Golden Coast, le festival qui veut devenir le Hellfest du rap

Golden Coast, le festival qui veut devenir le Hellfest du rap
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Golden Coast, premier festival dédié au hip hop, se tient les 13 et 14 septembre à Dijon. Un événement riche en têtes d'affiche, qui a germé en plein Covid dans l'esprit de deux programmateurs du festival, Vivien Becle et Christian Alex.

C'est le festival qui manquait à la France. Les 13 et 14 septembre, le festival 100% hip hop, Golden Coast, lance sa première édition au Parc de la Combe à la Serpent, à Dijon.

Avec une programmation à faire trembler les plus grands événements musicaux français – Booba, SCH, Ninho, La Fonky Family, SDM, Zola & Koba LaD, Josman – le festival a pour objectif de promouvoir la culture hip-hop en France et, à terme, de s’imposer comme un festival de référence pour les fans de rap.

Un festival où Vivien Becle, directeur artistique du festival, nous raconte l'histoire de ce projet ambitieux

Combler une lacune

Programmateur de longue date de nombreux événements en France, comme les Eurockéennes ou le Cabaret Vert, Vivien Becle défend depuis plusieurs années la présence du rap dans les festivals, avec son collègue, Christian Alex, également programmateur.

Ce sont eux qui ont fait monter Kanye West, Jay-Z, Travis Scott, Booba ou PNL sur la scène des Eurockéennes de Belfort. « À cette époque, ce n'était pas très courant d'avoir du rap dans les grands festivals multigenres en France », explique Vivien Becle à BFMTV.com.

Pourtant, hors de France, les deux passionnés observent peu à peu l'émergence de festivals dédiés au hip-hop, comme le Rolling Loud aux États-Unis, le Wireless Festival à Londres, Frauenfeld en Suisse ou encore Ardentes en Belgique, qui a opéré un virage 100% rap en 2018. Alors pourquoi pas la France ?

« Dans un pays comme la France, où le rap est numéro 1 depuis très longtemps et qui est le 2e marché du rap au monde après les États-Unis, on s'est dit que c'était une anomalie qu'il n'y ait pas encore de festival d'ampleur qui rassemble tous les artistes rap », raconte Vivien Becle.

L’idée a alors germé dans l’esprit des deux programmateurs de créer leur propre festival. Et c’est pendant le confinement, en 2020, que le projet a commencé à prendre vie. « Comme nous avions un peu de temps devant nous, j’ai commencé à écrire l’histoire de ce projet de A à Z et à monter un dossier », explique Vivien Becle.

Le Hellfest du rap

« Évidemment, il ne s’agissait pas seulement de mettre des rappeurs sur une même affiche. L’idée était de créer un monde parallèle dans lequel on pourrait faire revenir un public qui se retrouverait dans cet événement, comme le Hellfest l’est pour le métal ou les Nuits Sonores pour l’électro », ajoute le directeur artistique.

Pour lancer le projet, Vivien Becle imagine des soirées rap, baptisées ANTDT, organisées entre Dijon et Reims début 2023. Chaque soir, ces événements parviennent à attirer « entre 4 et 8 000 personnes », précise le programmateur.

« L’idée était d’essayer de créer une communauté qui nous suivrait dans les événements rap de ces deux villes. Au total, on a réuni plus de 40 000 personnes. Ça nous a donné l’énergie de nous dire : ok, on ne s’est pas trompé. Il y a vraiment quelque chose à creuser », poursuit Vivien Becle.

Dès lors, le directeur artistique, qui souhaitait implanter son festival à Dijon, a commencé à en faire la promotion auprès des politiques et de ses partenaires actuels Believe, Play Two et Combat Média – groupe fondé par Matthieu Pigasse, déjà à l’origine de Rock en Seine. « C’est peut-être assez surprenant, mais ça a convaincu tout de suite », assure-t-il.

« Ce qui a plu, je pense, c'est l'ampleur nationale du projet, destiné à un public jeune, car c'est important de proposer des choses à cette génération qui ne sont pas souvent prises en compte par les festivals d'aujourd'hui », confie Vivien Becle.

