« Les soignants sont des gens extraordinaires »

« Les soignants sont des gens extraordinaires »
« Les soignants sont des gens extraordinaires »

l’essentiel
Avec « Samy et les anges de la Timone », Églantine Eméyé, habitante de Toulouse, a voulu rendre hommage aux personnels soignants qui font fonctionner le service de neuropédiatrie de l’hôpital de la Timone à Marseille. C’est ici que son fils Samy, 17 ans, a vécu ses derniers jours en février 2023. Immergés dans l’établissement de soins, la logeuse et Olivier Pighetti filment avec pudeur et bienveillance le quotidien de ces soignants devant les petits malades qui souffrent.

Quelle est la genèse de ce documentaire ?

L’idée initiale était de filmer l’hôpital où Samy a été hospitalisé pendant 15 jours en février 2023 et de remercier le personnel soignant. En écrivant le film, j’ai eu envie d’insérer Samy dans l’histoire, de lui écrire, car il était là aussi. Il ne pouvait pas ne pas être là.

Dans ce documentaire vous dites « qu’au-delà de la douleur, ce service est avant tout fait d’humanité et de tendresse », est-ce ce que vous souhaitiez montrer ?

Complètement! Ce que j’ai voulu montrer dans ce documentaire, ce sont ces femmes et ces hommes extraordinaires qui arrivent à aborder tous les aspects de la vie. Avec des larmes bien sûr, mais aussi de la joie, de la tendresse, de l’humour. J’ai trouvé cela très important.

Comment votre projet de film a-t-il été accueilli par les professionnels de santé ?

J’avais peur de ma proposition mais les soignants ont très bien compris ma démarche. Je leur ai dit combien j’appréciais leur travail et leur dévouement, que je souhaitais les mettre en valeur. Ils nous ont fait confiance. Ils sont très heureux au point d’organiser prochainement une projection du film à la Timone. Je veux vraiment être là.

A-t-il été difficile de gagner la confiance des familles ?

Toutes les familles nous ont fait confiance. Tout cela grâce au talent de mon co-réalisateur Olivier Pighetti qui est très bon dans ce domaine, qui a une gentillesse, une approche respectueuse et modeste.

Vous filmez des moments particulièrement difficiles, notamment les derniers jours d’une petite fille…

C’est Olivier qui a filmé parce que c’était trop difficile pour moi, je n’en étais pas capable. J’ai pris les images à l’extérieur. Je pense donc que dans ces moments-là, les parents ont fini par oublier la caméra. Ensuite, bien sûr, nous avons demandé leur permission. Les liens avec Olivier étaient très forts. Ils l’ont laissé faire mais lui ont mis toute leur confiance car ils ont vu qu’il était extrêmement modeste et respectueux.

On perçoit implicitement les maux qui minent l’hôpital, notamment le manque de moyens, était-ce aussi l’objectif ?

Non, ce n’était pas du tout le but. Je voulais montrer les coulisses et dire merci à ces personnes. Si ce manque de moyens est évident c’est parce qu’il fait partie du quotidien de l’hôpital.

Vous présentez également des questions liées à la maternité pour les aidants…

C’est une question que je me suis souvent posée et que je leur ai posée. Je me suis toujours demandé comment on pouvait s’occuper d’enfants malades toute la journée, en perdre certains et toujours les vouloir. Et en même temps c’est la preuve d’une vitalité extraordinaire ! Cela m’impressionne.

Dois-je avoir une personnalité particulière pour pouvoir travailler dans ces services ?

Oui, il faut une générosité très forte, une envie d’aller vers les autres et de leur faire du bien, c’est inévitable.

Le tournage de ce film vous a-t-il apporté quelque chose ?

Cela m’a donné la satisfaction d’être arrivé au bout de ma relation avec tous ces gens. Passez 15 jours avec eux dans un état particulier. Vous leur dites merci en partant, mais en larmes. J’avais l’impression qu’il me manquait quelque chose. J’avais envie de clore un chapitre en leur disant à quel point j’avais été bien accompagné.

Depuis sa diffusion mardi, quelles ont été les réactions des téléspectateurs ?

Les réactions ont été nombreuses : ils m’ont remercié d’avoir remercié les soignants, ils m’ont dit qu’ils étaient merveilleux, qu’il fallait faire plus pour eux. Les gens de l’hôpital ont été très surpris par cette mise en valeur de leur travail, de leur extrême humanité. Nous savons à quel point une carrière dans les hôpitaux est difficile. Nous devons vraiment remercier et accorder plus d’attention à ceux qui restent.

Le tournage de ce documentaire vous a-t-il aidé à faire votre deuil ?

Je ne sais pas. Ce qu’on appelle le deuil reste quelque chose de très compliqué.

Samy et les anges de Timone d’Églantine Eméyé et Olivier Pighetti est disponible sur jusqu’au 20 avril 2025.

 
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