Patrick Ridremont sur la polémique du « Grand Cactus » avant sa Coupe du monde d’improvisation

Patrick Ridremont sur la polémique du « Grand Cactus » avant sa Coupe du monde d’improvisation
Patrick Ridremont sur la polémique du « Grand Cactus » avant sa Coupe du monde d’improvisation

L’acteur et cinéaste belge de 57 ans – présentateur de Magritte – sera bientôt à l’affiche de la pièce Times Square au Théâtre royal des Galeries à Bruxelles – assure qu’il ne s’agira pas seulement d’un match -Belgique. “Il y aura le Québec, le Maroc mais les banquiers sont là aussi : les Suisses et les Luxembourgeois !

Et parmi toutes ces nations, laquelle fait le mieux de l’humour ?

« Les Québécois demeurent quand même une valeur sûre. Ce sont les inventeurs de la discipline ou un peu les Obélix de la ligue d’improvisation. Une discipline qu’ils apprennent même désormais à l’école. Ce n’est même pas une option « Nous utilisons le flamand comme deuxième langue, même quand on habite à Bastogne, il faut apprendre le flamand. Ils doivent apprendre à improviser.

Une industrie ?

« Oui mais toujours avec beaucoup de style. Ce n’est pas une fabrication automatique. C’est vraiment une industrie mais ils font de l’improvisation aussi bien que les Américains font du cinéma. C’est vraiment impressionnant. Avec des réflexes qui nous échappent. Ils sont un peu le Cirque du Soleil de l’improvisation, donc les battre ne sera pas une tâche facile.

« On a créé une Coupe du monde pour enfin battre les Français !

Un pronostic pour la finale à l’Aula Magna ?

« La Belgique contre le Québec et ce sera très serré. Comme nous avons un public un peu moins chauvin que le public français, ou même que les Québécois qui sont aussi très chauvins, si nous sommes moins bons qu’eux, ils ne nous donneront pas le titre. Nous avons un public plus juste, donc il est possible que le Québec gagne, même si la Coupe du monde est chez nous. bien aussi mais ils ne marqueront pas de but ! On va tous les comparer à Mbappé et on va tous se mettre en colère. se fâcher et je rappelle quand même que c’est le public qui vote (sourire) ! Je leur souhaite donc du courage pour venir nous affronter. Ces pauvres acteurs et actrices vont payer les derniers matchs de football où ils nous ont battus. Nous vengerons le penalty manqué de Youri Thielemans (sourire) ! »

Sauf que tu ne seras pas un jouteur cette fois. Pour quoi ?

« Justement, déjà, parce que le public votera probablement pour nous. Compte tenu de ma notoriété, je sais que j’ai beaucoup de sympathie et cela me rend parfois la vie un peu trop facile. Je suis moins assidu. Et je ne dis pas que c’est injuste mais la Coupe du monde d’improvisation, on se bat comme sur un ring, c’est des coups en dessous de la ceinture et pour moi, c’est presque quelque chose que j’aime moins faire. Je suis plus enclin à jouer avec le public, à être un peu cabot, etc. Même si je déteste ce type de joueur et donc je ne veux pas le devenir. Moi aussi, j’ai encore plus de 50 ans. (il vient de se faire opérer d’une hernie inguinale, NDLR) et il est temps de faire place à une jeune génération.

« Nous n’avons pas besoin d’écrire de manière inclusive en improvisation. Mais si vous faites une blague sexiste, il y a un public qui vous jettera des pantoufles !

Selon vous, qu’est-ce qui fait un bon improvisateur ?

« C’est quelqu’un qui ne trouve pas que la discipline théâtrale soit quelque chose de sacré. C’est quelqu’un qui a de la fantaisie, de la spontanéité, de l’esprit, de la spiritualité et surtout de l’audace. Les bons jouteurs sont ceux qui connaissent le cadre et qui, sans le dépasser, vont se cogner la tête contre lui et parvenir à l’élargir. Les moins bons jouteurs sont ceux qui ont un cadre étroit, qui refusent de le faire. ceci ou cela. Ensuite il doit être généreux à bien des égards, c’est-à-dire généreux avec ses partenaires et avec le public. Pensez toujours que c’est pour le public que nous faisons cela. qui coûte le prix d’un billet de concert. Nous n’avons pas de guitares ni de gros sets. Nous avons juste des gars habillés en chewing-gum.

Avec Cécile Giroud parmi les jouteurs français, craignez-vous qu’un polémique comme celle du dernier « Grand Cactus » venir gâcher la fête ?

« Cela n’arriverait jamais en improvisation. Il est impossible de se tromper. Parce qu’on a un gros avantage en improvisation. On peut faire la même blague à propos du troisième sexe. On peut, sans le vouloir, sodomiser une chèvre ! Ce n’est pas un problème. Nous pouvons dire des mots de colère. Nous n’avons pas besoin de faire de l’écriture inclusive en improvisation car nous avons une phrase immédiate… qui est le public. Si vous faites une blague sexiste en improvisation, il y a un public qui vous jette des chaussures. C’est toujours là. il y a un arbitre qui siffle une faute et qui te rappelle, même si tu étais très drôle, et qui te dit : « Écoute, jouteur untel, je ne travaille pas pour Gaia, mais la façon dont tu sodomises les chèvres n’est pas quelque chose que j’aime. Alors essayez de relever un peu la barre. On a encore des arbitres qui surveillent les choses. Cela fait partie du spectacle. C’est fait avec humour. Ce ne sont pas les ayatollahs qui disent : “C’est très méchant ce que tu as fait en termes d’humour.” Nous sommes à l’abri de cela. Nous sommes toujours un espace de liberté totale dans l’improvisation. Et nous ne nous censurons pas. Jamais !”

 
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