Par
Maria Lamarca
Publié le
15 décembre 2024 à 14h26
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57 000 copies de Films, environ 100 000 affiches, des millions de photos. Le centre de conservation et de recherche de la Cinémathèque de Toulouse est l’un des plus grands fonds cinématographiques d’Europe. Une véritable caverne d’Ali Baba pour les amateurs du septième art. Ouvert en 2004 à Balma, près de Toulouse, ce lieu de renommée internationale est rarement ouvert au public. L’actualité toulousaine vous ouvre ses portes.
Du documentaire au rappel du cinéma
Parmi les bobines et les vieux matériels de projection, de petites mains s’affairent à trier, répertorier, nettoyer et restaurer d’anciens films et affiches de cinéma. “Nos collections ici ont commencé en 1900”, explique-t-il. Francesca Bozzanodirecteur.
Le centre Balma est régulièrement sollicité pour restaurer des films venus des quatre coins du monde, “de Bruxelles, d’Autriche, du Danemark… Nous conservons des films de toutes nationalités”, explique le directeur des collections. Pour un soin maximum, les films sont stockés dans des environnements tempérés à 16°C. « Nous avons dix salles pleines comme celle-ci, presque onze maintenant. »
Quant aux genres, ils sont très variés : du cinéma de rappel aux films d’activisme, en passant par les documentaires et même les courts métrages. Une collection enrichie avant tout grâce à des dons privés, ” mais aussi grâce à d’autres cinémathèques, en lien avec la FIAF [la Fédération Internationale des Archives du Film, NDLR] ».
Film sur la recherche d’une carte d’identité
Il n’est pas nécessaire que la Cinémathèque lance des concours ; reçoit régulièrement des films nécessitant une identification. François Martycinémathèque, se charge de reconstituer sa carte d’identité. « Selon votre état, vous aurez peut-être besoin de plus ou moins de recherches », souligne-t-il.
Une fois répertorié, François doit s’assurer que le film est complet et vérifier son statut. Pour cela, utilisez une table de vérification ce qui vous permet de visualiser la bobine.
De précieux témoignages
Certains moulinets, soigneusement conservés, sont de vraies pépites. Des bulletins d’information en 35 mm datant des années 1920, 30 et 40, qui étaient autrefois projetés dans les cinémas pour se tenir au courant de ce qui se passait.
Les images imprimées directement sur le film sont encore plus impressionnantes. Une véritable œuvre d’art. « La précision est incroyable. Pathé a fait beaucoup dans ce sens », explique Francesca Bozzano.
Il y a aussi des films amateurs « où notre collection est aussi très intéressante ». Des petits films tournés par des cinéastes qui mettent en lumière des scènes de la vie quotidienne : fêtes, corridas ou simplement sorties scolaires. De nombreux extraits sont à découvrir sur le site Mémoire cinématographique Pyrénées-Méditerranée.
Récupération oui, mais pas systématique
Restaurer des films anciens est un travail sans fin, mais surtout il n’est pas systématique, comme nous l’explique Francesca Bozzano. « Pour numériser un film ancien, il faut d’abord avoir l’accord de l’ayant droit. C’est un processus qui demande également beaucoup de - et d’argent. Il est nécessaire d’analyser, d’évaluer et de nettoyer en laboratoire. Certains projets peuvent prendre des mois. »
Mais dans certains cas, le recours à la numérisation ne soulève aucun doute : si la copie du film se détériore et risque de disparaître ou s’il s’agit d’une copie unique.
Effacer les défauts, sans aller trop loin
Et c’est dans le bureau sombre de Vittorio Jouanneau que les films subissent leur relooking. Le gérant du restaurant travaille déjà depuis deux mois Benito Cerenoun film de Serge Roulletsorti en 1968, représentant une mutinerie sur un bateau négrier.
Avant le traitement du film sur ordinateur, Victor Jouanneau doit en vérifier les conditions. « Il y a un gros travail d’examen à faire en amont, avec un nettoyage manuel du film en laboratoire, avant de le scanner pour obtenir une image haute définition », explique-t-il.
Le but final est d’obtenir l’image la plus complète, mais aussi la plus fidèle à l’époque du tournage. En d’autres termes, n’essayez pas d’avoir le meilleur film, mais le film tel qu’il était au moment de sa projection. Effacez les défauts, sans aller trop loin. « Il faut retrouver notre esthétique et notre cohérence dans les programmes. »
Films… et affiches
Le Centre de conservation de Balma ne se limite pas au cinéma. Un hub entier est également dédié aux affiches de films. «La plus ancienne date de 1907. Il s’agit à la fois d’affiches de films, mais aussi de programmes utilisés à l’époque par les projectionnistes ambulants», ajoute Francesca Bozzano. Petites perles de l’histoire du 7ème art.
Ceux-ci sont également sélectionnés, restaurés et mis en valeur pour des expositions organisées par la Cinémathèque ou d’autres structures.
Et pour le festival Synchro, prévu jusqu’au 15 décembre, les bibliothécaires ont du pain sur la planche. Dans leur laboratoire, Claudia Pellegrini maintient le support de la taille XXL, tandis que Vincent Spillmann prend des mesures. « Pour une exposition prévue au Théâtre de la Cité, nous préparons des affiches de l’époque du cinéma muet sur des films tirés de romans », expliquent-ils.
Aussi petit musée du cinéma
Enfin, à l’instar de celui que les spectateurs ont pu admirer avant de se rendre à la salle de projection de la Cinémathèque, rue du Taur, le centre de conservation expose de nombreux dispositifs cinématographiques que le numérique a fini par remplacer : des caméras, des viseurs et même un appareil de projection datant de 1900. « trouvé… dans une poubelle », raconte le réalisateur.
Faute de place sur le site de Balma, une partie de ce matériel est également visible au musée Paul-Dupuy. En 2026, travaux d’agrandissement cela devrait permettre à ce centre de conservation de voir encore plus grand.
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