Le Musée des beaux-arts de Montréal veut plus d’œuvres de femmes dans ses collections

Le Musée des beaux-arts de Montréal veut plus d’œuvres de femmes dans ses collections
Le
      Musée
      des
      beaux-arts
      de
      Montréal
      veut
      plus
      d’œuvres
      de
      femmes
      dans
      ses
      collections
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Des 47 000 œuvres de la collection permanente du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), seulement 3 500 sont signées par des femmes et 1 000 par des autochtones. C’est ce déséquilibre – et d’autres manquements envers les communautés marginalisées – que le musée tente aujourd’hui de corriger par ses acquisitions.

C’est également dans cette optique que l’exposition a été créée. Deux par deux réunisL'exposition, qui tire son titre d'une chanson de Pierre Lapointe, ouvre ses portes cette semaine. En puisant dans le corpus d'acquisitions réalisé par le musée au cours des cinq dernières années, Iris Amizlev, conservatrice des projets spéciaux, a jumelé des tableaux par forme, par sujet et par époque, créant des associations surprenantes qui entraînent le spectateur dans ses propres réflexions.

La conservatrice en chef du MBAM, Mary-Dailey Desmarais, a également profité du lancement de l'exposition mardi pour discuter du processus d'acquisition des œuvres du musée. Confronté à un énorme déséquilibre entre les sexes dans sa collection, le musée souhaite profiter de ses nouvelles acquisitions pour redresser la situation.

« Nous devons bien sûr combler ces lacunes en concentrant notre attention sur les artistes qui ont été – et sont – sous-représentés dans la collection », dit-elle.

L'histoire de l'art et ses défauts

En général, les femmes sont quasiment absentes d’une certaine histoire de l’art. Une non-présence qui s’explique en partie par le fait que, pendant de longues périodes, elles n’ont pas eu accès aux écoles des beaux-arts, notamment parce qu’elles dessinaient des corps d’hommes à partir de modèles vivants, explique Mmoi Desmarais. « Il y a aussi des artistes anonymes dans la collection. Il est fort probable que ces artistes étaient des femmes peintres qui n’ont pas eu la reconnaissance qu’elles auraient dû avoir. »

« Tous ces facteurs se sont accumulés au fil des ans pour faire en sorte que les femmes soient sous-représentées dans les collections », résume-t-elle. La conservatrice en chef du MBAM admet toutefois que les femmes sont également sous-représentées dans la collection d'art contemporain du musée, ce qui témoigne des préjugés passés au sein des comités d'acquisition.

L'exposition Deux par deux réunis tente ainsi de pallier ces manques. Par exemple, un duo réunit une petite sculpture de Louise Bourgeois, Le coupleet une photo de la série Infinite Passport de John Max représentant les proches du photographe. L'œuvre magistrale de l'artiste inuit Manasie Akpaliapik, Le Sapujjing du pays (« Protecteurs du monde »), sculpté dans un énorme os de baleine, fait face Allons-y : tseltun (« Peuples autochtones jouant sur le territoire »), de l’artiste et militant écologiste de Cowichan-Okanagan Lawrence Paul Yuxweluptun. Sur le thème de l’autoportrait, une œuvre de Stanley Février montrant une tête protégée des calamités terrestres par du papier bulle est jumelée à un autoportrait de Rembrandt.

Toutes ces œuvres ont été acquises par le MBAM au cours des cinq dernières années, et seulement deux d’entre elles ont été présentées au public.

Dons et achats

Revenant sur les modalités d'acquisition des œuvres présentées par le musée, sa conservatrice en chef, Mary-Daley Desmarais, a rappelé que 80 % des acquisitions proviennent de dons. Les 20 % restants sont achetés par le MBAM, dont les budgets annuels ne dépassent pas le million.

Mmoi Desmarais précise également que les œuvres données au musée sont soumises aux mêmes critères d'acquisition que les œuvres qu'il achète, notamment sur des questions de légitimité, d'authenticité et de bon état.

Il arrive parfois que le musée mette de côté des fonds pendant plusieurs années – et fasse un sondage auprès de ses mécènes – pour acquérir une œuvre convoitée. Le MBAM prévoit acquérir prochainement une œuvre d’un artiste italien de la Renaissance. Dans l’exposition permanente, qui vient d’être réorganisée, on peut voir un tableau de l’artiste américaine Christina Quarles qui a récemment été acheté.

Le MBAM vient également d’amorcer un processus d’élagage de ses collections, une opération qui n’avait pas été effectuée « depuis les années 1940 », précise son conservateur en chef. Encore une fois, des critères stricts seront appliqués : le nombre de fois que l’œuvre a été exposée au cours des 30 dernières années sera pris en considération, entre autres.

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