ULa page va bientôt se tourner dans le quartier Arlac de Mérignac. Une nouvelle sera écrite, en 2026, avec une salle de concert Krakatoa entièrement rénovée, plus grande et plus moderne. La transformation, d’un montant de 7,9 millions d’euros (financement réparti entre la Commune, la Direction régionale des affaires culturelles et la Région) débutera en janvier, pour une durée estimée à treize mois. Le dernier concert aura lieu ce jeudi 28 novembre, avec le groupe de rock bordelais JC Satàn, avant un dernier Krakaboum (pour enfants), le 30 novembre.
Avant de clôturer, Didier Estèbe et Lili Dieu, de l’association Transrock, qui gère cette salle de la mairie, ont effectué une dernière visite des coulisses, mardi 12 novembre. Une quarantaine de personnes se sont plongées dans l’histoire de cette salle mythique, l’une des plus anciennes scènes de musique contemporaine (Smac) de France, parcourant les escaliers, les loges, la cuisine ou la scène, admirant la collection de photographies d’artistes accrochées au plafond. murs (dont celui du saxophoniste Maceo Parker, parrain du Krakatoa) et la liste de tous les groupes passés par là, inscrite sur le sol de l’atrium.
Ces pièces étroites, « dont on compte chaque mètre carré », s’amuse Didier Estèbe, ont pourtant contribué au charme de cette pièce. La décoration vintage, l’ambiance cosy et les murs étroits du sous-sol renforcent le côté intimiste. Il y a une certaine proximité entre les artistes et le staff, à l’image de la cuisine, « où les musiciens se sentent chez eux », explique Lili Dieu.
Et à chaque concert, le charme de la proximité opère entre les artistes et les spectateurs, grâce à une scène très proche du public. « On n’a pas l’impression de pouvoir accueillir ici 1 200 personnes, pourtant il y en a autant qu’au Rocher de Palmer ! » a commenté un visiteur. Cet ADN a fait la réputation du Krakatoa, de la France à l’étranger.
34 ans d’histoire
Le 17 mars 1990, le premier concert a eu lieu dans cette ancienne salle du village d’Arlac, bâtiment construit en 1960. Depuis, des centaines de groupes, français et internationaux, ont fait vibrer ces murs. Parmi eux, de nombreuses futures stars en début de carrière, « comme Muse ou Stromae, qui n’étaient même pas au complet à l’époque », se souvient Lili Dieu. Krakatoa a toujours eu pour objectif de dénicher des talents. Avec près de 30 000 spectateurs annuels, environ un million de personnes ont découvert des artistes ou têtes d’affiche locales ces trente-quatre dernières années.
Mais au-delà de la scène, le Krakatoa a aussi joué un rôle important dans le soutien aux artistes locaux (avec la création d’un centre dédié en 1992) et dans la médiation auprès du public (un centre créé en 2009), partout dans la région, pour créer des liens à travers musique. Dans sa nouvelle version une salle de médiation sera également ajoutée pour poursuivre cette mission. L’association Transrock souhaite faire du Krakatoa un lieu de vie qui accueille du public, même en dehors des concerts.
« Indispensable pour les artistes »
La capacité d’accueil passera de 1 200 à 1 500 places assises, avec des passages ajoutés sur les côtés du balcon et une hauteur sous plafond augmentée de quelques mètres. L’acoustique, déjà excellente, sera améliorée. Une deuxième salle de 250 places vous permettra de découvrir de jeunes artistes. L’isolation acoustique et thermique sera revue, ainsi que toute l’esthétique. 140 m2 de panneaux photovoltaïques seront installés en toiture. Surtout, les loges des artistes et l’espace de réception seront agrandis, déplacés à l’étage et modernisés. Celui actuel est très étroit et ne convient pas au transport du matériel des groupes.
«Cette rénovation est indispensable pour améliorer le confort des artistes», assure Didier Estèbe, président de Transrock. Aucune transformation majeure n’a eu lieu depuis 1990. «Jusqu’à présent, l’association a dû s’adapter au matériel. Avec la rénovation, c’est le matériel qui s’adapte désormais à l’activité de Transrock”, ajoute Vanessa Fergeau-Renaux, assistante culturelle de Mérignac.
Lors de cette dernière visite des coulisses, la maquette de la future halle a été dévoilée par le constructeur mérignacais Dune Constructions. Le prolongement se fera plutôt vers l’école Marcelin-Berthelot et l’avenue Victor-Hugo, afin de réduire les nuisances pour les riverains. Certains espéraient davantage de stationnement, « pour éviter que tout le monde ne stationne dans les rues avoisinantes, comme à chaque concert », mais cela ne sera pas le cas.
La livraison du projet est prévue pour mars 2026. La reprise des concerts est prévue pour septembre 2026.