D’aussi loin qu’elle se souvienne, Isabelle Boulay a toujours aimé le temps des fêtes : les décorations, la nourriture, les visites, mais surtout la musique de Noël, qui rassemble et réconforte. Cette année, la chanteuse vous invite à vous plonger dans l’ambiance des fêtes avec son show chaleureux En attendant Noël.
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Isabelle, comment vous est venue l’idée de proposer un spectacle de Noël ?
La sortie de mon album En attendant Noël remonte à 2019, mais à cause de la pandémie, je n’ai jamais eu l’occasion de monter un spectacle. Cette année, en juillet, j’ai remarqué que nous avions quelques dates libres en décembre. J’en ai parlé à mes musiciens, ma deuxième famille, que je surnomme affectueusement « les frères Boulay », une bande formidable qui a accepté de se lancer dans mon aventure de Noël.
Avez-vous toujours des papillons lorsque vous présentez un nouveau spectacle ?
Oui, toujours. À l’ère des réseaux sociaux, où chacun a les yeux rivés sur son écran, les émissions représentent des moments encore plus précieux pour se connecter avec les êtres humains qui nous entourent et créer des souvenirs communs.
(Isabelle réfléchit et ajoute ????
Je ne veux pas chanter juste pour chanter, je dois avoir un but pour monter sur scène. Et le but deEn attendant Noëlc’est offrir de la joie, du réconfort. Je suis convaincue que la musique peut réparer le tissu social, surtout pendant les vacances, car c’est une période de l’année où l’on se retrouve pour passer du bon temps ensemble, en mettant de côté tous nos soucis. . J’ai toujours aimé la période de l’Avent, pendant laquelle on prépare les fêtes de fin d’année. Pour moi, c’est aussi important que le réveillon du Nouvel An. Vous imaginez mon enthousiasme à l’idée que mon spectacle soit un des petits bonheurs qui nous permettent de nous mettre dans l’ambiance magique de décembre !
Qu’est-ce que vous aimez tant dans la période des fêtes ?
J’en parle dans mon spectacle : j’aime l’art de réaliser des rituels, de cultiver des traditions, de transmettre des valeurs, et les fêtes de fin d’année incarnent cela pour moi. Selon moi, la période qui précède le réveillon permet de toucher le meilleur de l’être humain, car chacun s’entraide pour passer une fin d’année joyeuse et réconfortante.
Il y a aussi un côté nostalgique dans la musique de Noël.
Nostalgique et réconfortant. Je me souviens de mon tout premier Noël seul, à Paris. C’était en 1995 lorsque j’ai rejoint le casting de la comédie musicale Starmania. J’ai toujours dit que c’était un cadeau de mon père, décédé cette année-là. Alors que le travail était plutôt calme, j’ai demandé à papa : « Aide-moi, envoie-moi un projet, je veux chanter. » Quelques jours plus tard, j’ai reçu un appel de Luc Plamondon, qui m’a proposé le rôle de Marie-Jeanne. J’ai donc passé mes premières vacances loin de ma famille, de l’autre côté de l’océan.
Comment vous êtes-vous senti ?
Du 1est En novembre, je suis allée acheter des CD de musique pour me mettre dans l’ambiance des fêtes de fin d’année. Comme les Français n’ont pas la culture musicale des disques de Noël, j’ai mis la main sur des disques anglophones, et ces chansons m’ont accompagné lors de mes premières fêtes de fin d’année à Paris. Depuis, j’ai enrichi ma collection de disques de Noël : j’ai plus de 300 CD ! Pas question de s’en débarrasser, même si la mode est digitale ! (rires) D’ailleurs, mon envie d’enregistrer un disque de Noël est venue de ce Noël-là.
Avec tous ces CD sous la main, vous n’avez pas pu manquer d’inspiration le jour où vous avez décidé d’enregistrer un album de Noël !
J’y suis allé avec mes favoris : L’enfant au tambour, Noël blancetc. Mais je voulais aussi inclure des chansons originales : C’était Noël à Parisde Jacques Vénus, et Même si tout change autourécrit par Les sœurs Boulay. Dans mon show, j’inclus ces chansons, ainsi que quelques titres de mon album Chansons pour les mois d’hiverqui conviennent parfaitement à l’ambiance du réveillon du Nouvel An.
