Ni TV, ni le Covid ni les plateformes de streaming n’ont tué le cinéma. Le grand écran a la peau dure et survit pour le moment à toutes les révolutions. La preuve dans les 13 cinémas d’Arcachon et de La Teste-de-Buch au sud du bassin d’Arcachon, gérés par la société Grand Écran. La fréquentation a atteint 300 000 entrées cette année, mieux que l’année dernière. « Une belle performance », estime Patrick Gabet, directeur des cinémas Grand Écran du Bassin. Le meilleur, en tout cas, depuis la crise du Covid.
Alors comment expliquer ce regain d’intérêt pour les cinémas ? Il est vrai que la météo maussade de cet été y a contribué, mais pas seulement. « Des productions de qualité qui donnent envie d’aller au cinéma, de bons scénarios et un accueil des spectateurs dans de bonnes conditions », complète Patrick Gabet. Ces films de qualité qui ont dynamisé la fréquentation sont majoritairement français. « D’habitude, ce sont les blockbusters américains qui sont les locomotives. Ici, c’est le contraire et nous pouvons en être fiers », explique le réalisateur. Notamment l’inattendu « Un petit quelque chose en plus » d’Artus, qui a réuni 11 millions de spectateurs en France et 23 000 entrées à La Teste et Arcachon. « Dès les avant-premières, nous avons ressenti un véritable enthousiasme. Il a réalisé quelque chose de merveilleux, une belle histoire de partage », s’enthousiasme Patrick Gabet.
« D’habitude, ce sont les blockbusters américains qui sont les locomotives. Ici, c’est le contraire et nous pouvons en être fiers.»
On peut également citer, parmi ces films qui ont attiré une bonne partie de la fréquentation, l’autre grand succès français qui est « Le Comte de Monte Cristo ». Une performance d’autant plus remarquable qu’en raison de sa durée (3 heures), il a eu droit à moins de séances que les autres longs métrages. Troisième de ce podium, « L’Amour ouf » de Gilles Lellouche, qui frôle les 5 millions d’entrées dans le pays. Les grandes productions américaines qui ont fonctionné, comme « Gladiator 2 » ou « Deadpool & Wolverine », sont loin de faire aussi bien que les françaises. Certains ont même fait un flop, comme « Mégalopolis » de Coppola ou « Madame Web ».
Salle premium
Les cinémas Grand Écran peuvent aussi compter sur la période des fêtes et son public familial pour bien terminer l’année. Les derniers « Roi Lion », « Sonic 3 » ou encore « Noël en famille », comédie française avec Didier Bourdon, devraient permettre de terminer 2024 en beauté.
Mais si le public du sud du bassin d’Arcachon a retrouvé l’envie de sortir un peu plus au cinéma, c’est aussi parce que les conditions d’accueil sont meilleures. Grand Écran est équipé d’une nouvelle génération de projecteur laser, pour augmenter la qualité de l’image, et surtout d’une salle « premium Cinemax » à La Teste-de-Buch, avec de larges fauteuils, repose les pieds sur certains sièges, et le possibilité de réserver une place numérotée. Des spectateurs viennent même du nord des Landes pour profiter de cette salle qui se veut ultra-confortable.
« Notre prix facial d’entrée est de 11,50 euros, mais avec un abonnement, il descend à 7 euros, et nous avons beaucoup d’abonnements », explique le directeur. Grand Écran est également classé art et essai sur le bassin d’Arcachon, et propose des films d’art et essai en version originale. Le festival Ciné sans frontières, qui débute le 31 janvier, est aussi réputé pour ses choix audacieux, sans oublier celui de Télérama du 22 au 28 janvier, qui rediffuse des tubes.