Macias, aujourd’hui âgé de 85 ans et qui termine ces jours-ci sa tournée d’adieu au Québec, a déclaré sur les réseaux sociaux et sur la chaîne de télévision CNews qu’il fallait « expulser » les Palestiniens et les membres du parti politique. La France Insoumise, qui a refusé de qualifier les attaques du Hamas comme terroristes.
«Ce n’est pas nous qui avons programmé cette émission, c’est le producteur privé montréalais Patrick Levy et elle est programmée depuis l’été 2023, soit avant les attaques et les déclarations de M. Macias», explique Mme Sylvie Roberge. , directeur général du Palais Montcalm.
« Honnêtement, nous n’étions pas au courant de ce qu’il a dit. Nous l’avons appris ce matin. Si nous avions su avant réservationnous en aurions sûrement discuté avant d’accepter”, ajoute-t-elle.
Lettre de dénonciation
C’est une lettre du Collectif québécois pour la paix qui a mis en garde la direction du Palais.
La missive visait à dénoncer la présence au Palais Montcalm d’Enrico Macias, qui a apporté son soutien à l’armée israélienne et a publiquement déclaré que le Collectif équivalait à des appels au génocide. Elle a également invité la direction de la salle de spectacle à prendre publiquement ses distances avec ses propos.
« Enrico Macias est un juif sioniste et il occupe ces postes depuis au moins 20 ans. »
— Normand Lemyre, porte-parole du Collectif québécois pour la paix
« Mais après le 7 octobre 2023, ses positions se sont radicalisées lorsqu’il a appelé à Assommer les Palestiniens et la France Insoumise», note M. Normand Lemyre, porte-parole du Collectif, qui se définit comme antisioniste, mais pas antisémite.
M. Lemyre s’est également entretenu avec Mme Roberge mercredi. « Nous nous sommes bien expliqués et sommes tombés d’accord sur les faits. Elle déplore les propos d’Enrico Macias, mais nous dit d’une manière ou d’une autre qu’elle n’y est pour rien, car c’est un producteur privé qui organise cette tournée.
Encore un concert déploré
M. Lemyre et le Collectif étaient également contre le spectacle de musique de chambre du Israel Chamber Project jeudi soir au Palais Montcalm et vendredi à l’Anglicane de Lévis.
« Trois des membres de l’ensemble ont des comptes sionistes sur Facebook ou TikTok, ça devrait sonner l’alarme ! » déplore M. Lemyre.
Il rappelle que la Cour pénale internationale venait d’émettre des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Galant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Pas un poste
«C’est un sujet très délicat», a admis Sylvie Roberge.
«Le fait que ce spectacle soit présenté ici n’est pas du tout une position prise par le Palais Montcalm.»
— Sylvie Roberge, directrice générale du Palais Montcalm
Elle ajoute également que Macias ne fait pas ce type de commentaire lors de ses shows.
“Hier (mardi), il y avait 2 500 personnes à la Place des Arts de Montréal et on l’a découvert : il n’a fait aucun commentaire politique sur le conflit”, poursuit-elle, soulignant que le Palais Montcalm est lié par une entente contractuelle avec le producteur. pour la tournée d’adieu d’Enrico Macias.
Salué par l’ONU
Si Enrico Macias est aujourd’hui accusé par certains de prôner la guerre, il ne faut pas oublier qu’il était déjà considéré comme un ambassadeur de la paix.
En 1980, il reçoit le titre de « Chanteur de la paix » des mains du secrétaire général des Nations Unies, Kurt Waldheim, après avoir versé à l’UNICEF les redevances pour sa chanson. Malheur à celui qui blesse un enfant.
Il est ensuite nommé en 1997 « Messager de la paix » par l’Organisation des Nations Unies (ONU)..
« Sa musique reflète son engagement actif en faveur des droits de l’homme, de la paix et de la tolérance et attire l’attention sur le sort des réfugiés dans le monde », peut-on encore lire sur le site des Nations Unies.
Il est également rappelé que M. Macias est né en Algérie et qu’il a partagé la douleur des réfugiés qui ont perdu leur pays, leur famille et leurs amis, ayant lui-même quitté son pays en tant que réfugié pour s’installer en France.
Sans commentaires
Ni le chanteur ni son management n’ont rappelé Le Soleil dans son dossier et l’équipe des relations publiques de sa tournée au Québec a préféré ne pas commenter.
Tout comme le promoteur Patrick Lévy, qui a pourtant brièvement déclaré au Soleil qu’il était au courant de la lettre qui avait été envoyée aux médias par le Collectif Québec pour la Paix.