« parce que je préfère quand même travailler avec des acteurs non professionnels »

Lors de la 21ème édition du Festival International du Film de Marrakech, le réalisateur marocain Kamal Lazraq a retracé son parcours, et notamment la genèse du film “Les meutes”, prix du jury à Cannes 2023 dans la catégorie “Un certain conscient” et prix du jury à FIFM 2023, lors d’un entretien avec Le360.

C’est en 2019 qu’il présente le projet de film dans le cadre des Ateliers de l’Atlas, une expérience qu’il qualifie de déterminante. “C’était la première fois que des professionnels lisaient notre scénario. Ils nous ont fourni de précieux retours qui nous ont permis de construire le projet avec une meilleure perspective.“, explique. Et en 2023, « Les Meutes » est présenté en première devant le public marocain en compétition officielle du FIFM, marquant une étape importante dans sa carrière. “C’était une pression immense, mais aussi une fierté, de projeter ce film pour la première fois au Maroc. Les retours du public ont été une grande motivation pour continuer sur cette voie.» ajoute le réalisateur.

Cette année, le réalisateur a participé au FIFM dans le cadre d’un échange sur la genèse du film, de l’écriture du scénario aux succès dans les festivals internationaux, pour encourager les nouveaux talents et «redonner un peu de ce que ce festival nous a apporté».

Kamal Lazraq explique avoir travaillé avec des comédiens non professionnels en quête d’authenticité. “Je peux repartir d’une page blanche, construire le personnage avec eux. Cela crée une proximité avec l’histoire et un réalisme brut qui enrichit le film.», partage-t-il.

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Ce choix artistique, bien que risqué, s’est avéré payant «Les colis. Pour Lazraq, les non-professionnels offrent une spontanéité et une liberté qui tranchent avec les contraintes souvent rencontrées avec les acteurs professionnels. “Les professionnels arrivent parfois avec des techniques et des habitudes qu’il faut déconstruire. Avec les non-professionnels nous travaillons sur la simplicité et il y a une plus grande flexibilité“, dés.

Actuellement, Kamal Lazraq prépare son deuxième long métrage, tout en continuant d’explorer le potentiel des acteurs amateurs. Toujours inspiré par des histoires personnelles, il affirme que son approche restera fidèle à son style. “Les multiples satisfactions et retours positifs m’encouragent à persévérer dans cette méthode de travail. Je veux rester dans cette dynamique», assure-t-il.

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Kamal Lazraq espère que certains des talents découverts lors de son premier film pourront poursuivre leur voyage vers le cinéma. “Ils ont une vraie vocation. Si un réalisateur sait les soutenir, ils peuvent faire des miracles», déclare-t-il. “Je n’hésiterai pas à faire appel à eux pour un autre de mes projets s’ils correspondent aux rôles imaginés.», promet-il.

Inspiré par des sujets précis de la société marocaine, son processus créatif reste ouvert. “Je ne choisis pas forcément des thèmes précis. Les idées viennent souvent d’expériences personnelles ou d’histoires que les gens partagent avec moi, comme ce fut le cas avec mon acteur principal Ayoub Elaid. Ça donne de la spontanéité à mes films“, explique.

Dans sa recherche d’une esthétique sans artifice, Kamal Lazraq continue de tracer une voie unique dans le panorama cinématographique marocain. A travers son œuvre, il redéfinit les codes du cinéma national en offrant une tribune à de nouvelles voix et visages.