« Une très bonne mesure » – Actualités

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Pour eux, c’est une véritable aubaine. Même si tout ne correspond pas à ce qu’ils espéraient, avec par exemple l’impossibilité de faire une Classe 1 française en 2025 en raison de l’opposition à ce projet de la Ligue Nationale de Cyclisme (lire ici), certains clubs amateurs ont bien l’intention de postuler au statut de Continental Fédéral. C’est le cas de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme, club qui a envoyé une dizaine de coureurs chez les professionnels ces dernières années et a remporté la Coupe de France N1 en 2023. Christian Milesi, directeur sportif historique du club de Bourg, explique à DirectVelo les raisons qui poussent son club à postuler pour ce nouveau label (lire les instructions) mis en place par la Fédération Française de Cyclisme.

DirectVelo : Pourquoi Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme souhaite postuler au statut de Continentale Fédérale ?
Christian Milesi : La Continentale Fédérale est quelque chose qui correspond à nos attentes et à notre réflexion depuis quelques années, notamment après la saison dernière où nous avions eu quatre victoires en Classe 2 et la victoire en Coupe de France N1. Nous nous sommes rendu compte que nous étions quasiment partis de zéro l’hiver dernier, rien de ce que nous avions fait l’année dernière n’était valorisé ou gravé dans le marbre. Nous avons bien ressenti cette mesure. J’en avais parlé en mars dernier sur DirectVelo (lire ici) et ce que j’ai dit est presque ce qui est proposé.

Que peut changer ce statut pour un club comme Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme ?
Cela peut paraître prétentieux mais certaines équipes doivent se démarquer. En 2022, on s’est retrouvé à 27 en N1. C’était néfaste, on a laissé trop de gens monter. Cette ultra-compétition a fait faire des bêtises aux clubs. Le seul critère de régulation était sportif. Certains ont vécu au-dessus de leurs moyens pour se sauver. On voit des clubs historiques comme Vaulx-en-Velin et Saint-Etienne arrêter leur équipe après avoir voulu s’engager dans la guerre imposée à 27 N1. Il faut réguler et ça ne peut pas se faire par le bas. On veut donc se démarquer des autres N1, avec un critère de sélection par le haut. Il faut laisser les équipes sortir par le haut plutôt que de les laisser mourir.

« SURPRIS PAR LA RÉTICENCE »

Selon vous, il y a donc un réel intérêt à avoir ce statut de Conti Fédérale…
Oui, il y a un réel intérêt. Nous postulons parce que nous voulons stabiliser ce que nous avons fait ces dernières années, ce n’est pas pour dire que nous sommes un super N1. Le cyclisme amateur français, italien et belge permet à de nombreux coureurs de devenir pros. Des coureurs de beaucoup d’autres pays en profitent. Il faut sauver ça, il ne faudrait pas que nous devenions en peu de temps comme la Suisse ou l’Angleterre, avec quasiment aucune course organisée. Et si les clubs organisateurs disparaissent… Nous sommes un pays historique du cyclisme. Nous formons des Juniors et des Espoirs appelés à devenir pros plus tard. Pour que cela dure, il faut nous permettre de participer à la fête. L’ouverture n’est pas énorme, ce n’est pas un cataclysme pour le monde pro.

Qu’est-ce que cela peut vous apporter ?
Avec cette mesure, nous pourrions faire plus de classe 2. Nous espérions pouvoir courir très ponctuellement en classe 1.

Mais la Ligue cycliste nationale s’y est opposée…
On ne veut pas d’un statut volé mais quelque chose d’indexé sur ce qui se fait partout dans les autres pays. On ne veut rien voler à personne. Nos revendications sont minimes. C’est une goutte d’eau dans l’océan donc je suis surpris par les réticences. Dans le cyclisme français, on est hyper protectionniste, il faut garder ça bien sûr. On ne veut pas marcher sur les plates-bandes des Continentales françaises. L’idée n’est pas d’aller sur toutes les Classe 1 ou les manches de Coupe de France mais on aimerait bien une wild card sur une Classe 1.

Par exemple, pour vous, vous serez présent au Tour de l’Ain…
C’est la clé pour trouver des partenaires. Il y a de l’argent qui circule dans le cyclisme. Dans notre département de l’Ain, il y a régulièrement des arrivées du Tour de France, du Tour de l’Ain, du Valromey… Si on nous autorise à participer à un Tour de l’Ain, on laisse l’argent dans la même bulle. C’est du bon sens pour le cyclisme. Dans notre sport, l’argent ne descend pas du monde professionnel. Cela nous ouvrirait une petite porte pour participer à une Classe 1… On ne demande pas plus.

« NOUS NE DÉSTABILISERONS PAS LE CYCLISME PROFESSIONNEL FRANÇAIS »

Pour une Continentale qui en France est obligée de payer ses coureurs, l’arrivée des Conti Fédérales qui n’ont pas cette obligation n’est pas forcément une bonne chose…
Être en Conti Fédérale va nous permettre de faire plus de Classe 2, et j’espère une ou deux Classe 1 et ce sera tout. On est toujours dans l’objectif formation, avec le coureur au centre du projet. L’idée n’est pas de voler la place à une autre équipe mais on veut être présent face à nos partenaires. L’organisateur et les financiers le verraient d’un bon œil. On peut avoir le niveau occasionnellement. On n’aura pas le bus d’une Conti… On ne croisera ces équipes que très rarement. On ne va pas déstabiliser le cyclisme professionnel français. A nous d’être intelligents. Il ne faut pas que ce soit un projet personnel mais un projet de club.

Aujourd’hui, où est votre dossier ?
Nous n’étions pas dans le groupe de travail mais nous avons été très motivés par le projet très tôt. Nous travaillons aujourd’hui sur la partie financière, nous n’avons pas toutes les réponses mais celles que nous avons sont positives. Il nous reste encore une partie du budget à trouver. Cette somme va nous permettre d’être plus à l’aise. A cause de l’inflation, nous avons déjà dû augmenter le budget de 100 000 euros ces deux dernières années sans faire plus de choses…

Vos partenaires savent-ils que vous ne pourrez peut-être pas suivre le cours 1 en 2025 ?
On dit clairement qu’aujourd’hui, ce n’est pas possible mais que ce nouveau statut nous ferait passer à un niveau supérieur. On le voit dans notre recrutement, on intéresse d’autres coureurs, on le voit aussi dans la relation avec les partenaires. On est obligé de faire comme si… On était dans le money time.

Etes-vous confiant pour 2025 ?
Nous sommes optimistes. Nous espérons que tout se passe dans un consensus, je ne voudrais pas qu’il y ait un passage en force par rapport à la Ligue. J’espère que cela viendra naturellement. Nous voulons garder le rôle que nous avons en N1, former les jeunes et organiser des courses. À nous de faire du bon travail. Comme je l’ai dit, nous voulons stabiliser ce que nous faisons, libérer de la place en N1. Il faut faire les choses bien et ne pas se prendre pour ce que nous ne sommes pas. Nous organisons 24 courses par an, nos bénévoles sont présents sur les courses de la région. Ils veulent nous voir dans une Classe 1, les coureurs veulent être là… On peut profiter d’une passerelle pour sortir de la situation dans laquelle se trouve le cyclisme amateur français. Cela me gêne de voir les clubs s’arrêter. En Auvergne-Rhône-Alpes, nous en avons perdu trois en deux ans en N1. C’est donc une très bonne mesure qui nous est proposée. Nous sommes allés voir des partenaires. Etre présent sur plus de Classe 2 ne change pas grand chose mais être au départ du Tour de l’Ain changerait tout pour un club comme le nôtre.

 
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