Quand la musique apaise la souffrance

Quand la musique apaise la souffrance
Quand la musique apaise la souffrance
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Véronique Tremblay est originaire du Lac-Saint-Jean. Elle a décidé de déménager au Québec il y a huit ans pour étudier la musique à l’Université Laval. Photo : Radio-Canada / Olivia Laperrière-Roy

Chaque semaine, elle se rend à l’hôpital pour chanter avec des personnes en phase terminale ou atteintes d’un cancer. Lors de chaque visite, elle rencontre une dizaine de patients dans les services de soins palliatifs et d’hémato-oncologie. Elle passe une trentaine de minutes dans chaque pièce.

Un mercredi matin, elle se rend chez Laurentia Provençal, hospitalisée en soins palliatifs. C’est la deuxième fois qu’elle la rencontre et, visiblement, elle était attendue.

J’ai pensé à toi toute la semainedit-elle, tout sourire, au musicien.

Véronique s’installe, discute un peu et se met à chanter Apportons un peu de soleil dans nos viespar Gilles Valiquette. A peine la chanson a-t-elle commencé que Mme Provençal se met à fredonner les paroles avec elle. Ces quelques minutes de musique la replongent soudain dans ses jeunes années, des souvenirs qu’elle nous raconte d’un air coquin.

J’étais tout le temps dans les bars. Le bar western à Lauzon… J’ai ouvert la discothèque à Sainte-Marie. J’ai fait la foire, mais je suis content. Je ne regrette rien de mon passédit-elle avec nostalgie.

Quand elle est venue la semaine dernière, je pleurais, c’était terrible. Parce qu’ici, je pensais qu’on n’en aurait pas [de la musique]. En fin de compte, nous l’avons. Il me semble que je revis [l’époque] du bar, encore une fois. Si tout le monde avait de la musique, ils oublieraient qu’ils sont malades.

Turkoise interprète « Mettez un peu de soleil dans notre vie » de Gilles Valiquette pour Madame Provençale. Photo : Radio-Canada / Olivia Laperrière-Roy

On dit souvent que l’art est un incubateur d’émotions. Les visites hebdomadaires du chanteur turc font visiblement sourire non seulement les patients mais aussi le personnel. C’est tangible dans les couloirs.

Julia Weinmann travaille à l’Hôtel-Dieu de Québec depuis sept mois comme préposée aux bénéficiaires. Elle remarque la différence dans le comportement des patients après les visites du musicien.

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La préposée aux bénéficiaires Julia Weinmann est particulièrement touchée par la musique puisqu’elle jouait du violon lorsqu’elle était jeune. Photo : Radio-Canada / Olivia Laperrière-Roy

Il y a beaucoup d’anxiété et de peur. Souvent, la musique peut soulager ce stress. On voit les visages des patients se transformer. Après, c’est plus paisible. Véronique, quand elle est là, elle a vraiment sa place d’aide-soignantedéclare-t-elle.

Cette préposée aux bénéficiaires travaillait dans un hôpital en et a été surprise lorsqu’elle a été témoin d’une telle initiative au Québec.

Il n’y en avait pas [de la musique] à l’hôpital où j’étais. Ici, c’est vraiment très intéressant, tout ce qu’ils font pour le confort du patient et de ses familles, au-delà des soins physiques.

 
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