“Il nous a évidemment manqué quelque chose”, reconnaît l’ancien manager de TF1 Robert Namias

Plus de 40 femmes ont témoigné devant le tribunal. Ils accusent Patrick Poivre d’Arvor de viols et d’agressions sexuelles.

Publié le 11/07/2024 14:29

Temps de lecture : 2min

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L’ancien présentateur Patrick Poivre d’Arvor lors des obsèques de Philippe Gildas, le 5 novembre 2018 à Paris. (GEOFFROY VAN DER HASSELT/AFP)

“Nous n’imaginions pas un seul instant que de tels crimes puissent être commis à TF1.” Robert Namias, ancien directeur de la chaîne, a été interrogé jeudi 7 novembre par la commission d’enquête sur les violences sexuelles au cinéma et dans l’audiovisuel sur l’affaire Patrick Poivre d’Arvor. Ce dernier est mis en examen pour viol, et accusé par de nombreuses femmes, notamment lorsqu’il était présentateur vedette sur TF1 (1996-2007). La direction du groupe a “évidemment j’ai raté quelque chose”et admet Robert Namias.

«C’est une énorme blessure qui s’est ouverte en novembre 2021» lors des révélations sur ce dossier, a-t-il souligné, alors que certaines victimes estiment que la direction de TF1 a protégé son ancienne star. “Le contexte n’était pas le même”a également tenté de justifier le journaliste et écrivain, qui s’exprimait sous serment.

Au total, plus de 40 femmes ont témoigné devant la justice contre l’ancienne présentatrice du journal télévisé d’Antenne 2 puis de TF1, âgée de 77 ans, qui conteste les accusations de viol et d’agressions sexuelles. Une première information judiciaire a été ouverte en 2021 à Nanterre après une plainte avec constitution de partie civile de l’auteure Florence Porcel, qui affirme que PPDA l’a violée à deux reprises. La députée Estelle Youssouffa (groupe Liot), elle-même ancienne journaliste à LCI, chaîne du même groupe, a affirmé que “harcèlement [PPDA] était parfaitement connu ».

Il “a présenté le journal pendant vingt ans” et “on parle de 70-80” des femmes l’accusant publiquement, dont quelques collaborateurs de la chaîne et pas toujours pour des attaques dans son bureau mais à l’extérieur, a constaté Robert Namias. “Je n’ai jamais été informé de rien” et “si nous avions eu la moindre conviction, il aurait dû quitter l’entreprise immédiatement”a insisté l’ancien manager. Interrogé sur une visite de la police au bureau du présentateur dans la tour TF1 après une plainte pour viol déposée en juin 2005 et classée peu après, Robert Namias a répondu qu’il n’en avait pas connaissance. “Il n’y a aucune trace de cette visite.”

 
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