Une double compilation qui finira au pied du sapin… Et ça va le brûler. Il s’agit du double vinyle « Perpignan Burning », un résumé non exhaustif de la musique faite par l’électricité, ici à Perpignan. Ça brille vraiment !
Deux bonnes nouvelles pour les fans de vinyle et la fertile scène rock des Pyrénées-Orientales. Ce « Perpignan Burning » est comme une faille temporelle dans cette scène musicale qui envoie la salsa brûler tout en analogique et, pour célébrer l’événement, ce double concert les 20 et 21 décembre au Nautilus de Perpignan, avec six groupes participant au comp. En fait, l’un des deux gangsters du projet n’est autre que Briane Blanc. Noyau de cette scène en tant que musicien (The Hands et The Madcap Dreams) et ingénieur du son des 27 groupes réunis autour de ce bang auditif. Comme dirait une belle présentatrice de JT : « c’est Noël avant l’heure ». Mieux que la brève originalité du sujet, les 27 groupes extraient un titre mordant de leur répertoire et certains enregistrent pour l’occasion une chanson inédite, avant le prochain album.
style germanique
Le deuxième intrépide est Markus Detmer. Cet artiste, producteur allemand, patron du label teutonique Staubgold et directeur du disquaire perpignanais Cougouyou connaît bien les mouvements souvent incontrôlables de la scène catalane. Son talent germanique et son grand professionnalisme rendent d’éminents services à la tribu rock. Ce sera lui, à travers ses labels Staubgold et Cougouyou Music, sa version sœur locale, qui diffusera la claque à deux têtes de ce “Perpignan Burning” de New York à Tokyo et de Berlin à Madrid avec en prime le chapeau de Producteur exécutif. Les plus grands se souviennent sans doute de la compilation « Back From the Canigo », la série de dix 45 tours uniques et noirs édités par Markus et Comelade, des albums « Velvet Serenade », des Llamps, Minerves, qu’il défendait au sein de son infrastructure indie.
Double insulte aux bonnes mœurs
On ne peut citer les 27 groupes sélectionnés au terme d’âpres négociations, mais la plupart sont déjà apparus dans nos colonnes : Le Gori, Johnny Tramuntana, The Hands, Henry, Santa Maria Death Trip, The Madcap Dreams, Lost Station, Hugo Riché, The Humanist Impasse… Dans cette scène presque incestueuse où tout le monde se retrouve, se marie, divorce, la course ne peut être que libertine. Rock psychédélique, prog, garage, pop, postpunk, dont deux morceaux en catalan qui résistent à cette jungle sonore franco-anglaise, ont imprimé pour l’occasion leur petit frère. Un fanzine vendu 5 euros, qui accompagne cette descente dans la Géhenne d’une lecture évocatrice. Et que dire de cette couverture qui fait mouche. Nul besoin de signature, tant le style décadent apparaît comme un Des Esseintes de la meilleure plume de Karl Huysmans. Comelade et ses pinceaux sont cassés d’autant que ses disques sont indispensables à tout bon psychopathe. Raison de plus pour payer 25 dollars pour ce double outrage aux bonnes mœurs.