Étoiles montantes de la restauration, institutions qui traversent le temps, joyaux cachés… Nos critiques creusent et vous aident à faire des choix éclairés. Cette semaine, visitez un incontournable de l’avenue Bernard, à Outremont.
Publié hier à 11h00
Ah les classiques ! Qu’il s’agisse de cinéma, de musique, de littérature ou encore de restaurant, ils ont un je ne sais quoi de réconfortant. On peut parfois avoir envie de les abandonner pour le chouchou du moment… mais on y revient toujours.
Soupe à l’oignon gratinée, steak-frites, huîtres fraîches, cocotte de moules… La cuisine de brasserie parisienne regorge de classiques du genre, des plats qui, aux yeux de certains, ne trouveront jamais leur égal dans la cuisine contemporaine d’aujourd’hui. On peut s’interroger sur cette vision nostalgique, mais lorsqu’un de ces plats se présente devant nous avec ses délicieux arômes, difficile de nier leur attrait !
Il existe plusieurs établissements proposant une cuisine de style brasserie française à Montréal. On pense à L’Express, qui ravit les puristes, à Leméac ou à la Brasserie Bernard.
Le lieu, qui a fêté cette année ses 11 ans, a sa clientèle fidèle. La brasserie a été installée dans les locaux de La Moulerie. Le restaurant, projet des restaurateurs d’expérience que sont les frères Holder, Paul, Maurice et Richard (ce dernier est également copropriétaire de Majestique, Darling et Miracolo), et Nathalie Côté (Stella Pizzeria), a perduré. Sans doute en raison de son offre qui fédère les amateurs de cuisine française, mais aussi en raison de son espace réconfortant et chaleureux grâce à sa couleur jaune-beige qui domine le décor.
Il y a ici quelque chose de rassurant : l’assurance d’une bonne cuisine, d’un bon service, d’une ambiance agréable.
Et c’est exactement ce à quoi nous avons eu droit un dimanche soir de novembre. L’agitation du week-end était passée, mais la salle, à moitié pleine, restait chaleureuse. Devant la multitude de choix qui s’offrent à nous, on opte pour plusieurs classiques (c’est après tout le thème de cette revue) : tartare de saumon, escargots à l’ail, poulpe grillé, l’or et sa sauce Grenobloise, ravioles de veau.
Devant les tartares, une des spécialités du lieu, mon cœur bat : classique bœuf ou saumon, ou oserais-je des variantes plus inventives côté mer (saumon, yaourt, caviar mujijol, aneth) ou terre (bœuf, tartufata). , parmesan , échalote poêlée, cerfeuil) ? Notre serveur, qui affiche sans complexe sa préférence pour les classiques, me l’a suggéré. Était-ce le meilleur choix ? Mon tartare de saumon, bien que parfaitement découpé au couteau à la minute, manquait vraiment de punch dans ses saveurs. Un peu fade, ce tartare.
Heureusement, le reste n’a pas déçu. Le poulpe grillé avait tout pour plaire, avec sa polenta frite – une excellente idée – agrémentée d’aïoli et d’une très bonne sauce vierge très savoureuse. Les escargots à l’ail avaient exactement le goût qu’ils étaient censés avoir. Mon doré poêlé et sa sauce Grenobloise ont également été réalisés dans les règles de l’art ; le poisson n’était pas trop cuit et la purée de céleri-rave et les haricots verts apportaient une touche réconfortante à l’ensemble. Les raviolis de veau étaient également très délicieux, enrobés d’une sauce à la crème de porto et de champignons forestiers.
Nos accompagnements liquides étaient également classiques. Le menu (par la sommelière Angélique Custeau) séduira plutôt les traditionalistes que les amateurs de vins naturels. Parmi les rares importations privées, on trouve de belles trouvailles. Nous y avons trouvé ce qu’il nous fallait, aussi bien dans la Loire : un Chenin Blanc, Le Vent dans les saules, pour accompagner mon poisson, et un Sancerre Les Grous, en vente à la SAQ, pour les escargots et les pâtes sucrées, qui ne voulaient pas un rouge.
Sur la finale sucrée, nous avons craqué pour la pavlova aux pommes et la meringue aérienne, à la présentation sublime. Un dessert très apprécié, nous raconte notre serveur, qu’il était impossible de servir durant l’été tant il faisait chaud, au grand désarroi de certains habitués. C’est le moment de le déguster, d’autant que sa ganache au chocolat blanc aux épices et son coulis de vin chaud sont tout à fait de saison.
Prix
Le menu est divisé en entrées à partager (8 $ pour un œuf à la diable, 21 $/40 $ pour une demi-douzaine ou une douzaine d’huîtres, 29 $ pour une planche d’antipasti), entrées (14 $ à 24 $) et plats principaux (28 $ à 36 $). Les desserts varient de 11 $ à 16 $. Il y a un spécial sur les huîtres à 1 $ le lundi soir. Comptez au moins 15$ pour un cocktail ou un verre de vin.
Bon à savoir
Avec son vaste espace, la Brasserie Bernard est idéale pour recevoir des groupes, à l’approche des fêtes de fin d’année, propice aux rassemblements. La salle à manger est accessible aux personnes à mobilité réduite.
Information
Ouvert tous les soirs de 17h à 22h, ainsi que du lundi au vendredi le midi, de 11h30 à 15h, puis avec une carte réduite de 15h à 17h. Les brunchs seront de retour mi-décembre : restez connectés !
1249, avenue Bernard, Montréal
Visitez le site de la Brasserie Bernard