David Chase s'approche du canapé d'Alex Gibney

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David Chase sur le tournage d'un épisode de « Les Soprano ». Image tirée du documentaire « Wise Guy: David Chase and the Sopranos », d'Alex Gibney. MAX

MAX – À LA DEMANDE – DOCUMENTAIRE

Il marche à reculons, le dos légèrement voûté et l'air grincheux. David Chase n'aime pas parler de lui, surtout pas devant une caméra. Mais pour HBO, la chaîne qui, en 1998, a approuvé le pilote de la série Les Sopranoil se prête à l'exercice et se soumet, avec une amabilité réservée, aux questions du documentariste Alex Gibney, dans une mise en scène dont Chase remarque vite qu'elle ressemble au bureau du docteur Melfi, le psychiatre incarné dans la série par Lorraine Bracco.

Pour ceux qui ont la chance de ne pas l’avoir encore vu, Melfi est le psychiatre dont Tony Soprano, un mafieux de la vieille école du New Jersey, pousse un jour la porte pour soigner ses crises d’angoisse. La cure durera six saisons, et dix-sept ans après son dernier épisode – l’un des « finales » les plus débattus – la série continue de truster la première place du classement des meilleures séries de tous les temps.

Le mystère d'un succès

Gros malin (« gangster » en argot local) :David Chase et les Soprano tente de percer le mystère de ce succès en interrogeant son créateur, mais aussi les dirigeants de HBO qui ont soutenu le projet, ainsi que les acteurs qui ont incarné les personnages. Il ne manque à ces témoignages de premier ordre que celui de James Gandolfini, l'inoubliable Tony Soprano, emporté par une crise cardiaque en 2013. David Chase en parle mieux que personne, conscient des similitudes entre leurs trajectoires, à commencer par leur enfance dans le New Jersey et un succès tardif.

Lire l'interview (2021) | Article réservé à nos abonnés David Chase : « Les Soprano ont complété mon éducation »

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Elève médiocre, David Chase découvre Godard et le cinéma à l'université, d'où il ressort avec une idée fixe, « faire un putain de film ». Ce film ne vient pas et, comme il faut bien gagner sa vie, c'est à la télévision que Chase commence à se faire un nom. Mais l'homme est têtu, et Les Soprano sont nés d'abord d'un scénario de film avant d'être réimaginés en série. Le destin du projet, qui dépeint le déclin de l'Amérique à travers la panique morale d'un gangster de province, est plus qu'incertain. Même Chase, lors du tournage du pilote, n'est pas entièrement convaincu. Mais HBO le laisse faire et le projet décolle, dans des proportions folles.

Lire l'interview de 2016 : David Chase : « Les séries sont des rubans de rêve »

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Tout l'enjeu de ce documentaire est de saisir ce moment où la liberté créative et un certain goût du risque ont permis l'ouverture d'un âge d'or des séries qui n'a plus d'équivalent aujourd'hui. Oz et Sex and the City, Les Soprano viennent enrichir un catalogue qui commence à se démarquer par son audace et sa modernité. La pop culture monte d'un cran dans l'estime des critiques, dont le documentaire rappelle avec humour à quel point ils étaient dithyrambes.

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