Le plan vélo à l’honneur ?

Le plan vélo à l’honneur ?
Le plan vélo à l’honneur ?

Souvenez-vous qu’en septembre 2020, nous sortions tout juste d’un long confinement avant d’en connaître deux autres, suite à ce qui fut la plus grande pandémie de l’histoire. Plus grave, car elle a touché le monde entier et a mis l’économie mondiale à genoux, obligeant les gouvernements à trouver des solutions pour maintenir les pays économiquement à flot. Solutions étant le mot générique pour « argent ».

À la sortie de la crise, les mobilités douces, dont le vélo, ont explosé. Personne ne voulait se retrouver entassé dans un wagon roulant à 75 km/h dans des tunnels souterrains. Le héros de l’histoire était le vélo. Une euphorie générale qui a poussé à la création de pistes cyclables temporaires, à la mise en place de financements et surtout, a rendu très concrète la mise en œuvre d’un Plan vélo, proposé en septembre 2028 par Élisabeth Borne. Un plan qui visait à faire passer la part des déplacements à vélo de 3% à 9%.

Et pour cause, le climat évolue plus vite que prévu, et pas dans le bon sens. Il faut donc limiter les rejets de CO2 et cela passe par la voiture, le véhicule du diable, qui permet aux gens de se rendre au travail pour permettre à l’économie du pays de se développer. Ce n’est pas comme si la suppression de la majorité des déplacements pour les activités du secteur tertiaire était possible grâce à internet. Mais ne nous perdons pas.

Car mine de rien, l’idée de base est loin d’être mauvaise. Les dégâts causés par les conditions climatiques sont colossaux. L’ouragan Kirk vient de ravager tout le sud-ouest de la France. Les pluies torrentielles qui s’abattent depuis deux jours ont détruit une grande partie des récoltes. Donc dans l’idée, encourager le vélo (et la mobilité douce) a un triple effet positif (du moins sur le papier) : développer les économies locales, améliorer la santé des Français (réduire effectivement les dépenses de la Sécurité sociale) et réduire les émissions de CO2. Mais qui dit démocratisation du vélo, dit création d’infrastructures. Et ce n’est pas gratuit.

Le Plan vélo représentait une enveloppe de 2 milliards d’euros sur 4 ans, de 2023 à 2027. Une somme destinée à

– Créer 100 000 km de pistes cyclables d’ici 2030.

– Développer des parkings sécurisés en zone urbaine (notamment à proximité des gares).

– Subventionner l’achat de vélos à assistance électrique et de vélos cargo

Bien évidemment, la dépense est réévaluée chaque année. Par ailleurs, le financement des projets soumis par les 400 communautés cette année a été gelé.

Mais entre-temps, les choses se sont compliquées. Le nouveau gouvernement et notamment le Premier ministre Michel Barnier partent à la récolte de l’argent. Et visiblement, dépenser un milliard pour motiver les Français à faire du vélo n’est pas vraiment compatible avec cette volonté d’économiser.

C’est ce qui effraie Franck Leroy, président de l’Agence de financement des infrastructures de transport en France. Il avait déclaré en septembre dernier que l’enveloppe serait revue à la baisse, et que les 1,25 milliard prévus pour augmenter les infrastructures cyclables auraient du mal à atteindre le milliard. Il semble que la situation soit pire que prévu avec la possible suppression totale du budget vélo pour 2025.

La Fédération des Usagers du Vélo (FUB) est visiblement en panique, car elle est directement concernée. Mais en fin de compte, nous le sommes tous. Car ce rétropédalage envoie un très mauvais message :

– Pourquoi les Français devraient-ils faire un effort quand le gouvernement fait passer l’écologie après l’économie ?

– Comment motiver les Français à changer de mode de vie ? Comment continuer à sensibiliser au climat ?

– Mais surtout, comment justifier les ZFE, les interdictions de circulation des voitures anciennes (avec un parc automobile dont l’âge ne cesse de croître, la faute à un coût d’acquisition trop élevé et des choix politiques qui peinent à se mettre en œuvre). ? justifier) ​​et toutes ces règles coercitives lorsque le donneur d’ordre ne s’y soumet pas lui-même ?

C’est ce jeudi 10 octobre que le projet de loi de finances pour 2025 est présenté. Il faut espérer que le plan vélo soit retenu, sinon, le gouvernement admettrait officiellement que l’amélioration du climat n’est finalement pas une priorité. Il sera alors très difficile de faire accepter aux Français des efforts sous prétexte écologique.

 
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