Le château du brouillard. Peut-être parce que cette grandiose bastide située sur la Butte Montmartre porte un terme impropre à celui d’un château qui peine à se vendre ? Sur le marché depuis février 2024, il n’a pas encore trouvé preneur. “Je vends un monument au parfum de campagne, pas un château. En fin de compte je ne vends rien car mon métier est de révéler l’âme des biens d’exception qui me sont confiés à la vente.», confie Xavier Attal de l’agence Immo Best International qui propose ce bien. Ce poète de l’immobilier a déjà vendu il y a 11 ans, via une annonce publiée par Le Figaro.
Pourtant, cette bastide appartenait à des hommes illustres comme le peintre Auguste Renoir. Un passé qui pourrait justifier le prix affiché, soit 13,6 millions d’euros ? “L’héritage d’un bien n’apparaît jamais sur le chèque de l’acheteur. Un nom illustre comme celui de Renoir apporte âme et lumière à la maison» répond Xavier Attal.
Une vente de printemps ?
Cette propriété bucolique de plus de 400 mètres carrés qui invite à la rêverie était le protagoniste de l’épisode 3 de la cinquième saison de la série Agence diffusé jeudi sur TMC. Les acheteurs potentiels Martin et Martina se sont d’abord préoccupés du nom de la résidence « Brouillards ». L’agent immobilier, l’aîné de la famille Kretz, a tenté de les rassurer en précisant que «le brouillard ne signifie pas que nous soyons dans le brouillard toute l’année. A côté se trouve la rue de l’Abreuvoir avec une Source. A ce moment un léger brouillard s’était déposé sur la butte Montmartre. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas« . Malgré cette explication et les 700 m2 de jardin sans vis-à-vis, Martin et Martina ont renoncé à se positionner dans la propriété. “C’est une maison avec une âme mais malheureusement elle est trop petite pour moi», dit Martina. Martin hoche la tête et ajoute : «Je suis assez grand et cette maison ressemble à une maison de poupée».
Xavier Attal ajoute : «Au printemps 2024 j’ai accepté un inter-bureau avec un collègue de Kretz venu chercher un client qui n’a pas donné suite. Depuis, l’agence ne m’a pas répondu. On ne peut pas mélanger poésie et intimité avec la diffusion de masse. Savoir présenter une propriété de ce calibre et de ce patrimoine nécessite certainement un profond respect des lieux allié au respect des propriétaires qui vous font confiance.», dit-il. Avant de conclure sur une note d’espoir : «Je ne suis pas surpris que la maison ne se vende pas. La période n’est pas très prometteuse. Je reste convaincu que l’hirondelle printanière saura rassembler le prochain propriétaire de ce lieu intemporel, extraordinaire, qui saura inscrire une histoire de famille à travers ces murs qui ont vu passer les siècles.»
De 425 millions d’euros à 180 millions
Le Château des Brouillards n’est pas la seule demeure impressionnante à rester sur le marché plusieurs mois. Le château de Gretz Armainvilliers, en Seine-et-Marne, peine également à trouver son futur propriétaire. La propriété de style anglo-normand, qui appartenait autrefois au roi du Maroc Hassan II et à la famille Rothschild, a été commercialisée au prix stratosphérique de 425 millions d’euros en avril. Qu’est-ce qui peut justifier un tel prix dans le département le plus reculé d’Île-de-France et où les produits de luxe actuellement proposés à la vente ne dépassent guère les 15 millions d’euros ? Il est vrai que ce château de 10 000 mètres carrés, qui s’étend sur 1 100 hectares, est complètement disproportionné.
La résidence comprend 127 chambres dont 17 sont thématiques et évoquent les quatre coins de la planète, dont une est la réplique exacte d’une cabine du Titanic, 5000 mètres carrés d’espace souterrain qui comprenait un hôpital au cas où le roi du Maroc est tombé malade et une écurie. Une fontaine en marbre italien et des robinets dorés ornent les salles de bains. Le prix a été abaissé à 180 millions d’euros. C’est en tout cas à ce prix que le château est mis en vente par les Kretz. A moins que la résidence n’ait jamais été exposée au prix de 425 millions d’euros, un chiffre que dément la propriétaire SCI. Cependant, la propriété est toujours sur le marché.
