4 raisons d’aller à Bruxelles si vous aimez Chantal Akerman

La Grand Place de Bruxelles. MATTHIEU COLIN / DIVERGENCE

Née à Bruxelles en 1950, la cinéaste belge a été profondément influencée par New York, où elle a réalisé de nombreux films, dont le fabuleux Nouvelles de la maison (longs plans séquences documentaires de la ville avec la voix de la réalisatrice lisant les lettres de sa mère), mais aussi Paris, où elle a vécu jusqu’à sa mort en 2015. Chantal Akerman a parcouru le monde et filmé la Russie, Israël et la frontière mexico-américaine, mais elle resta toute sa vie fidèle à Bruxelles, où elle revenait constamment.

Le Palais des Beaux-Arts (Bozar) lui consacre jusqu’au 21 juillet une exposition immersive qui voyagera ensuite, en version réduite, au musée du Jeu de Paume à Paris. Le voyage commence avec le court métrage Passer ma ville, où une jeune femme (Chantal Akerman elle-même) rentre chez elle, met le désordre dans sa petite cuisine avant d’allumer le gaz et de faire exploser l’appartement. Après cette introduction, il est temps d’avancer dans les salles aux parquets grinçants qui offrent un aperçu de l’œuvre du cinéaste, à l’image de ces rushes muets (Traîner à Yonkersfilmé dans un centre de réinsertion pour jeunes toxicomanes et délinquants), ce plan fixe d’une minute trente-huit secondes dans lequel Chantal rit avec ses amis new-yorkais ou l’impressionnante installation De l’Est dont les vingt-quatre téléviseurs retransmettaient des gens dans la neige à Moscou, peu après la chute de l’URSS.

D’entretiens en photos de tournage, de scénarios en notes d’intention, on avance dans la pensée de ce cinéaste expérimental au rayonnement majeur. Akerman manipule le temps, chorégraphie les corps, laisse les silences s’installer et déploie les travellings. Il exprimait la solitude, le désir, le fantasme ou le désespoir. A l’extérieur du Bozar, ce bâtiment Art Déco construit par Victor Horta en 1929, l’heure est à une promenade suggestive dans un Bruxelles confus où se cachent des indices tirés des films d’Akerman.

Adresse la plus akermanienne

En descendant vers la Grand-Place, dont l’afflux de touristes ne peut éteindre la splendeur, nous passons par la place Vieille-Halle-aux-Blés, qui a bien changé depuis. Toute la nuit (1982), où les personnages se rencontrent dans un Bruxelles écrasé par la chaleur. C’est devenu un joli carrefour avec des terrasses et une statue de Jacques Brel (la fondation du chanteur est située sur la place). Avenue de la Toison-d’Or, on marche sur les traces du couple d’adolescents de Portrait d’une jeune fille de la fin des années 60 à Bruxelles (1994). Ici commence la galerie marchande dite de la Toison d’Or, où les parents de Chantal Akerman possédaient une boutique et qui a inspiré le cinéaste à Années 80 dorées (1986). La Gare du Midi, où arrive l’Eurostar, est le lieu des déambulations d’Aurore Clément dans Les réunions d’Anna (1978). L’actrice retrouve sa mère fictive après un long voyage en train à travers l’Allemagne et la Belgique. Bruxelles est encore traversée par les trains, par l’histoire, par les langues. « Chantal trouvait Paris trop rond, elle aimait les briques rouges ici comme à New York, la géométrie, le côté hétéroclite et chaotique de cette ville »se souvient Marilyn Watelet, son amie et productrice de toujours.

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