Avec Ici (Ici en VO), Tom Hanks, Robin Wright et Robert Zemeckis réussissent (haut la main) le défi de nous transporter dans un monde aussi magique et satisfaisant que celui de Forrest Gump.
Nous sommes dans le salon vide d’une maison anonyme. Par la fenêtre, on aperçoit une demeure coloniale. La cheminée, à droite, évoque la chaleur familiale d’une cheminée. Un agent immobilier s’affaire à tout préparer avant d’accueillir un vieux monsieur. Il s’appelle Richard Young (Tom Hanks) et cette maison, maintenant à vendre, a appartenu à lui et à ses parents pendant des décennies. Puis il se souvient…
Jouant avec la technologie pour rajeunir ses acteurs, le cinéaste et co-scénariste Robert Zemeckis s’en donne à cœur joie. Si Tom Hanks et Robin Wright en jeunes adultes amoureux nous surprennent au début, la magie opère et on oublie les prouesses informatiques au bout de quelques minutes. Parce que Ici c’est l’histoire du lieu et donc des gens qui y ont vécu, d’une tribu amérindienne à une famille afro-américaine moderne, à travers tous les siècles ou décennies qui ont marqué l’histoire des États-Unis.
Tom Hanks et Robin Wright dans « Here » de Robert Zemeckis.
PHOTO FOURNIE PAR VVS Films
Pour voyager dans le temps entre les familles, le réalisateur a choisi de conserver les « fenêtres » visuelles de la bande dessinée dont il est issu. Iciune idée qui donne une fluidité et une poésie indéniable au long-métrage de 104 minutes malgré la caméra fixe dans le salon de la maison. Et la musique d’Alan Silvestri, collaborateur de longue date de Robert Zemeckis, souligne habilement les moments importants de cette fable à saveur historique.
Souvenirs et magie…
Même si la forme et le contenu sont radicalement différents, on ne peut s’empêcher de faire immédiatement le lien avec Forrest Gump. Bien sûr, le couple Robin Wright et Tom Hanks aide, mais ce n’est pas tout. L’exploration de l’histoire américaine (y compris des observations sociales, comme cette scène où des parents noirs expliquent à leur fils comment se comporter lors d’un contrôle routier), le profond optimisme face à la vie, l’importance de tous ces petits moments (agréables ou non) ) de l’existence, la finitude du temps dont nous disposons et ce fil invisible qui relie tous les êtres humains sont autant de thèmes qui rappellent le long métrage de 1984.
Tom Hanks et Robin Wright dans « Here » de Robert Zemeckis.
PHOTO FOURNIE PAR VVS Films
Ici constitue l’antidote parfait à la morosité ambiante, aux fausses polémiques qui agitent sans cesse nos existences virtuelles. Alors que le temps s’accélère dans nos vies réelles, ce film est comme une boule à neige. On observe, émerveillé, une scène normale, la seule lentille déformante du verre lui conférant une magie au parfum doux et rassurant de l’enfance, Tom Hanks, Robin Wright et Robert Zemeckis (ainsi que Paul Bettany, Kelly Reilly ou Michelle Dockery pour pour ne citer qu’eux) nous offrant ici une œuvre enveloppante, parfaite pour débuter ce mois de novembre qui nous rapproche des fêtes de fin d’année.
Nous sommes durablement charmés par Icipar les émotions ressenties devant ces histoires qui nous ressemblent. Parce que toutes les vies, même les plus ordinaires, méritent d’être racontées.
Note : 4,5 sur 5
Ici illumine les écrans et les coeurs de 1est Novembre.