Ceux qui l’ont déjà visité auront du mal à le reconnaître. Rouvert après dix-huit mois de travaux, le musée Matisse, au Cateau-Cambrésis (Nord), a non seulement été agrandi de 1.000 mètres carrés, mais sa scénographie a été entièrement repensée. Elle propose désormais un parcours à la fois chronologique et thématique à travers l’œuvre d’Henri Matisse (1869-1954) qui, de son vivant, fit don à sa ville natale de 82 œuvres, base d’une collection considérablement enrichie au fil du -.
Un espace n’a été que légèrement retouché : le salon « Matisse lui-même avait décidé de la pendaison, » précise Sophie Le Flamanc, directrice adjointe du musée. Et il a demandé qu’il soit respecté. Ils sont exposés depuis 1952 dans la salle des mariages de l’hôtel de ville, avant-première du musée avant son installation dans l’Hôtel Fénelon, résidence d’été des archevêques de Cambrai au XVIIIe siècle.edont Fénelon fut le plus illustre.
Déjà agrandi en 2002, le musée est aujourd’hui installé dans l’ancienne halle attenante, dont subsiste la façade en briques rouges, typique de l’architecture nordique et de ses terres de transformation textile. Ici, l’industrie lainière a fait la fortune de la famille Seydoux. Repensé par l’architecte Bernard Desmoulin et l’agence Sceno pour la nouvelle scénographie, il dispose de meilleures capacités d’accueil et de salles de classe adaptées au grand nombre d’écoliers qui le fréquentent.
Mais surtout, c’est la présentation des œuvres qui a été entièrement renouvelée, intégrant le numérique pour permettre aux visiteurs de créer leurs propres compositions graphiques en jouant avec les couleurs de Matisse, ou de se retrouver virtuellement transportés dans la chapelle du Rosaire à Vence. On y découvre notamment les somptueux vitraux composés par Matisse à la fin de sa vie, et la maquette d’une autre option de vitrail, finalement installée dans une école de sa ville natale.
Peinture murale interactive
On entre dans l’univers de Matisse à travers une première salle dans laquelle des photographies en transparence ou projetées sur les murs suivent une fresque interactive qui rappelle les grandes étapes de l’évolution de son œuvre. Toutes les techniques explorées par le peintre sont représentées. Les débuts plutôt académiques, les dessins, les peintures où la lumière et la couleur quittent peu à peu les palettes du Nord pour celles du Sud et de l’Océan Pacifique, les gravures, les gouaches et les papiers découpés, voire les sculptures.
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