« Tales of Kenzera », « Supacell »… La science-fiction inclut enfin les Afro-descendants – .

« Tales of Kenzera », « Supacell »… La science-fiction inclut enfin les Afro-descendants – .
« Tales of Kenzera », « Supacell »… La science-fiction inclut enfin les Afro-descendants – .

Un jeu vidéo afrofuturiste inspiré de la culture bantoue, une série de super-héros noirs et londoniens, ou encore Star Wars qui donne les rôles principaux à deux personnages noirs issus d’une culture inspirée de l’Afrique… Les exemples se multiplient ces derniers mois : des personnages d’origine afro-descendante ou issus de cultures africaines occupent le devant de la scène dans des récits de science-fiction.

Bien sûr, rien de nouveau – Panthère noire est déjà là – mais le phénomène prend de l’ampleur. Ce vendredi, Netflix a mis en ligne Supacellune série anglaise qui se déroule dans le Londres d’aujourd’hui. Six personnages qui ne se connaissent pas se découvrent des pouvoirs de super-héros. Leur point commun ? Ils sont tous noirs. Et sans dévoiler l’intrigue, on peut dire que leurs origines africaines jouent un rôle important dans l’histoire.

« Une perspective afro-britannique »

« Je voulais réunir six personnages noirs pour donner à six artistes noirs l’opportunité de montrer leur créativité », explique le showrunner de la série Andrew Onwubolu, plus connu sous son nom de scène Rapman. Avec Supacell, Rapman revendique être « la première personne noire à créer, écrire et réaliser sa propre série Netflix ». Pour ce musicien et producteur, déjà réalisateur de clips et de films ambitieux, et membre de l’Ordre de l’Empire britannique à seulement 35 ans, Supacell est l’occasion de donner « un regard afro-britannique » sur des problématiques sociales contemporaines telles que le suicide, la violence domestique ou l’accès aux soins pour les classes populaires.

Dans SupacellLes super-héros sont des citoyens ordinaires qui se retrouvent soudainement dotés de super-pouvoirs qui sont « également très ordinaires, comme ceux que l’on voit dans les bandes dessinées », explique Rapman à Deadline. « Mais je me suis demandé ce que ces gens feraient réellement avec ces pouvoirs. Sauver le monde ou améliorer le sort de leur famille ? Et les Noirs auraient-ils une compréhension unique de leur rôle, compte tenu de leur position sociale ? »

Le continent inexploré de la Force

Si Rapman utilise un trope de science-fiction pour parler des Afro-descendants, la série L’Acolyte et les jeux vidéo Contes de Kenzera : Zau s’inspire de l’afrofuturisme, un mouvement artistique qui « place des éléments de science-fiction dans un contexte afrocentrique », selon le critique Mark Dery.

La série Star Wars suit deux jeunes jumelles noires qui naissent et grandissent dans une communauté matriarcale de « sorcières », inspirée, selon la showrunner Leslye Headland, par « différentes communautés africaines de femmes, considérées comme des magiciennes ». Jodie Turner-Smith, qui joue la dirigeante de cette communauté, était « ravie de jouer une femme qui ne voit pas la Force comme un pouvoir mais comme un don à chérir, et qu’elle appelle le Fil ». L’Acolyte introduit en effet des personnages noirs qui rejettent l’opposition habituelle entre les bons Jedi et les mauvais Sith de la saga et offrent une nouvelle voix.

L’afrofuturisme dans les jeux vidéo

Mais l’exemple le plus récent et le plus passionnant de science-fiction afrofuturiste est Contes de Kenzera : ZauCe jeu vidéo s’inspire de la mythologie du peuple bantou, pour créer un univers de science-fiction à l’esthétique africaine. Les personnages sont noirs et les éléments magiques sont tirés de contes et cérémonies d’Afrique subsaharienne. On y suit Zau, un jeune chaman originaire de Kenzera, à la poursuite de l’esprit de son défunt père. « Pour la coiffure de Zau, je me suis inspiré de la tribu Himba, j’ai aussi puisé dans les couleurs et motifs de la tribu Ndebela pour plusieurs personnages », explique Ackeem Durrant, le directeur artistique du jeu.

« Pour les bâtiments et autres éléments de décor, le défi le plus passionnant était d’imaginer à quoi ressemblerait un monde où l’architecture et la technologie africaines traditionnelles évolueraient avec la vapeur et l’électricité et sans influence occidentale », explique Ackeem Durrant. Mais le défi afrofuturiste de Contes de Kenzera ne s’arrête pas aux costumes et aux décors. « Le jeu parle du deuil, de la quête de soi à travers des épreuves et des découvertes liées à son histoire familiale, à ses ancêtres… »

Le deuil et l’ambition personnelle

L’influence de la culture bantoue – dont est issue la famille du créateur du jeu, Abubakar Salim – sur Contes de Kenzera et son gameplay se mesure notamment à la notion de « retour à la vie », qui est un concept clé du jeu. « Quand on crée un jeu ambitieux, le but est toujours de susciter de nouvelles émotions chez les joueurs, de nouvelles sources d’émerveillement, de nouvelles sensations, explique Ackeem Durrant. Les recherches et les voyages en Afrique, dans différents pays et auprès de différentes tribus, ont nourri notre travail. Nous avons observé différents rituels par exemple et certains ont donné naissance à des scènes dans le jeu. Nous avions une histoire à raconter et nous avons utilisé des éléments de la culture bantoue pour la faire. »

Le premier jeu du studio, Surgent Studios, créé par Abubakar Salim, Contes de Kenzera est un manifeste. Le jeune homme rend ainsi hommage à son propre père, un ingénieur informatique kenyan décédé. Acteur (il a joué dans Origines d’Assassin’s Creed et est sur la facture pour La Maison du Dragon), Abubakar Salim est lui aussi un passionné de jeux vidéo. Il se sert de cette passion, qu’il partage avec son père, pour se connecter à ses origines africaines… De son propre aveu, l’univers de Kenzera reviendra dans de futurs jeux ou films. La SF n’a pas fini de voyager en Afrique.

 
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