Au Centre de santé d’Amou, dans les Landes, les derniers chiffres de la campagne de vaccination contre la grippe sont exactement les mêmes que l’année dernière à la même époque. Mais le docteur Guillaume Darmaillacq, médecin généraliste, constate tout de même un certain retrait : « Les gens n’ont pas encore senti l’hiver arriver, ils pensent avoir le - », commente-t-il. A cela, on peut ajouter comme facteur limitant, la multiplication des injections, puisque le vaccin Covid doit être renouvelé au moins tous les six mois. »
Si le Centre de santé d’Amou tient néanmoins le haut du panier, en termes de nombre de vaccinés, c’est sans doute, en raison de son modèle d’organisation : « Si l’on part du principe tout à fait fondé selon lequel les mieux placés pour convaincre les patients sont les soignants, poursuit le docteur Darmaillacq, donc notre coordination a tout le mérite : médecins, pharmaciens, infirmiers travaillent ici ensemble. Lorsqu’un patient hésite à se faire vacciner, dit qu’il reviendra demain ou la semaine prochaine, se voit proposer l’injection le jour même, il y a toujours un soignant pour s’occuper de lui. »
Si les dernières données épidémiologiques montrent que la grippe n’est pas encore de saison, une vague de froid pourrait bien changer la donne. Le docteur Darmaillacq, d’Amou, l’a déjà constaté. Tout comme le directeur général de la santé (DGS), le docteur Grégory Emery, qui, depuis son cabinet parisien, interpelle en faveur de cette campagne de vaccination grippe-Covid qui traîne les pieds. « Lancé le 10 octobre, il n’a pas répondu à nos attentes. Les derniers indicateurs ont montré ces derniers jours une augmentation des cas de grippe et de Covid en Île-de-France, en Normandie et dans les Hauts-de-France. Rien d’effrayant, mais tout peut arriver très vite. Or, le vaccin met quinze jours pour être efficace, il est - d’inviter les personnes les plus fragiles à se faire vacciner avant les fêtes de fin d’année. »
“On constate également qu’une forme de doute est apparue sur la nécessité de la vaccination”
Couverture à 100% à partir de 65 ans
Chaque année, Santé publique France déplore environ 9 000 décès en France suite à la grippe, et plus de 15 000 hospitalisations, la DGS rappelle que la majorité de celles-ci concernent des personnes non vaccinées. « La prise en charge est de 100 % tant que vous avez 65 ans, ou souffrez d’une affection de longue durée ou d’une maladie chronique, pour les femmes enceintes, les personnes obèses, les professionnels de santé », précise le docteur Grégory Emery.
Cette année, compte tenu de la circulation concomitante des virus grippaux et du Covid, la campagne de vaccination est également couplée. Il suffit de se rendre à la pharmacie, muni d’un bon d’Assurance Maladie, de sa carte Vitale et le tour est joué. “Nous entrons dans une sorte de retard qui risque de devenir problématique”, poursuit la DGS. Ceci est sans doute lié à un hiver tardif, mais on constate aussi qu’une forme de doute est apparue sur la nécessité de la vaccination. Un sentiment de surexposition souligné par une enquête Coviprev. »
Le docteur Emery a lancé un appel au grand public pour l’inviter à se faire vacciner au plus vite contre la grippe et le Covid. « L’hésitation à la vaccination est normale, un vaccin est un médicament, mais nous devons nous rappeler que les vaccins sont nos meilleurs alliés. Afin de renforcer le soutien à la vaccination, nous allons mettre en œuvre une stratégie axée sur la désinformation. »
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