Que vous inspire le retour de Pauline Ferrand-Prévot ?
Je pense que c’est une bonne chose. Elle avait annoncé son retour pour 2025 alors qu’elle l’anticipe un peu, ça ne change pas grand chose, finalement. Et puis, c’est intéressant d’avoir des filles qui ont de l’expérience autour de notre génération actuelle. Elle s’entraîne pour cela depuis les Jeux olympiques et son titre en VTT. Je pense qu’elle surprendra à Zurich.
Elle n’a pas couru sur route depuis trois ans. N’est-ce pas un handicap ?
Je vais lui donner le bénéfice du doute. J’ai hâte de voir ce que cela va donner. Elle aura l’occasion de se rendre compte du niveau qu’elle a et de ce qu’elle devra améliorer la saison prochaine. Je pense que le niveau actuel du cyclisme féminin va la surprendre. Le niveau des jeunes qui n’ont peur de personne lui sera vraiment étrange. Selon moi, les jeunes des autres nations n’ont que peu d’utilité pour Pauline Ferrand-Prévot. Elle ne recevra certainement aucun cadeau de cette jeune génération.
Pourra-t-elle redevenir championne du monde ?
Je n’ai pas beaucoup d’avis sur le sujet, j’attends de voir. J’espère pour elle. Transposer le VTT sur route, c’est faisable. Aujourd’hui, Pauline a 32 ans… Il y a une jeune génération qui est forte. Dans le même ordre d’idées, je pense que cela pourrait être très difficile pour elle de remporter le Tour de France mais avec elle, rien n’est impossible. La force de Pauline, justement, c’est de toujours revenir plus forte. Elle a eu des hauts et des bas et quand elle était au plus bas, elle revenait toujours. Toujours. Il n’y a pas beaucoup de filles comme elle. Pour moi, avec Marianne Vos, c’est la cycliste du siècle.
Selon vous, quel accueil lui sera réservé en équipe de France ?
D’après ce que je sais, elle vient en soutien et non avec le désir d’être leader. A partir de là, les autres filles de l’équipe de France devraient bien le prendre. Avoir Pauline Ferrand-Prévot pour donner un coup de main, c’est quand même quelque chose, non ?
Elle ne prend pas ta place ?
Non pas du tout. Personnellement, compte tenu de mes capacités en montagne, je n’avais pas de place en équipe de France pour ces Mondiaux. Il y a de meilleures personnes que moi.
Vous avez eu l’occasion de faire équipe plusieurs fois ensemble…
Oui, nous avons pas mal couru ensemble. Nous avons eu des accords, des désaccords. Comme d’autres, j’ai souvent été à son service aux championnats du monde et elle a récompensé cela en devenant championne du monde (en 2014). C’est un super souvenir. J’aime beaucoup Pauline, j’aime beaucoup son personnage.
