La vie romantique de Feydeau dans un Paris frivole et créatif

La vie romantique de Feydeau dans un Paris frivole et créatif

Pour son premier roman, Thierry Thomas dresse un portrait intime du célèbre auteur de vaudeville, plus intrigant que ses pièces de théâtre.

Publié aujourd’hui à 15h59

Abonnez-vous maintenant et profitez de la fonction de lecture audio.

BotTalk

Bref:
  • Thierry Thomas fait de Georges Feydeau le personnage principal de son roman.
  • Le livre dépeint une époque frivole de la Première Guerre mondiale.
  • Feydeau est décrit comme un cocaïnomane et un collectionneur d’impressionnistes.

Ne connaissant rien ou presque de la vie de Georges Feydeau, ce dramaturge français qui joue encore aujourd’hui sur les boulevards, on se demande pourquoi Thierry Thomas en a fait le personnage principal de son roman « Feydeau s’en va ». En fermant le livre, on comprend. La vie de l’auteur de vaudevilles célèbres comme « On purge bébé », « La dame de chez Maxim’s » ou « Le Dindon », dont Thierry Thomas écrit « qu’il restera fidèle au cocu toute sa vie », est romantique. , de bout en bout.

Autour d’une mince intrigue – l’idylle du maître, en proie aux difficultés d’écrire une pièce qui ne verra jamais le jour, avec Solange-Virginie, qui vient lui vendre une lettre de Napoléon alors que la boucherie de la Première Guerre mondiale fait la une de la presse – l’auteur livre un portrait intime d’un homme singulier et d’une époque frivole et talentueuse. On y croise des cocottes et des artistes qui marqueront le siècle, lors de la Première Guerre mondiale, véritable tournant dans la littérature comme dans la peinture.

Il y a du génie chez ce Feydeau qui écrit sa première pièce à 10 ans et se montre capable de régler une mécanique du rire, avec « 263 entrées et sorties de scène consécutives » dans « Le fil à la patte ». Mais cela ne suffit pas. Il fallait aussi qu’il y ait un mystère dans sa conception, une vie dissolue et une fin tragique. Fils putatif de Napoléon III ou de son demi-frère, le duc de Morny, Feydeau était cocaïnomane, collectionneur d’impressionnistes, vivant dix ans à l’hôtel Terminus, mort fou, ayant contracté la syphilis après une relation sexuelle avec un jeune travesti. .

Ce roman où l’on retrouve Labiche, son parrain au théâtre, Sacha Guitry et Bernhardt, Monet, Renoir, Degas et Picasso, Rodin, Octave Mirbeau et Alfred Jarry, Jules Renard et Camille Saint-Saëns, ou encore Chaplin, qu’il a découvert à le cinéma dans « Charlot Soldat » ou André Breton et les premiers dadaïstes, plonge le lecteur dans l’atmosphère de ce Paris bouillonnant de créations, tandis que la guerre saignera le pays tout entier, jusqu’au moindre village.

Dans une écriture classique qui contient quelques bons mots, « Feydeau s’en va » se lit facilement, hormis un passage sur l’œuvre d’une pièce de théâtre qui prête un peu à confusion. En tant que lecteur de la « Tribune de Genève », on sera finalement amusé par ces quelques lignes : « Des Parisiens issus des milieux les plus privilégiés fréquentent cette salle de lecture du Terminus. Ils consultent la presse étrangère, notamment « La Tribune de Genève » jugée plus fiable, car issue d’un pays neutre. Un bel éloge funèbre en roman cet automne.

« Feydeau s’en va », de Thierry Thomas, Albin Michel, août 2024, 272 pages, 31 fr. 50 à 35 francs.

Bulletin

« La Tribune des »

La « Tribune de Genève » vous propose des lectures partagées, des critiques, des actualités littéraires, des reportages et vos coups de coeur.

Autres bulletins d’information

Se connecter

Olivier Bot est rédacteur en chef adjoint depuis 2017, responsable de la rubrique entre 2011 et 2017. Prix de la Presse Alexandre de Varennes. Auteur de « Rechercher et enquêter avec Internet » aux Presses universitaires de Grenoble.Plus d’informations

Avez-vous trouvé une erreur ? Merci de nous le signaler.

0 commentaires

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV L’exposition Van Gogh, Les Derniers Voyages reprendra le samedi 19 octobre
NEXT Lumières sur le Quai, exposition Harry Potter, concert… Que faire ce week-end à Toulouse ?