Parmi tous les romans et traductions français que nous avons découverts cette année, certains ont laissé des traces indélébiles. Voici 10 titres qui nous ont particulièrement fait vibrer.
Du côté sauvage, Tiffany McDaniel
Tiffany McDaniel est actuellement l’un des talents les plus en vogue aux États-Unis. Cette jeune auteure qui s’est fait connaître avec Betty parvient à faire briller de mille feux même les plus grandes ténèbres. Ce troisième roman d’une beauté époustouflante s’inspire d’une série de féminicides ayant ciblé de jeunes prostituées toxicomanes, toutes retrouvées près de la rivière qui traverse une petite ville de l’Ohio. Un roman émouvant et inoubliable.
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Du côté sauvage
Tiffany McDaniel (traduit par François Happe)
Gallmeister
707 pages
Les enfants de la mer, Virginie Tangvald
Dans cette histoire poignante, la réalisatrice Virginia Tangvald raconte sa quête d’identité, tantôt sur les traces de son père, le grand navigateur Peter Tangvald, tantôt sur celles de son frère Thomas, qui l’a suivi dans son naufrage en mer. en soi est extraordinaire, mais la plume captivante de l’auteur nous plonge tête baissée dans les profondeurs de ce drame familial. Un voyage vertigineux au cœur des vagues et des mirages de liberté.
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Enfants de la mer
Virginie Tangvald
JC Lattés
212 pages
Comment aimer, Lisa Moore
Avec Ann-Marie Macdonald et Miriam Toews, la Terre-Neuvienne Lisa Moore fait partie d’un trio d’auteurs canadiens-anglais dont les romans parviennent à nous émouvoir profondément. Celui-ci parle d’amour – à commencer par l’amour d’une mère pour son fils, dans un état critique après une agression à St. John’s. Le tout dans un décor surréaliste, alors que la ville est paralysée par la tempête du siècle.
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Comment aimer
Lisa Moore (traduit de l’anglais par Luba Markovskaia)
Boréal
488 pages
Pleurer au supermarché, Michelle Zauner
Ce premier roman évoque le deuil de l’auteur qui, en perdant sa mère, se rend compte que tout un pan de son identité vient de s’effondrer. Entre l’héritage culinaire laissé par cette mère coréenne, la jeune chanteuse et guitariste du groupe Japanese Breakfast évoque ses souvenirs d’enfance, leurs disputes puis leur combat contre un cancer dévastateur. Un livre qui se lit les yeux humides, et qui est à la fois un cri du cœur et une preuve d’amour incommensurable.
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Pleurer au supermarché
Michelle Zauner (traduit de l’anglais par Laura Bourgeois)
Christian Bourgois
313 pages
Habituel, Javier Zamora
Les histoires de migrants irréguliers font fréquemment la une des journaux, mais ce n’est pas tous les jours qu’on peut lire un témoignage personnel comme celui-ci, qui peut aussi être dévoré comme un roman. Javier Zamora a traversé les frontières il y a plus de 20 ans, depuis son Salvador natal jusqu’aux États-Unis, où l’attendaient ses parents. Seul, avec un passeur et un groupe d’inconnus. Il avait 9 ans. C’est ce voyage incroyable que l’on découvre, ses peurs et ses inquiétudes tout au long du voyage, portées avec justesse par sa voix d’enfant.
Habituel
Javier Zamora (traduit de l’anglais par Carole d’Yvoire)
Gallimard
496 pages
Interlude, Sally Rooney
Si vous aimez les histoires sentimentales douces-amères, ce quatrième roman de l’auteur de Les gens normaux est un incontournable. Avec une finesse dont elle seule a le secret, Sally Rooney trouve le moyen de parler du deuil, du poids des choix et du difficile passage à l’âge adulte que vivent deux frères de manières complètement opposées. Tout en nous entraînant dans l’intimité de leurs conversations sur les oreillers, aux côtés d’amours anciens ou nouveaux.
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Interlude
Sally Rooney (traduit de l’anglais par Laetitia Devaux)
Gallimard
460pages
En plus, David Chariandy
L’auteur torontois David Chariandy nous transporte dans ce roman dans la banlieue de Scarborough, où deux frères grandissent dans un quartier où l’on apprend trop tôt à craindre la police, et où le pire finit malheureusement par arriver. C’est toute une jeunesse invisible qu’il décrit, en fin de compte, et qui rappelle la réalité de nombreuses villes d’Amérique du Nord. Un livre d’une grande douceur, malgré la tristesse qui s’en dégage.
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En plus
David Chariandy (traduit de l’anglais par Christine Raguet)
Héliotrope
222 pages
Jacaranda, Gail Faye
Prix Renaudot de l’année, ce deuxième roman de l’auteur franco-rwandais touche par le regard franc de son narrateur sur le Rwanda de sa mère. Sur plusieurs décennies et générations, le jeune homme nous entraîne dans les séquelles du génocide et les fractures sociales qui divisent encore la société. Mais il révèle aussi au passage un pays à la vitalité insoupçonnée, qu’on découvre de l’intérieur avec lui.
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Jacaranda
Gail Faye
Grasset
288 pages
Le rêve du Jaguar, Miguel Bonnefoy
Lauréate du Prix - et du Grand Prix du roman de l’Académie française cet automne, Le rêve du Jaguar est une fabuleuse épopée à travers le Venezuela des années 1930 et 1950, de Maracaibo à Caracas. L’auteur retrace le destin grandiose de ses grands-parents maternels, tous deux nés dans une grande pauvreté avant de devenir de véritables monuments, célèbres dans tout le pays. Une fable familiale hors du commun, teintée d’émerveillement.
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Le rêve du Jaguar
Miguel Bonnefoy
Rives
294 pages
De retour à Belfast, Michael Magee
Michael Magee est certainement un auteur à suivre parmi les premiers romanciers étrangers traduits cette année, et il raconte ici une Irlande du Nord dont on entend rarement parler. Ses personnages sont jeunes, issus des quartiers pauvres et complètement désenchantés par leurs chances d’échapper à la pauvreté imposée par leur environnement. Et pourtant, une lueur d’espoir demeure alors que nous suivons le narrateur à travers ses chutes et ses échecs, au lendemain du conflit nord-irlandais.
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Retour à Belfast
Michael Magee (traduit de l’anglais par Paul Matthieu)
Albin Michel
418 pages