À la découverte de la Jonction avec Sandro Rossetti

À la découverte de la Jonction avec Sandro Rossetti
À la découverte de la Jonction avec Sandro Rossetti

Artiste genevois

Aux quatre coins de la Jonction avec Sandro Rossetti

Le créatif Sandro Rossetti nous emmène au Junction. Ce quartier témoigne de son impact sur la vie culturelle genevoise.

Publié aujourd’hui à 15h31

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Bref:
  • Sandro Rossetti a participé au sauvetage de plusieurs lieux culturels genevois.
  • Il est né dans une famille italienne vivant à Genève depuis 1922.
  • Il a contribué à la renaissance de l’Alhambra en 1977.
  • Sandro a eu un impact profond sur le quartier Junction.

« Ce n’est pas forcément en faisant le tour du monde qu’on atteint l’universel, mais comme le disait Ramuz, en creusant au plus profond du lieu où l’on vit chaque jour », m’a d’emblée dit Sandro Rossetti, artiste et architecte polymorphe. Il est né à Junction et a récemment célébré ses 80 anse anniversaire en jouant de la contrebasse sur la scène de l’Alhambra, salle qu’il a contribué à faire revivre en 1977. Il me guide aujourd’hui dans le quartier de la Jonctionoù il a laissé tant de sa marque. Dans les prochains articles, nous parcourrons d’autres quartiers où il a conçu et créé, toujours en bonne et joyeuse compagnie, des lieux culturels qui font le charme de Genève.

Originaire du Piémont

Sandro est né rue des Rois, dans une famille d’immigrés italiens, originaire du Piémont et établie à Genève depuis 1922. Son père était employé de banque, sa mère au foyer s’occupait des trois enfants et chantait joyeusement de grands airs. l’opéra et initie son fils aîné à la musique, l’emmenant au Grand Théâtre et au Victoria Hall. La première partie de l’enfance de Sandro fut heureuse, il aimait son quartier, il se faufilait pour jouer dans le cimetière des Rois, ce qui était interdit à l’époque, et, en bon petit enfant de chœur, il servait la messe dans un ancien hangar à charbon, en attendant la nouvelle église Sainte-Clotilde que les Italiens du quartier contribuèrent alors à construire. Elle sera prête en 1965, première paroisse à utiliser la langue du peuple et où le curé s’adresse à l’assemblée et non à l’autel !

Mais à 7 ans, le petit garçon plein de vie souffrait d’une grave maladie de l’époque : la tuberculose ! Il doit se rendre seul dans un sanatorium de Leysin, loin de sa famille et de ses amis, et y restera cinq ans. La maladie affecte l’os d’une jambe et la laisse boiter. Sandro ne s’attarde pas sur cette période traumatisante, mais plutôt sur le terrible appétit de vivre de son adolescence qui a suivi sa convalescence. Malgré une scolarité mouvementée, il s’oriente vers des études et entre à l’Ecole d’Architecture, tout en développant la pratique du dessin et de la musique. Il mélange avec joie projets urbains, dessin, théâtre et musique, dans l’ambiance stimulante des années 68-78. Il réside à la Jonction, son quartier adoré, et occupe de minuscules appartements rue des Bains et rue de la Jonction. Ce n’est qu’à 65 ans, et par amour, qu’il quitte le quartier de la Jonction pour la rue Voltaire.

Sauver l’entrepôt du Grand Théâtre

En flânant dans le Jonction, il me montre l’immeuble de l’avenue David-Dufour où il a travaillé au Service cantonal de l’urbanisme pendant trente-cinq ans, toujours à temps partiel, afin de mieux concilier toutes ses passions, et à côté de l’église. , l’entrepôt originel du Grand Théâtre, qu’il a contribué à sauver. Il me parle de deux théâtres des bords de l’Arve, le Loup et la Parfumerie, deux scènes pour lesquelles il a ardemment travaillé, mais aussi de la Fanfare du Loup, dans laquelle il joue depuis 1978.

Il me montre la colline de La Bâtie qui domine le confluent des deux rivières. « C’est en 1977 que les artistes dits marginaux qui avaient monté un festival à la Cité universitaire trouvèrent le lieu idéal, au Bois de la Bâtie. J’étais évidemment dans l’action, construisant volontairement des podiums, des stands et des abris pour nous protéger de la pluie. André Chavanne, président de l’Instruction publique, nous a fait confiance et nous a accordé une subvention de 10 000 francs. L’entrée au festival était alors gratuite.

On termine cette première balade au bord du Rhône, au bout des Halles de l’Île, que les étudiants en architecture de sa promotion de 1971 ont sauvé avec leurs démonstrations. Le récent bistro-disque Bongo Joe, avec ses concerts de jazz, reflète les goûts de l’époque libre, joyeuse et créative des années 60.

Maryelle Budry est reporter de quartier pour Signé Genève. Journaliste pour différents magazines comme Jeunesse ou Construire, Maryelle a également été psychologue pendant 30 ans au Service d’Orientation Professionnelle. Elle est désormais à la retraite.Plus d’informations

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