elle tue un motard de 17 ans en faisant demi-tour devant sa maison – .

elle tue un motard de 17 ans en faisant demi-tour devant sa maison – .
elle tue un motard de 17 ans en faisant demi-tour devant sa maison – .

Par

Lucile Akrich

Publié le

1 juillet 2024 à 19h39

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Ses premiers mots furent destinés à la famille de la victime.

Silhouette faible, visage marqué, traits tirés. Portant une queue de cheval et vêtue tout de blanc, la mère de 33 ans qui apparaît au bar, ce lundi 1est Juillet 2024ne se pardonne pas cette erreur d’inattention qui l’envoie devant le tribunal correctionnel de Le rocher sur toi verser « homicide involontaire ».

Un simple demi-tour devant sa maison

Ce matin du 13 février 2024, il est 7h30 lorsqu’elle entame un demi-tour pour quitter son domicile, à La Meilleraie Tillay, au volant de son Kangoo. Une manœuvre banale et quotidienne. La mère au foyer s’apprête à emmener deux de ses filles à l’école et au collège. Ce jour-là, l’aînée s’entraînait avec son père.

Une brume vient ternir la lumière déjà faible de ce petit matin de février.

Il a fallu un quart de seconde pour que sa vie change. Et que celui de Bryan*, un jeune homme de 17 ans, soit emmené. Son cyclomoteur heurte la portière avant côté conducteur de la voiture par Laura*. La violence du choc est telle que la vitre se brise.

L’adolescent est décédé sur place après l’arrivée des secours, des suites de « nombreuses blessures à la tête et au thorax » causées par la collision.

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” Je ne l’ai pas vu “

Les enquêteurs ne trouvent pas aucune trace d’alcool ou de drogue. Pas de vitesse excessive. Pas de routes glissantes. Juste l’erreur fatale de l’inattention.

« Je ne l’ai pas vu », sanglote Laure à la barre, encore bouleversée par le drame.

J’ai fouillé dans ma mémoire, j’ai repensé à la scène. Je ne serais jamais partie en voyage si j’avais vu le jeune homme.

Le prévenu, à la barre du tribunal correctionnel ce 1er juillet 2024

Elle et ses deux filles seront les seules témoins du drame qui a brisé les deux familles.

Deux familles dévastées

Celui de la victime, Bryan, un jeune homme de 17 ans en apprentissage. En première année de bac pro mécanique à La Roche-sur-Yon, il travaillait en alternance dans une entreprise de La Meilleraie Tillay.

« Bryan n’était pas un jeune homme ordinaire. Il n’était pas accro aux réseaux sociaux ou aux consoles de jeux. Il adorait aider son grand-père, jardiner et bricoler.

L’avocat des parties civiles, Maître Jérôme Dora

Sa mère venait de l’inscrire en conduite accompagnée.

Elle avait acheté une vieille 4L pour qu’il puisse la restaurer et la conduire, une fois qu’il aurait son permis. Pour cette famille détruite, « la perte de cet enfant est insurmontable », ajoute Maître Jérôme Dora.

Victimes de harcèlement

Laure, elle a dû déménagerincapable de surmonter la vue de la scène de l’accident, juste en face de sa maison. La maison a été mise en vente. La famille réside chez leur belle-mère dans les Deux-Sèvres. Ses deux filles aînées ont été victimes de harcèlement.

« On les accusait d’être des criminels. J’ai dû changer d’école », raconte la mère. Mais les enfants refusent d’être pris en charge.

De son côté, Laure est « profondément meurtrie », selon les mots de son avocat, et « se sent coupable pour sa famille ».

Elle reçoit un soutien psychologique. « C’est très dur de vivre avec ça », dit-elle sobrement à la barre.

Manque de visibilité

La procureure Fiametta Esposito admet que cette tragédie « n’est pas de celles que les magistrats jugent facilement ».

Mais elle refuse d’expliquer cette mort par la « fatalité ».

« Vous conduisez un véhicule, vous voulez faire demi-tour, il y a du brouillard, il pleut. Vous abandonnez. Vous pouvez mettre vos warnings, vous ferez demi-tour un peu plus loin, dans un endroit plus sécurisé, un rond-point par exemple. Et ainsi, vous évitez la mort de Bryan. »

Pour défendre son client, l’avocat du prévenu rappelle la banalité de ce revirement.

Nous sommes sur une manœuvre malheureuse que nous avons tous dû faire à un moment ou un autre. Elle a effectué les vérifications, elle n’a pas vu le phare de Bryan.

Maître Emmanuelle Pichodo, avocate du prévenu

« Mon client n’avait jamais commis aucune infraction. Son seul délit a été d’avoir fait demi-tour ce jour-là alors qu’elle manquait de visibilité.

Le procureur a requis, “avec une grande tristesse, pour la famille de Bryan mais aussi un peu pour Mme D.” un an de prison avec sursis, l’annulation de son permis de conduire et l’interdiction de le repasser pendant trois mois.Une sentence suivie à la lettre par le tribunal.

Les parties civiles obtiennent réparation du préjudice subi. Les frais d’obsèques seront pris en charge à hauteur de 12 000 euros. Le père et la mère du jeune homme tué obtiennent 30 000 euros chacun pour « la perte d’affection », et les trois frères et sœurs 14 000 euros chacun, tout comme les grands-parents de la victime.

* Les noms ont été modifiés

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