Le nouveau magazine mensuel, culturel et connecté, Multiple publie son troisième numéro en novembre. A sa tête se trouve son fondateur, rédacteur en chef et ancien journaliste de Match parisienClémence Duranton, qui a osé lancer ce nouveau support numérique dans le secteur peu prospère de l’imprimerie. Face à la multiplication des sites spécialisés dans la culture, cette prise de risque est née d’une simple réflexion personnelle. “Je faisais partie de la presse grand public, donc un peu un dinosaure», dit-il. Même si elle admet qu’elle n’est plus unejeune fille», il se sentait quand même en décalage avec cette presse, raconte-t-il. Clémence Duranton avait «l’impression qu’il manquait de la modernité et un petit bol d’air frais !« A ses côtés, une légende Match parisienl’ancienne rédactrice en chef, experte en culture, mode et people, Catherine Schwabb, a accepté de la suivre dans ce nouveau projet.
“Quand nous travaillons à Match parisienc’est quand même très institutionnel, explique Clémence Duranton, aussi sur les instruments« Sachant qu’aujourd’hui les gens lisent la presse sur leur téléphone portable, ils trouvent dommage que »c’est juste [fichier] PDF plat et nous ne pouvons pas utiliser les outils dont nous disposons aujourd’hui« . “Avec Multi, la loi continue, on tourne les pages et la vidéo apparaît, il y a du son. On me dit souvent que c’est la Gazette du Sorcier !“
“Quand on le feuillette, le magazine Multi prend vie, c’est interactif, c’est multimédia.”
Clémence Duranton, fondatrice et rédactrice en chef de « Multi »sur franceinfo
Un concept auquel Catherine Schwabb a immédiatement adhéré, même si elle a fait la quasi-totalité de sa carrière dans la presse écrite. Ce nouveau ton, apporté par les médias numériques, est selon elle «quelque chose qui correspond mieux aux gens qui m’entourent et à ceux qui s’initient à la vie culturelle, à la vie médiatique« . “J’ai l’impression qu’on manque un peu de cette réflexion sur la façon de s’adresser aux lecteurs aujourd’hui pour les fidéliser, les garder, chatouiller leur curiosité et trouver un ton.», souligne-t-il.
“L’idée est d’être très honnête sur les choses, sur ce qu’on dit, sur la façon dont on présente un sujet aux lecteurs, confida Clémence Duranton, aujourd’hui il faut de la transparence« . “Nous avons presque une mission, ajoute Catherine Schwabb, sur les fake news, une mission de compétence qu’il faut imposer« . Il pointe notamment ce contexte dans lequel, sur Internet, la croissance des sites dédiés à la culture ou encore la vague des influenceurs, qui «ce ne sont pas des journalistes, ce ne sont pas des personnes ayant une quelconque expertise“, laissez peu de marge pour gagner la confiance des lecteurs.”IOIl y a de tout à manger et à boire et c’est vrai qu’on en vient à dire : ‘Nous avons des compétences, nous savons ce que nous faisons et nous le faisons bien, comme Match parisien Par exemple'”assure Clémence Duranton, sans cacher que «c’est compliqué», conclut.