« Finalement, après deux ans et demi de travail, nous avons commencé à constituer les équipes et à planifier le lancement. 2025 était trop tard pour nous, car plus on attend, plus d’autres personnes peuvent prendre notre place, donc nous avons mis le cap sur 2024 », poursuit-il.

Une programmation intergénérationnelle

Dès décembre 2023, Golden Coast verra le jour et les premiers noms seront dévoilés : Booba, Djadja et Dinaz, la Fonky Family, SCH, Lala &ce, SDM, Tif, So La Lune, Zamdane, Zola & Koba La D, Maureen… Une impressionnante programmation rap 100% française pour la première édition d’un festival.

« La programmation s’est faite en 3 semaines, révèle Vivien Becle. L’idée était d’être intergénérationnelle. » Selon le directeur artistique, ce qui a permis à la Côte d’Or de réunir autant de têtes d’affiche, c’est la relation de confiance qu’il avait établie au fil des années avec les différents artistes des précédents festivals.

« Cette relation a clairement aidé car si demain vous êtes riche et que vous voulez faire un festival de rap, mais que vous n'êtes pas du tout dans l'industrie, les agents ne vont pas forcément vous envoyer leurs artistes, car ils ne vous connaissent pas », assure-t-il.

« Nous avons des années de travail et de relations derrière nous qui font que nous n’avons eu aucun problème pour programmer et convaincre les artistes de venir chez nous », ajoute Vivien Becle. Au total, près d’une cinquantaine d’artistes se partageront les quatre scènes prévues sur le site de la Côte d’Or.

« Nous avons vendu 10 000 billets la première semaine »

La mise en vente des billets est lancée au moment même où sont annoncés les premiers noms de la Côte d'Or, début 2023. Les premières places partent très vite. « On a vendu entre 8 000 et 10 000 billets la première semaine », se souvient Vivien Becle.

« On s’est vite rendu compte au moment du lancement que ça allait décoller assez fort. C’est beaucoup plus que d’autres festivals comme le Cabaret Vert par exemple. C’est fou, on n’avait pas du tout anticipé ça », se réjouit-il.

L'engouement est tel que les organisateurs sont contraints de changer le lieu de l'événement pour être sûrs de pouvoir accueillir tous les festivaliers. Initialement prévu sur l'ancienne base aérienne 102 près de Dijon, le Côte d'Or aura finalement lieu au Parc de la Combe à la Serpent.

Fin août, lorsque nous avons discuté, plus de 80 % des billets avaient été vendus. « On espérait attirer du monde mais pas à ce point, c'est hallucinant. Mais ça veut aussi dire que la pénurie était réelle », constate le programmateur.

De la musique mais pas seulement

Vivien Becle précise que la Côte d'Or mettra à l'honneur « la culture rap dans son ensemble » en proposant, en plus des concerts, de nombreuses activités liées à l'histoire du genre.

« Contrairement à un festival généraliste, quand on gère un festival de genre, on peut vraiment repousser les limites dans l’organisation. On retrouvera donc de la danse, du sport, de la culture sappe mais aussi de la nourriture. On a une trentaine de stands prévus où l’on fera la part belle à tout ce qui est local », explique-t-il.

Sur place, les festivaliers pourront s'amuser entre deux concerts à tirer des paniers sur un terrain de basket 3×3 construit pour l'occasion en partenariat avec le JDA, le club professionnel de Dijon.

Il sera également possible d'assister à des spectacles de danse assurés par l'école de danse hip-hop Figure 2 Style School à Dijon et le studio 511 à Reims, ou encore de se détendre en jouant sur des bornes d'arcade fournies par la société bourguignonne Arcade Legends.

« Maintenant qu’on sait que le public sera là, il faut que tout se passe bien pour qu’il ait envie de revenir pour une deuxième édition », confie Vivien Becle. Et il a déjà plein d’idées : « On va laisser passer cette première édition, mais pour la suite, on va essayer de s’ouvrir un peu plus aux cultures liées au rap : DJ, trap et pourquoi pas faire venir quelques noms internationaux. »

 
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