Vincent Labrune brigue un nouveau mandat à la tête de la LFP dans un climat délétère
News Day FR

Vincent Labrune brigue un nouveau mandat à la tête de la LFP dans un climat délétère

Malgré le fiasco des droits TV de la Ligue 1 et un climat délétère dans le football français, Vincent Labrune reste le grand favori pour sa réélection à la présidence de la Ligue de football professionnel (LFP), mardi à Paris.

Le collège des clubs de Ligue 1 et Ligue 2 se réunira dans la matinée, puis l'Assemblée générale à 14h30 pour désigner leurs représentants au Conseil d'administration, qui élira le nouveau président en fin de journée.

Vincent Labrune, 53 ans, en poste depuis septembre 2020, n'a qu'un seul adversaire : Cyril Linette, 53 ans également, ancien directeur des sports de Canal+, ancien directeur général de L'Équipe puis du PMU.

L'ancien président de l'Olympique de Marseille (2011-2016) s'était initialement vu promettre une réélection sans concours, mais la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a demandé à l'Union des acteurs du football (UAF) de revoir sa position et d'accorder à Cyril Linette son indispensable parrainage.

« Nous avons évité une réélection par acclamation », se réjouit auprès de l'AFP Cyril Linette, qui souhaite que la Ligue mette à profit son expertise dans le « redressement » des structures « en difficulté ».

Quoi qu'il en soit, « un simulacre d'élection se profile », estime le président du RC Lens, Joseph Oughourlian, qui a renoncé à briguer le poste de directeur général. Comme de nombreux joueurs et observateurs, il anticipe une réélection facile de Vincent Labrune, soutenu par plusieurs présidents de clubs influents, comme Laurent Nicollin, patron du syndicat Foot Unis et président de Montpellier, ou Jean-Pierre Caillot, président du collège de Ligue 1 et du Stade Rémois.

– Promotion –

Et pourtant, Vincent Labrune a connu des soubresauts majeurs au cours de son mandat, et notamment lors de sa dernière année, pour la renégociation des droits TV. Après avoir promis un milliard d'euros par saison, et vu l'appel d'offres échouer, la LFP a dû ravaler ses ambitions et vendre pour un total d'environ 500 millions d'euros à DAZN et beIN Sports.

Une baisse par rapport aux 624 millions d'euros obtenus lors de l'ère précédente, et une catastrophe pour les finances des clubs français, dont certains en tirent la majeure partie de leurs revenus.

« Ce n'est évidemment pas le résultat que nous avions imaginé au départ, mais cela nous permet de ne pas compromettre l'avenir », avait alors déclaré Jean-Pierre Caillot.

Reste que le piratage menace la manne financière des clubs provenant des droits TV. DAZN a provoqué l'ire de nombreux internautes et supporters avec des prix jugés prohibitifs, qui les incitent à chercher les diffusions sur Telegram ou IPTV. Son patron en France Brice Daumin a néanmoins annoncé à l'AFP qu'il lançait mardi une promotion, valable du 10 au 22 septembre, abaissant le prix de son abonnement annuel de 29,99 à 19,99 euros par mois.

Il n'en demeure pas moins que la clause de sortie prévue au bout de deux ans si le seuil de 1,5 million d'abonnés n'est pas atteint est une autre épée de Damoclès qui pèse sur le football français.

– « Charmeur de serpents » –

« On nous dit qu’on ne pourrait pas faire mieux sur le montant des droits car il y aurait une crise mondiale des droits sportifs. En regardant les autres ligues, j’ai du mal à y croire », souligne Joseph Oughourlian, alors que les droits de la Bundesliga ou du football italien se sont stabilisés.

“Vincent Labrune est un charmeur de serpents, avec un don de la parole, il pensait que ça suffirait pour vendre”, a critiqué auprès de l'AFP Christophe Bouchet, autre ancien président de Marseille, qui voulait se présenter mais n'a pas reçu les parrainages nécessaires.

Les dirigeants français « pensent que le football sera plus fort que tout, et bien non, il est moins crucial dans la vie des gens dans un paysage de divertissement infini », analyse-t-il.

Regrettant les « coups violents », parfois « à la limite de l'insulte » dans les médias et sur les réseaux sociaux, les proches de Vincent Labrune se tournent déjà vers « l'après » – un signe de grande confiance qui en dit long sur le maigre suspense.

Vincent Labrune veut clore la crise des droits TV en donnant la priorité à la lutte contre le piratage, en « valorisant mieux le produit » – notamment avec des codes qui parlent aux jeunes. Et il prépare une refonte de la gouvernance critiquée de la LFP.

Cela n'empêchera pas la commission d'enquête sénatoriale sur la financiarisation du football de se rendre au siège de la LFP après le scrutin, comme elle l'a annoncé le 4 septembre.

bap/zub

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :