Ces livres interdits qui divisent les Américains

L’administration Harris-Biden et la gauche radicale utilisent le système d’éducation publique pour présenter à nos jeunes du matériel pervers à caractère sexuel, racial et politique.

Dans son programme électoral, le candidat républicain Donald Trump promet de cesser de financer toute institution traitant de sujets tels que la théorie critique de la race ou l’identité de genre.

Nous voulons interdire les armes d’assaut et eux veulent interdire les livres, vous imaginez ?

C’est ainsi qu’a réagi la candidate démocrate Kamala Harris sur le sujet, lors d’un discours devant l’American Federation of Teachers en juillet dernier.

A l’aube de l’élection présidentielle du 5 novembre, le contraste entre les camps républicain et démocrate est saisissant sur une série de sujets. C’est la même chose dans l’éducation et une tendance qui secoue les commissions scolaires à travers le pays : de plus en plus de livres sont interdits dans les écoles publiques américaines.

Au sud de la frontière, PEN America surveille la situation de près. Cette organisation centenaire qui défend la liberté d’expression aux Etats-Unis a dénombré plus de 10 000 de ces interdictions lors de la dernière année scolaire, du jamais vu. Ils se sont produits dans des écoles primaires et secondaires à travers le pays et ont touché des élèves de la maternelle à la 12e année.e année.

PEN America répertorie ces données sur la base de sources publiques : journalistes locaux, groupes qui surveillent la situation au niveau de l’État, et même les procès-verbaux et les sites Web des conseils scolaires. Avant 2021, l’organisation ne compilait pas ces interdictions car elles étaient trop peu nombreuses.

Nous sommes inquiets, mais pas surprisexplique Kasey Meehan, directrice du programme Freedom to Read à PEN America, en entrevue à Radio-Canada.

Nous avons vu comment les tactiques visant à interdire les livres ont évolué et se sont intensifiées. Au départ, ce sont des groupes locaux ou des individus qui faisaient pression sur les quartiers. [scolaires]. Aujourd’hui, on voit émerger des projets de loi qui accélèrent ces efforts.

Les romans sont soudainement retirés des écoles parce que leur contenu serait obscène selon la loi. Sous pression, les commissions scolaires revoient leurs collections de bibliothèques. Dans certains États, les professionnels de l’éducation s’exposent même à des sanctions pénales s’ils partagent ces œuvres interdites.

C’est un phénomène sous-documenté, assure Kasey Meehan. Il existe d’autres formes de censure qui ne sont pas du tout répertoriées. Il n’y a pas de journalistes locaux dans chaque district scolaire. Il existe des lacunes dans les informations à cet égard.

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Selon Kasey Meehan, les interdictions compilées par PEN America ne représentent que la pointe de l’iceberg. Photo : Avec l’aimable autorisation de PEN America

Les écoles publiques américaines filtrent déjà l’accès à Internet sur leurs ordinateursrépond Tiffany Justice, co-fondatrice du groupe conservateur Moms for Liberty. La gauche politique propage cette idée de censure, mais elle est fallacieuse et je la rejette.

Fondée pendant la pandémie en Floride pour protester contre les mesures sanitaires dans les écoles, l’organisation Moms for Liberty compte aujourd’hui 130 000 membres répartis dans plus de 300 chapitres et 48 États américains. Ce groupe, qui dit vouloir aider les parents à défendre leur droits parentaux à tous les niveaux de gouvernementest au cœur de ce mouvement qui milite pour retirer certains livres des classes.

Interrogée sur ce qui l’inquiète dans ces travaux, Tiffany Justice estime qu’il faut supprimer le contenu sexuel graphique écoles.

« Il s’agit d’un effort concerté des idéologues marxistes pour déstabiliser les enfants américains et les rendre plus faciles à contrôler. »

Une citation de Tiffany Justice, co-fondatrice de Moms for Liberty, à propos des livres qu’elle considère comme problématiques

Il s’agit de la construction de la Garde Rouge dans les écoles publiques américaines. Tout est intentionnel, rien n’est laissé au hasard» affirme-t-elle au téléphone, sans broncher, en référence au rassemblement paramilitaire étudiant qui a soutenu Mao Zedong pendant la Révolution culturelle en Chine.

On voit comment cette rhétorique a galvanisé ce mouvement pour interdire les livres, déplore Kasey Meehan. Ces livres [interdits] sont tous emportés par cette même rhétorique.

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L’American Library Association (ALA) compile également des statistiques sur le phénomène et présente chaque année les livres les plus souvent visés par une demande d’interdiction.

Parmi ces titres, elle note notamment Pour toujours par Judy Blume, La couleur violette par Alice Walker ou La servante écarlate de Margaret Atwood, des œuvres de fiction qui abordent la sexualité des femmes de diverses manières.

L’oeil le plus bleu par Toni Morrison, Des souris et des hommes John Steinbeck et coll. Pour tuer un oiseau moqueur de Harper Lee, des classiques de la littérature américaine qui traitent des préjugés raciaux ou des inégalités aux États-Unis, ont souvent été censurés au fil des années.

Depuis 2021, l’ALA constate que les livres axés sur les problématiques LGBTQ+ sont de plus en plus ciblés, comme Genre queer de Maia Kobabe et Tous les garçons ne sont pas bleus par George M. Johnson. Parallèlement, la bande dessinée sur les stéréotypes de genre Du rose, du bleu et vous ! de la Québécoise Élise Gravel a également été interdite (Nouvelle fenêtre) de plusieurs commissions scolaires américaines.

 
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