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Léa Grondin, Miss 985 Watts

Il ne se passe pas un jour sans qu’une réaction aigrie nous explique que « les jeunes d’aujourd’hui ne savent pas ce qu’ils veulent ». Léa Grondin illustre exactement le contraire. A 16 ans, la cycliste réunionnaise a construit son rêve : devenir championne de sprint sur piste. Dans cet objectif, elle rejoint le CREPS de Bourges au pôle Outre-Mer. Elle fait 12 à 14 heures de vélo par semaine, en plus des cours au lycée. Son programme de compétitions est fixé pour les 4 prochaines années. Jusqu’aux Jeux olympiques de Los Angeles. Entretien avec l’une des espoirs du sprint féminin français. (Photo photo RB/www.imazpress.com)

Léa Grondin est une jeune femme surprenante. à peine 16 ans, un palmarès déjà conséquent et une furieuse envie de dévorer la piste (vélodromes). Devenir une track girl : ce n’est pas le rêve de beaucoup de lycéennes, mais c’est le sien. Et sa motivation fait plaisir à voir. Léa fait un choix radical en août 2023 : elle part au pôle Outre-mer (qui regroupe des espoirs étrangers dans différentes disciplines sportives au sein d’un même CREPS) à Bourges, loin de ses parents et du cocon réunionnais.

« C’était compliqué au début. Mais j’ai appris à devenir indépendant. Je suis en internat toute l’année. Je prends les cours normaux de 10e année. Sauf qu’au lieu de faire du sport, je fais du vélo. Nous pouvons sortir le week-end, mais je reste souvent pour m’entraîner. Mes coachs sont très présents. Il n’y a pas beaucoup de filles, les garçons sont sympas : c’est ma deuxième famille », confie-t-elle.

– Léa Grondin, from Reunion Island to Creps de Bourges –

Bourges, pour ceux qui n’ont pas eu la chance de passer par le centre de la , ce n’est pas la ville la plus glamour du pays : 300 jours de brouillard par an, des routes de campagne aussi plates que le discours de politique générale du 4e Premier Ministre de l’année… à l’exception du Pic de Sancerre. Mais entre lycée et formation, Léa Grondin n’a ni le temps ni l’envie de faire du tourisme.

« Le vélodrome est génial. Et j’adore le sprint ! Le Tour de France ne me tente pas. Alors que les Championnats du monde sur piste, la Ligue des champions sur piste, oui !

« J’ai commencé le VTT à l’âge de 4 ans, avec mon frère, Raphaël Grondin. Je l’ai ensuite suivi sur la route, au sein du Vélo Club de l’Est (ndlr, le club où elle est toujours licenciée). Je voulais battre les garçons. J’ai ensuite repris la piste, toujours à la Réunion. Le déclencheur ? Les Championnats de France à Hyères en 2022. Alors qu’elle était encore Minime 2, elle termine 3ème de l’Open Cadette. « J’ai vu la fierté de mes parents. Je voulais gagner d’autres médailles.


– La Réunionnaise passe à la compétition –

Léa Grondin ne s’est pas arrêtée depuis : en juillet dernier, elle a décroché la première et la deuxième place du Championnat de La Réunion.

En septembre, en Coupe de France, elle se classe respectivement première, deuxième et cinquième au keirin, au 500 m et à la course aux points.

Elle a malheureusement dû renoncer aux Championnats de France Future Piste en octobre, suite à une grave entorse suite à une chute dans un escalier.

« Peu importe : j’ai regardé les autres filles, observé les erreurs, quel braquet elles mettaient… Le sport évolue vite : aux Championnats précédents, on était limité à 51/15 et là, on a gagné 5 dents (56 /15)”.

– Her model… Mathilde Legros –

Son modèle ? Léa Grondin n’hésite pas longtemps. « Mathilde Gros. Elle m’a offert son maillot de championne du monde ! Aujourd’hui plus âgée de 10 ans que Léa, Mathilde Gros a choqué le monde du cyclisme sur piste en remportant 3 médailles d’or aux Championnats du monde juniors de Montichiari en 2017 (500 m, vitesse et keirin). Après une lourde chute lors de la finale du keirin l’année suivante, il lui faudra plusieurs années pour revenir au sommet mondial. Mathilde Gros a malheureusement raté ses JO de Paris… comme l’ensemble du sprint sur piste français.

En attendant de rejoindre son idole en équipe de France, Léa Grondin s’entraîne dur : “Une semaine type, c’est 12 à 14 heures de vélo, plus de la musculation, en plus du lycée.” Son PR (Personal Record) préféré ne s’exprime ni en kilomètres ni en moyenne horaire, mais en watts : « J’ai touché une fois 985 watts. Quelques secondes seulement», confie-t-elle, des étoiles plein les yeux. .

Lorsqu’on lui demande quel conseil elle donnerait aux jeunes Réunionnaises de son âge : « Osez. N’ayez pas peur d’oser partir. J’ai appris plus en 18 mois au Pôle qu’en 12 ans de cyclisme à La Réunion.


– Objectif : 2026 –

L’horaire qui attend Léa Grondin dans les prochains mois est chargé. Elle reprend l’avion le 31 décembre au soir, se rend à Bourges récupérer ses vélos pour se diriger vers le Vélodrome de Bretagne, à Loudéac, qui accueille du 2 au 5 janvier les Championnats de France Elite Piste. Elle enchaîne avec une épreuve internationale à Apeldoorn, aux Pays-Bas. Une ligne directrice utile en vue des Championnats du monde juniors qui se dérouleront sur le même ovale en août 2025.

Le mois précédent auront lieu les Championnats d’Europe Juniors à Anadia, au Portugal. L’objectif est double : « acquérir de l’expérience en U19 et rejoindre l’équipe de France, en vue des Coupes du monde 2026 en Belgique ». Dans leur ligne de mire, Los Angeles et ses Jeux Olympiques de 2028. Léa aura alors 22 ans.

«C’est peut-être un peu tôt. Et il n’y a pas beaucoup d’endroits… ».

Gageons qu’elle fera sa place en sélection française aussi bien que dans les pelotons de keirin.

Pour suivre Léa, voici son compte Instagram : @leaa.grondin

xl/www.imazpress.com/[email protected]

Sport, Cycling, Léa Grondin

 
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