Le journaliste Philippe Durant raconte le parcours du défunt comédien dans cet ouvrage de plus de 800 pages, une mine d’informations sur Alain Delon.
Près de 900 pages consacrées à Alain Delon. Alain Delon, un destin français (éditions du Nouveau monde), paru lundi 2 septembre, le journaliste Philippe Durant retrace la carrière d’un des acteurs les plus emblématiques du cinéma français, décédé le 18 août à l’âge de 88 ans.
Il y raconte comment cet acteur mondialement connu, réputé entre autres pour son extraordinaire beauté, a intelligemment manœuvré dans le monde du cinéma pour devenir le monstre sacré qu’il est aujourd’hui.
« Il fait des films par hasard, au gré des rencontres », résume l’auteur sur BFM Radio Soir.
« Il se rend compte d’un côté qu’il n’est pas si mauvais, qu’il adore faire ça, qu’il y prend beaucoup de plaisir, et de l’autre côté que les gens sur un plateau de tournage sont plutôt sympas, que les actrices sont plutôt belles et qu’en plus, on est bien payé. »
« (Mais) il a très vite compris que pour vraiment faire carrière, il ne s’agissait pas seulement d’être beau comme Alain Delon mais qu’il fallait travailler, étudier, préparer ses rôles et surtout, rencontrer les bonnes personnes. »
« Choisi par les meilleurs dès le départ »
Parmi eux, le réalisateur Luchino Visconti, qui l’a choisi pour jouer dans Rocco et ses frères Alors Le guéparden 1963, qui reste à ce jour l’un de ses rôles les plus emblématiques :
« Il a été choisi par les meilleurs dès le début, ces réalisateurs ont vu en lui le Delon que lui-même ne connaissait pas à cette époque, et qu’il a découvert et développé plus tard. »
Car « plus sa carrière avance, plus il sait que pour progresser, il faut fréquenter les meilleurs. Il reste proche d’eux, il veut apprendre avec eux et progresser grâce à eux. (…) il a compris que pour construire une carrière, il fallait d’abord penser à sa carrière. C’est ce qu’il a fait. »
Le spécialiste avance un autre exemple, celui du film Monsieur Klein de Joseph Losey (qui lui valut le César du meilleur acteur en 1977).
« Quand il fait Monsieur Klein, ce n’est pas sûr que ce sera un grand film. Mais il a envie de le faire, il va jusqu’au bout, c’est un rôle difficile réalisé par Joseph Losey qui n’est pas non plus un réalisateur facile (…) Il aurait pu prendre la voie facile mais il ne l’a pas voulu. Il a voulu, à chaque fois, monter d’un cran. »
Alain Delon, un destin françaisÉditions du Nouveau Monde, 884 pages, 27,90 euros
Benjamin Pierret and Zacharie Legros
