Par
Marie-Madeleine Remoleur
Publié le
27 novembre 2024 à 7h30
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Segui Le Pays d’Auge
« On met les pieds sous la table et je m’occupe de tout », aime-t-il dire Clémente Ponseel. Chef privé à domicile depuis trois ans, cet habitant de Trouville-sur-Mer (Calvados) amène avec lui ses couteaux, ses poêles, ses produits et sa créativité pour satisfaire et ravir les papilles et les pupilles d’une clientèle de tous bords.
Pour des repas de famille, entre amis, des anniversaires, des déjeuners d’affaires ou encore pour des cours de cuisine : « c’est un métier en soi où Je cuisine pour des clients très différents tous les jours», sourit celui qui aime partager son art culinaire directement dans les foyers et au cœur des vacances.
Apprenez avec de grands chefs
Bien qu’il n’ait pas baigné très jeune dans le monde de la cuisine, hormis son oncle Cyril qui avait cuisiné en Normandie, Clément a découvert cette passion à l’âge de 14 ans. « J’ai toujours aimé cuisiner à la maison et à la fin de mes études, je ne savais pas quoi faire. On en discutait avec un ami et on s’y est mis tous les deux », rigole Clément. Il a fait ses premiers pas en cuisine chez BellevueHa Villervilleprès de Jacques ColletDisciple d’Escoffier. « J’avais 14 ans, je n’y connaissais rien et il m’a pris sous son aile. Je suis parti de zéro et j’ai découvert que je travaillais dans la brigade, le soir, le week-end”. UN première expérience cela le fascinait.
Son apprentissage BEP en main, il enchaîne avec un BP. ” J’ai rejoint le Royal à 16 ans », poursuit-il. Là, à côtéÉric Provostdisciple d’Escoffier et chef étoilé à l’Étrier au Royal, il découvre un autre monde. « Nous étions 28 en cuisine ! Ce furent deux années très dures et très rigoureuses, mais c’était aussi la meilleure école que j’aurais pu avoir », commente-t-il.
Aujourd’hui encore, Clément parle de Jacques Collet et d’Eric Provost avec passion et une réelle reconnaissance.
Ils sont comme mes pères spirituels en cuisine. Tout au long de ma vie, je sais que je serai façonné par ce qu’ils m’ont appris et par leur gentillesse.
Après un an un La Clusaz ouvrir l’hôtel Au coeur du villageClément a multiplié les expériences, notamment dans les restaurants gastronomiques de Thoumieux Ha Paris con Jean-François Piège, a Couche Ha Courchevel ou même un Londres au Maison verte avec Arnaud Bignon. Le Normand part ensuite à l’autre bout du monde, Nouvelle-Zélande et à l’intérieur Asieavant d’atterrir un Saint-Barthélemy où il a fini comme chef. « J’ai beaucoup voyagé, il m’a permis de découvrez les saveursingrédients, différentes manières de cuisiner avec les chefs et les populations locales”, reconnaît ceux qui n’ont jamais cessé d’apprendre, selon les institutions et les cultures : “En cuisine, plus on voit des choses différentes, mieux c’est”.
Chef à domicile, un coup de cœur
Dans 2020IL crise sanitaire il est venu terminer ses voyages culinaires. « Je suis rentré en France avec l’idée de repartir plus tard, mais finalement je suis resté », raconte-t-il. De retour dans son Normandie nataleClément n’a pas encore raccroché son tablier. « À Saint-Barthélémy j’avais déjà réalisé quelques prestations en tant que chef à domicile. Je me suis dit, pourquoi ne pas le faire en Normandie ? « . Soutenu par son ami Matthieu Lemoinequi avait débuté comme chef privé, Clément a ensuite embrassé cette nouvelle voie, pour ne plus l’abandonner. « Au début, c’était beaucoup de porte-à-porte, de bouche à oreille, puis ça s’est répandu très vite. »
Trois ans plus tard, le chef privé s’est fait un nom dans les chaumières et les soirées festives de Normandie, son principal terrain de jeu, mais parfois aussi ailleurs en France. « C’est un métier en soi et si je l’exerce de manière simple, c’est parce que j’ai d’abord appris à le faire parfaitement », avoue celui qui peut se targuer de plus de 15 ans d’expérience dans le milieu.
Au maison de ses clients, lorsévénements festifsD’fêtes de poule ou même pendant séminairesClément porte avec lui ses produits de qualité et son savoir-faire pour donner du piquant aux moments festifs.
« Quand on est chef à domicile, vous participez à 100% à la réussite de la soiréeet demande beaucoup de travail, du premier contact à la transformation des produits en cuisine, en passant par l’élaboration du menu ou l’achat des produits”, insiste ce passionné qui aime créer des menus sur mesure, selon le souhaits et goûts de ses clients, se laissant guider par une délicieuse liberté.
Au marché pour choisir légumes et fruits de mer, chez son fournisseur de viande, de fromage ou encore d’épices, Clément se laisse guider par son instinct pour essayer de trouver « un menu unique qui satisfasse tous les convives ».
Peu importe combien paient mes clients, je veux le même plaisir.
Pendant trois ans, dans l’intimité des foyers, des fêtes de famille ou des séminaires d’entreprise, Clément poursuit son aventure culinaire, toujours avec la même envie, celle de proposer ” une cuisine respectueuse des savoirs qu’on m’a enseigné, les méthodes de Disciples d’Escoffierrespect pour culture gastronomique et produits locaux ».
« La bonne nourriture est la base du vrai bonheur »dit Auguste Escoffier. Aujourd’hui, le chef normand, disciple d’Escoffier, ne regrette rien au monde d’avoir emprunté ce chemin qui pimente son quotidien de chef.
Pour le moment, je ne pense plus pouvoir travailler dans un restaurant. Avec ce métier de chef à domicile, on croise des gens tellement différents, très sympathiques, qui cassent parfois leur tirelire pour s’offrir un bon repas à la maison. C’est enrichissant, ça donne envie d’être généreux, de continuer à partager en cuisine. Aujourd’hui, ma plus grande liberté est de pouvoir créer mes menus au dernier moment, cuisiner chez les gens s’il vous plaît.
Un chef également spécialisé dans le brasero
Chef à domicile, Clément Ponseel est également spécialisé dans l’utilisation du brasero, un outil de cuisson sur braises chaudes. Si ses premiers spectacles culinaires derrière un brasier remontent à son expérience à Saint-Barth, Clément a développé son utilisation dès son retour en Normandie. « C’est un outil polyvalent qui me permet plus de flexibilité, ce qui me permet d’alimenter des groupes plus importants », explique-t-il. Plus de simplicité dans l’organisation donc, sans nuire à la créativité du chef… bien au contraire. « Lorsque j’utilise le brasier, je peux cuisiner de nombreux produits différents. Je crée des menus ultra élaborés avec beaucoup de condiments : je travaillerai des marinades instantanées, des glaçages peu vifs, j’exploiterai des saveurs que les gens ne connaissent pas, je proposerai des desserts flambés et rôtis pendant huit heures à la rôtissoire. Il y a beaucoup de choses à imaginer et à inventer.
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