Quel est votre meilleur souvenir de Noël ?
J’ai vécu toutes sortes de Noëls dans ma vie, mais mes meilleurs souvenirs sont sans aucun doute ceux liés à ma petite enfance en Gaspésie. J’avais une famille nombreuse, tant du côté de mon père que de ma mère. Comme mes parents possédaient un restaurant, des fêtes avaient souvent lieu chez nous. Mon père et ma mère étaient les catalyseurs du rapprochement des gens et tout le monde était le bienvenu à la maison.
Ils étaient accueillants !
À Sainte-Félicité, la communauté était soudée, tout le monde s’entraidait. J’ai un souvenir très clair de mon père, qui livrait de la nourriture aux familles dans le besoin. Quand j’étais petite, je trouvais ça beau, cette solidarité plus présente que jamais pendant les fêtes de fin d’année.
Votre père a été victime d’un grave accident le 24 décembre, non ?
Oui. C’était en 1980, j’avais huit ans. Notre vie a été complètement bouleversée lorsque mon père a failli perdre la vie dans un grave accident de la route. J’aurais peut-être détesté Noël après, mais mon sens de la fête est resté intact. Malgré les difficultés de la vie, j’ai toujours voulu que cette période de l’année soit lumineuse.
Que veux-tu dire?
Après cette tragédie, mes parents se sont séparés. Avec son salaire de couturière, ma mère avait du mal à joindre les deux bouts. Après avoir aidé, nous avons dû être aidés à notre tour. Je me souviendrai toujours qu’une année nous avons reçu un panier de Noël. J’étais adolescent à l’époque, et un garçon de ma classe est venu le porter avec son père. Cela m’a terriblement dérangé. Mais tu sais quoi ? Avec le recul, je suis reconnaissant d’avoir vécu cela. Je réalise que c’est une leçon de vie que je porte en moi. J’ai connu l’extrême pauvreté, ce qui me fait d’autant plus apprécier l’abondance. Je suis convaincu que ma compassion, mon envie de partager, vient de là.
Cuisinez-vous pendant les vacances ?
Oui, je cuisine beaucoup. Je suis l’aîné de la famille ; mon frère Jean-François a trois ans de moins que moi et ma sœur Geneviève a six ans. Chez la famille Boulay, nous avons appris à cuisiner étant petits, en aidant nos parents. La préparation des repas de Noël a commencé des semaines à l’avance, avec des beignets, des tartes et des gâteaux aux fruits. D’ailleurs aujourd’hui, un de mes petits plaisirs c’est de préparer des sablés de Noël avec des petites boules brillantes dessus, comme quand j’étais enfant. J’aime aussi cuisiner tout ce qui est mijoté, avec cette odeur réconfortante qui emplit la maison.
Pour quelqu’un qui vit des deux côtés de l’océan, pouvez-vous dire que les Parisiens ont envie de faire la fête ?
Dès début novembre, les décorations de Noël apparaissent et c’est magique ! La rue où j’habite à Paris est remplie de lumières et de décorations, les vitrines sont à couper le souffle. Quand mon fiancé (Éric Dupont-Moretti) était ministre de la Justice, la salle à manger de ses appartements privés donnait sur la place Vendôme, remplie de lumières multicolores. Je ne vivais pas avec lui au ministère, j’allais juste lui rendre visite. Ce lieu conserve donc son aura exceptionnelle, où s’est écrite l’histoire de France.
Pour terminer, à quoi ressemblera votre Noël cette année ?
Du 1est Novembre, je sors mes décorations. Pas tous en même temps : je fais durer le plaisir en en ajoutant un ou deux par jour… un peu à la manière d’un calendrier de l’Avent ! (rires) Comme mon fiancé a récemment changé de vie, je ne sais pas si je passerai Noël ici ou si j’irai à Paris. Une chose est sûre, les performances de mon spectacle En attendant Noël aura lieu jusqu’au 22 décembre. Par la suite, mon amoureux viendra me rejoindre à Québec où je m’envolerai pour Paris.
Pour découvrir toutes les dates de spectacles En attendant Noël: https://isabelleboulay.com