“Quincy Jones avait cette ouverture d’esprit, cette fraîcheur, qu’il a entretenue tout au long de sa vie.” se souvient le journaliste Miles Marshall Lewis. Il a rencontré ce dernier à l’âge de 22 ans lors d’un stage qu’il effectuait au magazine Vibrationspécialisé dans la culture hip-hop, que le producteur a cofondé dans les années 1990.
Du jazz au funk en passant par la pop, le R’n’B et le hip-hop, Quincy Jones a influencé plusieurs artistes dans ces différents genres musicaux mais aussi dans la culture populaire. Une influence qui s’est également étendue au continent africain. » Miriam Makeba était très importante pour Quincy. C’est lui qui lui a présenté Harry Belafonte, le célèbre acteur afro-américain, dans les années 1950. »se souvient le journaliste. Il rencontrera également les artistes Hugh Masekela, le trompettiste sud-africain et Angélique Kidjo, dont il sera le mentor. ” IOIl l’a encouragée au début de sa carrière à mélanger ses racines africaines avec les genres musicaux occidentaux, ce qui l’a beaucoup aidée à créer son propre style, ce qui l’a rendue très populaire.
Un héritage transculturel et générationnel
« Savez-vous d’où vient le rap ? Ça vient d’Afrique”Quincy Jones chuchote au rappeur Kendrick Lamar dans le documentaire “Quincy”diffusé sur Netflix. Pour le producteur, tous les genres musicaux afro-américains, du gospel au rap, s’inspirent du continent africain. « Les rythmes, les rimes remontent à l’Afrique, au folklore noir. Il existe une forte tradition orale dans la musique noire américaine : les réponses, la poésie louange des Imbongi, les conteurs cousins des griots, les historiens oraux. “il a ensuite écrit dans son Mémoire (2021).
Cela inspirera grandement ses futures compositions, notamment la musique des années 1970 pour la série Les racines (1977)collaborera avec deux artistes sud-africains : le musicien Caiphus Semenya et la chanteuse Letta Mbulu et inclura des instruments tels que la kora et le djembé.
Il inclura également les paroles, dans les titres qu’il produira plus tard, comme Fille libériennedans Michael Jackson ou dans Zulu, dans l’album Retour au bloc, sorti en 1989.
Cet album est le fruit d’une mission qu’il s’est donnée : éduquer les jeunes. « Il faut initier les jeunes au jazz : il faut avant tout qu’ils comprennent que toutes nos musiques ont les mêmes racines. La force de la musique africaine vient des polyrythmies, des réponses (…) Les différentes formes expressives ne doivent jamais être dissociées”. il a expliqué dans ses mémoires.
Pour ce projet il réunira des artistes d’horizons différents : les rappeurs Ice-T, Big Daddy Kane, les chanteurs Tevin Campbell, El Debarge et on retrouvera également Letta Mbulu et Caiphus Semenya et les monuments de la musique afro-américaine : Miles Davis, Barry White, Ella Fitzgerald ou encore Ray Charles, son ami de toujours.