Pour son tout premier « one-Mona show », Mona De Grenoble n’a pas voulu faire les choses à moitié. L’un des spectacles de dragsters les plus populaires au Québec n’a lésiné sur aucune dépense pour offrir au public un décor grandiose. «C’est plus grand que nature!»
« On s’éloigne vraiment du décor classique des spectacles de se lever qui disposent souvent de quelques lumières, d’un tabouret et d’un micro, raconte l’humoriste Alexandre Aussant, qui personnifie Mona depuis une douzaine d’années. Là, nous avons été gâtés. Je vous dirais que la production et moi avons vidé nos comptes chèques !
« Le but n’est pas de frimer avec ce spectacle. Le but est de faire un spectacle qui soit bon, qui soit amusant. Mais ce n’est pas non plus le Cirque du Soleil. On a fait quelque chose de très beau et de très grandiose en ne se mettant pas à la rue. »
Un grand grand voyage
Remarqué sur diverses plateformes ces dernières années (Le prochain stand-up, Celebrity Big Brother, je viens à toi, Fantastic), Mona De Grenoble s’est également fait un nom dans les clubs d’humour et les galas d’humour avec ses blagues salaces pour oreilles averties.
Avec Façadel’artiste drag parle de nombreuses orientations sexuelles et identités de genre, de la façon dont son travail est déroutant et de la façon dont elle aime avoir du drame dans sa vie. “C’est comme un beau grand voyage à la voile où l’on découvre Mona, les choses qu’elle aime et les choses qu’elle déteste.”
Vincent Léonard (Les Denis Drolet) est responsable de la mise en scène. « Travailler dans un univers plus flyer, avec un personnage et tout ça, il est vraiment doué pour ça », dit Alexandre à propos de son collègue. Avec les Denis, il a fait beaucoup d’écriture, de réalisation, d’intentions. […] Cela m’a aussi fait réaliser des choses sur Mona que je n’avais jamais vues. Il m’a aidé à découvrir quel est son monde.
Les débuts de Mona
C’est à l’âge de 18 ans qu’Alexandre Aussant crée Mona De Grenoble. A l’époque, le jeune homme faisait déjà de l’improvisation et du théâtre. En allant voir un ami drag, il avait « découvert » ce monde et avait décidé de s’inscrire aux auditions du mythique Cabaret Mado avec un ami.
« Au début, nous étions deux mattes », se souvient-il. C’était une fille gentille et de bonne humeur. Moi, Mona, j’étais plutôt l’ancienne, mince, sèche, aigre. [rires]. C’était moins attachant. Au fil du temps, en travaillant chez Mado, Mona en est venue à chercher un côté plus fédérateur.
En tout, Mona De Grenoble a travaillé plus de neuf ans dans ce cabaret du Village. « J’y retourne encore sporadiquement, une fois par an », raconte Alexandre. Mado fait toujours partie de mon cœur. C’est ma maison. Mais depuis que je fais de la comédie, j’y vais moins souvent.
Alors que d’autres drags préfèrent rester dans la variété, Alexandre Aussant a rapidement voulu faire se lever avec Mona. “Je pense que c’est mon vrai talent”, a-t-il déclaré. J’étais capable de faire rire les gens en faisant des numéros comiques. synchronisation labialemais ce n’était pas Lady Gaga ou Beyoncé. Non, non ! C’était un morceau obscur avec un numéro de concept et un montage sonore. Il y avait des gens qui comprenaient le niveau et qui adoraient ça. D’autres se demandaient quand Céline arriverait ! [rires]»
L’engouement pour le drag
En septembre 2022, Mona De Grenoble, Barbada et Rita Baga ont remis ensemble un prix aux Gémeaux. Les trois artistes de drag – qui ont tous participé à différentes saisons de Célébrités Big Brotherque Mona a remporté en 2023 – ont réussi à percer dans la sphère publique. Comment Alexandre Aussant explique-t-il cet engouement actuel pour le drag ?
« Le monde évolue », répond-il en premier. Mais le drag existe depuis toujours. Il existe de nombreux formats de pièces de théâtre, de spectacles, de films. Même lorsque c’était illégal, cela existait. Je pense que c’est une forme d’art appréciée par le monde, qui a aussi quelque chose de magique. […] La course de dragsters de Rupaul a beaucoup aidé à l’échelle mondiale. Au Québec, c’était Mado [Lamothe] dans les années 1990-2000. Cela semblait ouvrir un peu cette porte. Et quand Rita [Baga] a fait Course de dragsters et Grand frèrecela a ouvert encore plus les portes.
Parce que le métier de drag est très inconfortable [«je me traîne une petite machine qui me masse les pieds après chaque show»]Alexandre Aussant se voit éventuellement faire se lever en soi. « Mona ne mourra jamais », s’empresse-t-il de souligner. Pour le moment, pour le se leverc’est tellement parfait. Mais à un moment donné, peut-être que Mona sera réservée à des occasions spéciales, à des moments magiques. J’ai aussi la curiosité d’écrire pour moi et de voir comment je peux faire rire les gens avec le même genre de blagues, mais comme Alex.
Mona De Grenoble présentera Façade à Québec (Salle Albert-Rousseau, 18 novembre) et à Montréal (Olympia, 19 novembre). Pour toutes les dates : monadegrenoble.com.