Par
Baptiste Ringeval
Publié le
6 janvier 2025 à 11h30
Pour des faits survenus courant mars 2022, Kenzo aurait pu être jugé deux fois avant cette audience. Mais deux renvois ont dû être effectués alors qu’il était détenu pour d’autres infractions. En mars, son extraction du centre pénitentiaire a été annulée faute d’escorte disponible ; en septembre, le détenu a refusé de quitter sa cellule.
Jeudi 19 décembre, le président de l’audience a trouvé dans le dossier une demande de renvoi formulée par l’avocat de Kenzo. Pensant avoir de la satisfaction, il ne bougea pas. Quant au détenu, il a renouvelé son refus d’assister à son procès. Après avoir consulté le représentant du ministère public, le juge a décidé d’instruire son dossier, estimant que les droits du prévenu étaient déjà largement préservés.
Deux véhicules volés le même jour
Le duo a commencé à sévir à Coulommiers où deux véhicules ont été volés le même jour. Premier cambriolage, une Citroën C4 garée dans le garage d’une maison. L’épouse handicapée du propriétaire, qui se trouvait à l’étage, a pu voir Kenzo avant qu’il ne quitte les lieux. Le second, un Volkswagen T-Cross garé dans l’allée d’une maison. Sous prétexte de vouloir des détails sur une variété de fleurs et de pouvoir en cueillir quelques-unes, Kenzo a saisi par surprise les clés sur la table du jardin et s’est précipité vers le SUV. En tentant de s’enfuir, il heurta l’un des piliers. Il a cependant pu s’enfuir et emporter à son bord la somme de 1 000 € qui lui restait.
Après avoir porté plainte, les victimes ont facilité le travail de la police par leur témoignage. Ils n’ont pas hésité à nommer Kenzo sur les planches photographiques et ont signalé la présence d’une Mégane à proximité de chez eux. Le recours à la vidéosurveillance a permis de lire l’immatriculation de la Renault réputée volée la veille dans un parking de Savigny-le-Temple.
Quelques heures plus tard, grâce au système de géolocalisation embarqué, une patrouille repère le C4 abandonné dans une rue de la ville. Le T-Cross, également utilisé pour les allers-retours express vers la Belgique, n’a pu être retrouvé que bien plus tard mais a été complètement carbonisé.
Trois infractions en continuité
Le temps qu’ils découvrent où se cachait Kenzo, la police l’a arrêté et placé en garde à vue. Ils ont fouillé son domicile et découvert des clés et des bijoux. En recoupant les plaintes et les éléments de concordance – présence de la Mégane puis du T-Cross sur les lieux, bijoux reconnus par l’une des victimes, bornage du téléphone de Kenzo à proximité de chaque endroit – ils ont pu faire le lien avec d’autres cambriolages : vol d’un ordinateur portable et de bijoux à Saint-Siméon le même jour, vol d’une tablette et de bijoux six jours plus tard à Epinay-sous-Sénart, tentative de vol de marchandises et de matériel dans un entrepôt de Quiers bloqué par la déclenchement d’une alarme.
Trois ans de prison
En l’absence des victimes, le président a donné lecture de la demande d’indemnisation de deux d’entre elles et de la lettre de désistement d’un autre. Le ministère public a alors pris le relais pour demander l’acquittement de deux faits – Saint-Siméon et Quiers –, faute de preuves suffisantes. Immédiatement après, il exigea de la sévérité pour le reste. Le juge a suivi les réquisitions du ministère public en prononçant un acquittement partiel et une condamnation pour trois faits. Elle a condamné Kenzo par défaut à trois ans de prison, une peine qui va aggraver sa situation puisqu’il est actuellement détenu jusqu’en 2033. Il devra verser 2 000 € et 1 500 € aux deux parties civiles.
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