Les plus avant-gardistes avancent dans la file d’attente, tandis que d’autres se dirigent vers la caisse pour obtenir les dernières places au Cirque de Noël, où l’on croise parfois Karl Lassus lui-même. Celui-ci orchestre le spectacle, enrichi chaque année de talents du monde entier, avec des numéros spécialement créés pour célébrer ce 49e edition.
Karl Lassus, qui dirige le cirque de Noël depuis des années, comme son père avant lui, a cédé cette année sa place de maître de piste.
Jean-Christophe Chartre / “SO”
Héritier de la passion de son père pour les arts du spectacle, Karl Lassus, originaire de Salies-de-Béarn, poursuit l’aventure familiale avec ambition. Il y a trois ans, il a marqué un tournant en rachetant le chapiteau du cirque Bouglione, une structure de 1 800 places, parmi les plus grandes de Nouvelle-Aquitaine.
Pour créer son spectacle, il parcourt les festivals à la recherche de nouveaux talents. Cette année, cette quête a amené une vingtaine d’artistes à briller sous son chapiteau, des jongleurs italiens aux acrobates marocains, en passant par des virtuoses aériens d’Amérique du Sud.
En images. Les derniers jours du Cirque de Noël à Pau
Après avoir fait escale à Oloron et Bayonne, la troupe du cirque de Noël s’installe place Verdun à Pau. Il reste trois séances, samedi 28 (16h et 20h30) et dimanche 29 décembre (14h30) pour découvrir ce spectacle porté par une troupe internationale soigneusement constituée par Karl Lassus.
Ce n’est pourtant pas lui qui endosse le rôle de Monsieur Loyal, qu’il lègue pour la première fois à Christophe Ivanes, grand nom du monde du cirque, ancien animateur du festival du cirque de Massy, en région parisienne. Vêtu d’un costume bleu, il anime avec brio tout le show, incarnant avec élégance le maître de cérémonie.
Des clowns pour perpétuer la tradition
Le seul numéro à revenir est celui des clowns Les Kinos, déjà applaudis l’an dernier. Hugo Rech incarne Auguste, personnage comique par excellence. Ses grands-parents, pionniers de cet art, ont passé le flambeau à leurs enfants, puis à lui, aujourd’hui compagnon de piste de son oncle.
Le bien nommé Trio Fuerza, originaire du Maroc, pour un numéro corps à corps.
Jean-Christophe Chartre / “SO”
Dans sa caravane, au moment sacré du maquillage, il explique la symbolique de ce rituel : « Le maquillage, c’est ce qui permet d’avoir sa signature », d’où l’importance de se maquiller soi-même. En exagérant les traits, le personnage prend vie, visible depuis tous les coins du chapiteau.
« Le maquillage, c’est ce qui permet d’avoir sa signature, confie Hugo Rech.
Jean-Christophe Chartre / “SO”
Mais au-delà du rire, Hugo confie aussi son attachement à la préservation des traditions. Après la disparition des animaux du ring, sous la pression des défenseurs de la cause animale, il défend l’art du clown traditionnel, comme rempart contre l’effacement progressif du cirque antique.
Maquillage instantané pour Hugo Rech.
Jean-Christophe Chartre / “SO”
Derrière les acclamations du public, un autre spectacle se joue : celui de la vie en coulisses. Autour du chapiteau, « c’est tout un village qui voyage », confie Binh Dong, bras droit de Karl Lassus, cuisinier et gérant polyvalent. Depuis trois ans, il veille à nourrir l’équipe en concoctant des repas adaptés aux goûts et à l’alimentation des artistes.
Christophe Ivanes est le maître de piste (à gauche), ici avec les clowns sur le ring.
Jean-Christophe Chartre / “SO”
Entre les spectacles, les artistes partagent des moments de complicité, prolongeant la magie sous les projecteurs. Cependant, certaines journées intenses mettent leur endurance à l’épreuve. « Une séance à 16 heures, c’est bien, mais trois à partir de 10 heures, c’est mauvais ! », confie l’auguste clown… avec le sourire.
