Ridley Scott lance Paul Mescal dans l’arène d’une Rome en rechute

Ridley Scott lance Paul Mescal dans l’arène d’une Rome en rechute
Ridley Scott lance Paul Mescal dans l’arène d’une Rome en rechute

On ne sait pas si Ridley Scott a cru Marx lorsqu’il a déclaré que l’histoire, lorsqu’elle se répète, ne peut que dégénérer en une parodie d’elle-même, de la tragédie à la farce. Dans « Gladiator II », l’Empire romain, quelques années après la fin du premier ouvrage, bégaie et s’enfonce à nouveau dans l’obscurité politique. Les frères empereurs Geta et Caracalla ne sont que les substituts divisés et ridicules du machiavélique Commode, tyran parricide incarné par Joaquín Phoenix dans le film de 2000, et ils règnent sur Rome d’une main adolescente et sociopathe, allant jusqu’à nommer un chimpanzé. comme console.

Ridley Scott, 86 ans, envoie des discussions politiques

Tuez un héros, il reviendra au galop. Le jeune Lucius, qui a vu Maximus tomber après avoir vaincu Commode sur le sol du Colisée, a hérité des traits de son père, de son courage, de sa force et de sa virilité. Comme lui, il sera jeté par les empereurs fous dans la fosse des gladiateurs, où il impressionnera le pouvoir et le peuple. Il fallait trouver un digne successeur à Russell Crowe, et Paul Mescal, dans le rôle, fascine : tout au long du film, ses grands yeux, sa pince naturelle des lèvres et sa force refoulée impriment les nuances de la colère et du courage, le faisant un héros magnifique et en deuil, accablé par le poids du passé.

Mais s’il raconte l’histoire à une nouvelle génération, Ridley Scott, 86 ans, accélère le bavardage politique qui était l’intrigue du premier ouvrage et ne parvient pas à enregistrer une grande partie des changements de l’époque. Le résultat est un film embourbé dans des représentations fatiguées, qu’il filme les habitants d’Afrique du Nord comme une masse mendiante ou qu’il réserve ses timides insinuations homosexuelles aux méchants. Un spectacle étrange donc, qui parvient à imprégner son héros d’une grandeur mélancolique, tout en trahissant que ce fantasme n’a plus rien à voir aujourd’hui avec la démocratie des caricatures trumpiennes avec laquelle il a affaire.

Gladiateur II, de Ridley Scott, USA, 14h30, en salles le 13 novembre 2024.

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