais rassuré ! ». La prudence sera également de mise à bord d’un Buggy équipé de tout l’équipement nécessaire en cas de panne ou de crevaison.
Enfin, une préparation physique particulière s’est avérée indispensable durant les semaines précédant le départ. Parcourir 600 à 700 kilomètres par jour sans montrer le moindre signe de fatigue, et récupérer en passant la nuit dans le désert sous une tente nécessite un certain entraînement. « Nous ne sommes pas là pour gagner ou être haut dans le classement, mais pour faire de notre mieux »specifies Olivier Pernaut.
Son seul objectif est de franchir la ligne d’arrivée de la dernière étape. S’il y parvient, il envisagera de revenir en 2026, accompagné de deux ou trois pilotes d’Orhes Racing, l’équipe qu’il dirige depuis 2007. Que penserait Jean-Pierre s’il était parmi nous aujourd’hui ? “Je suis convaincu qu’il serait hyperfié !” »conclut Olivier.