Sa réaction était très attendue, et c’est sans surprise qu’il fut le coureur qui mit le plus de temps à franchir la zone mixte du Championnat du Monde du contre-la-montre Elite Hommes. Venu à Zurich pour décrocher une médaille dans sa discipline de prédilection, Stefan Küng n’a pas réalisé le temps qu’il espérait à domicile et a dû se contenter d’une place en fond de Top 10 (voir le classement). Malgré la déception, il a essayé de profiter au maximum de cette journée devant son public à qui il aurait aimé offrir un résultat différent, comme il l’a expliqué à DirectVelo.
DirectVelo : Vous espériez un résultat complètement différent lors de ce contre-la-montre à domicile…
Stefan Küng : J’aurais préféré gagner une médaille mais ce n’est pas si simple. J’ai tout donné mais je n’ai pas pu faire ce dont je suis capable avec ce type d’effort. C’est difficile de trouver des explications dans le feu de l’action mais j’ai tout donné donc je ne peux pas me blâmer. Il y a des journées moyennes et aujourd’hui en était une. Un jour comme celui-ci, à Zurich, on a envie de briller, le public attendait beaucoup de moi et j’avais aussi de l’espoir car j’ai des attentes très élevées, mais on est humain, on fait ce qu’on peut le jour J.
Avez-vous rapidement compris que cela allait être compliqué ?
J’ai bien commencé, j’étais bien dedans. J’ai senti dès le début de la montée que je ne pouvais pas changer de rythme. J’avais repéré la montée et je voulais monter d’un cran dans la montée mais je sentais que j’étais bien en dessous. Au milieu, j’ai pu récupérer pour revenir au bout mais une fois qu’on ne joue plus pour les médailles ou qu’on est hors course, ça devient très dur. C’est difficile mentalement quand on sent qu’on n’est pas au mieux, qu’on ne peut pas aller aussi loin que j’ai pu le faire sur le dernier contre-la-montre de la Vuelta. C’est dur et difficile de dire pourquoi mais parfois c’est comme ça.
« NOUS DEVONS ACCEPTER LE VERDICT »
Vous avez beaucoup couru ces derniers temps, cela pourrait-il être une explication ?
C’est difficile de faire le bilan maintenant et de dire que la Vuelta a été de trop. J’aurais peut-être dû prendre un peu plus de temps entre la Vuelta et aujourd’hui, récupérer un peu plus après ce Grand Tour mais je me suis dit “tout est possible” donc j’ai continué à pousser tous les jours. C’était peut-être un peu trop mais je donne toujours le maximum, je veux faire de mon mieux et au final il faut accepter le verdict même si on aurait préféré faire différemment. L’explication pour moi semble être le fait que j’étais trop motivé.
Vous avez été très soutenus tout au long de la journée…
C’est super d’être ici. J’ai eu des frissons au départ au vélodrome d’Oerlikon, c’était extraordinaire. Je suis désolé pour le public venu en nombre aujourd’hui, j’aurais aimé être sur le podium qui a lieu en ce moment plutôt que de répondre à cette interview maintenant mais c’est comme ça (sourires), il faut accepter le verdict.
« NOUS VOULONS RE-FAIRE LA COURSE »
Est-ce un soulagement que ce temps soit passé ?
Ce n’est pas un soulagement quand tu sens que tu n’es pas au meilleur de ta forme, tu as envie de refaire la course (rires). Mais c’est le sport et ce n’est pas possible, surtout en cyclisme où il n’y a qu’un tour pour faire de son mieux. C’est un peu dommage, plus je pense à ma course, plus j’ai l’impression d’avoir raté une opportunité sur un parcours qui n’était pas mal pour moi. Mais comme je le dis, nous sommes humains et nous devons accepter le verdict.
Reste la course en ligne pour réussir à domicile…
Il y a encore une chance, même si ce sera encore plus difficile. J’ai choisi de ne pas faire le relais mixte, je vais retourner me reposer pour revenir avec toutes les forces que j’ai. Nous avons une équipe compétitive, avec plusieurs cartes à jouer. On verra comment les autres se sentent pour essayer de jouer avec les cartes que nous avons.
