Dsix jours, dix concerts, l’Opéra mais aussi sur le campus universitaire ou au Rocher de Palmer, avec de grands noms du piano classique (Arcadi Volodos…) ou du jazz (Kenny Barron…) : du 18 au 28 novembre, le festival L’Esprit du piano représentera une nouvelle fois un moment fort des innovations musicales en Gironde. Le point avec son directeur artistique, Paul-Arnaud Pejouan.
Vous approchez de 15 anse édition. Preuve que Bordeaux est une ville du piano ?
J’en suis profondément convaincu. Cette année, nous attendons 6 000 inscriptions. Et l’important c’est que le public soit également présent pour les concerts des jeunes musiciens. Entre le 18 novembre, avec Yulianna Avdeeva, et le 22 novembre, avec Lukas Geniušas, nous accueillerons les deux lauréats du concours Chopin 2010. Il sera intéressant de voir comment tous deux interpréteront le compositeur franco-polonais. Notamment Lukas Geniušas, qui interprétera l’intégralité de ses 24 études. Ce n’est pas courant.
Votre festival est ouvert au jazz ou aux expérimentations électroniques d’un Francesco Tristano. Vous n’avez pas de hiérarchie ?
Non, c’est uniquement de la musique. Ce qui nous intéresse particulièrement chez Francesco Tristano, c’est qu’il procède de la même manière dans le répertoire classique que dans le répertoire électronique. Le programme « Bach and Beyond », qu’il présentera à l’Auditorium, associe piano, claviers électroniques et traitements sonores. Il faudrait montrer à quel point Bach reste une Source d’inspiration, même pour les musiques les plus actuelles.
Francesco Tristano fait également partie des pianistes que vous invitez régulièrement, aux côtés d’Ivo Pogorelich et Arcadi Volodos cette année. N’avez-vous pas peur d’ennuyer le public ?
On peut se lasser d’entendre les plus grands pianistes du monde jouer des œuvres importantes, en l’occurrence la Sonate en si bémol mineur de Chopin pour Ivo Pogorelich et la Sonate no. 20 de Schubert pour Arcadi Volodos ? Je ne pense pas. Et même s’il jouait le même programme trois ans plus tard, quelqu’un comme Ivo Pogorelich le jouerait différemment. Ses tempos lents, son interprétation presque mystique, s’inscrivent dans une démarche qu’il ne cesse d’approfondir.
Proposer quatre concerts à l’extérieur de l’Auditorium. Est-il important d’amener la musique classique là où elle ne va pas habituellement ?
La démocratisation culturelle fait partie de nos missions. Grâce au mécénat de la Fondation BNP Paribas, nous pouvons proposer un concert gratuit à l’Amphi 700, inviter une centaine d’étudiants au Fémina ou offrir 200 places aux seniors à travers la Commune de Bordeaux. Et puis il s’agit d’adapter un lieu à un artiste. Un jeune pianiste qui attire 200 spectateurs aura l’impression de jouer dans une salle vide s’il se produit à l’Auditorium, alors qu’il se sentira bien à la Pergola. Notre seul regret est qu’il y ait si peu de petites salles avec une bonne acoustique dans la région bordelaise.
Places de 0 à 70 euros. Programmation détaillée sur espritdupiano.fr