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Les tarifs douaniers de Trump nous plongent dans l’incertitude

Les tarifs douaniers de Trump nous plongent dans l’incertitude
Les tarifs douaniers de Trump nous plongent dans l’incertitude

Avec l’arrivée de Donald Trump à Washington et ses menaces d’imposer une surtaxe de 25 % sur les produits importés du Canada, les perspectives économiques pour 2025 sont plongées dans la plus grande incertitude.

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Car si le nouveau président américain met à exécution ses menaces tarifaires, toutes les prévisions présentées cette semaine dans l’Énoncé économique de l’automne du gouvernement Trudeau risquent de s’effondrer.

Au lieu d’enregistrer la croissance solide que les économistes anticipaient avant l’élection de Trump, le Canada risque de sombrer dans la récession, rien de moins.

1. QUEL EST LE PROBLÈME AVEC LES PRÉVISIONS DE LA MISE À JOUR DE TRUDEAU ?

Les prévisions contenues dans la mise à jour de lundi ont été faites à la lumière du sondage que le ministère des Finances a mené en septembre dernier auprès des économistes de 11 grandes institutions financières, dont Desjardins et les grands groupes bancaires canadiens.

Ces prévisions nous présentent trois scénarios de croissance du PIB nominal en 2025. Voici les scénarios en question, avec leurs pourcentages de croissance respectifs et, entre parenthèses, la valeur du PIB canadien qui sera atteinte en 2025 si cette croissance se matérialise :

  • Scénario pessimiste : + 2,1% (3 116 milliards de dollars)
  • Scénario optimiste : +4,8% (3 210 milliards de dollars)
  • Scénario anticipé : + 3,7 % (3 173 milliards de dollars)

Comme vous pouvez le constater, 2025 s’annonce relativement bien, selon ces scénarios de septembre.

Or, depuis septembre dernier, nous avons eu droit à des événements majeurs qui risquent de changer la donne. Je fais notamment référence à l’élection de Donald Trump à la tête des États-Unis, à ses menaces de droits de douane de 25% sur les produits importés du Canada, à la révision de la politique d’immigration du gouvernement fédéral, à la chute dramatique du dollar canadien, la forte baisse du taux directeur de la Banque du Canada et les importants déficits budgétaires fédéraux.

2. QU’ARRIVERA-T-IL À L’ÉCONOMIE CANADIENNE SI TRUMP SURTAXE LES MARCHANDISES IMPORTÉES DU CANADA ?

Les scénarios de croissance économique qui viennent d’être présentés dans la mise à jour du gouvernement Trudeau risquent de devenir obsolètes. Dans le pire des cas, nous pourrions risquer de nous retrouver en récession.

Bien évidemment, tout dépendra du moment de l’année où ces surtaxes tarifaires seraient appliquées et, autre facteur déterminant, des produits concernés. Plus les surtaxes seront appliquées tard dans l’année, moins les dommages seront importants en 2025.

Autre inconnue : le Canada répondra-t-il « dollar pour dollar » aux surtaxes tarifaires américaines en imposant également des surtaxes sur les produits importés des États-Unis ?

Une chose est sûre, une guerre de surtaxes tarifaires entre le Canada et les États-Unis aurait un impact négatif à la fois sur l’économie canadienne et sur l’économie américaine.

Nous perdrons des deux côtés de la frontière.

Nous croisons les doigts pour que Trump abandonne sa menace tarifaire.

3. EN CAS DE SURCHARGES TARIFAIRES, QUEL IMPACT UNE RÉCESSION AURAIT-ELLE SUR LE QUÉBEC ?

Bien entendu, la « croissance » du PIB réel tomberait dans le rouge.

Dans un tel scénario, les ménages et les entreprises auront tendance à faire preuve de prudence en limitant leurs dépenses de consommation et d’investissement. Cela entraînerait inévitablement une baisse de l’emploi et une augmentation du taux de chômage.

Dans sa mise à jour budgétaire et économique de novembre dernier, le gouvernement Legault avait également fait, par rapport au scénario prévu pour 2025, les prévisions suivantes advenant que le Québec entre en récession :

  • La croissance du PIB réel passerait de 1,5% à -0,3%.
  • La croissance du PIB nominal chuterait de 3,6% à 1,7%.
  • Au lieu de créer des emplois de 0,5% (+21 000), on en perdrait 0,5% (-21 000).
  • Le taux de chômage passerait de 5,8% à 6,3%.
  • L’augmentation des salaires et traitements serait limitée à 1,8% au lieu de 3,5%.
  • L’excédent net d’exploitation des entreprises diminuerait de 3,2%, contre un gain prévu de 2,1%.
  • La croissance de la consommation (hors produits alimentaires et logement) diminuerait de 3,8% à 1,1%.
4. ET QUE DEVIENNENT LES AUTRES INDICATEURS ÉCONOMIQUES ?

En 2025, la Banque du Canada devrait abaisser son taux directeur d’au moins un autre point de pourcentage, pour le ramener à 2,25 %. Cela permettra aux emprunteurs (particuliers et entreprises) de se sentir moins oppressés par leur dette.

En raison de l’écart avec le taux directeur de la Réserve fédérale américaine, le dollar canadien risque de rester sous les 70 cents américains pendant une courte période. Ce qui est très avantageux pour booster nos exportations vers les États-Unis et attirer les investissements américains au Canada. Mais d’un autre côté, les importations de produits américains nous coûtent nettement plus cher.

Quant à nos investissements en bourse, nous devons rester humbles dans nos attentes de rendement en 2025. Après une année 2024 époustouflante, au moins jusqu’à la mini-correction du mercredi 18 décembre, la barre des indices boursiers est devenue très haut.

 
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