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Retraité à 37 ans en raison d’un long COVID

Journaliste, agente d’information et spécialiste du marketing depuis 15 ans, Mme Landry a tenté de retourner au travail après trois semaines de COVID en avril 2022, mais sa persévérance a peut-être contribué à aggraver son cas, un facteur de raison qui l’aide. d’accepter ce statut de retraitée, qu’elle souhaite de tout cœur qu’il soit temporaire

Malgré la malchance qui pèse sur son corps, elle s’estime « chanceuse » de pouvoir compter sur une assurance qui lui donne 70 % de son salaire, peut-être jusqu’à 65 ans, si son état ne s’améliore pas. pas s’améliorer.

« Je suis considéré comme retraité. Il est remarquable que je sois sur le point de prendre ma retraite de la fonction publique canadienne. Autrement, je recevrais 1 600 $ par mois de la RRQ [Régie des rentes du Québec] parce que je suis considéré comme handicapé ou bénéficiant de l’aide sociale, à 900 $. Je me suis qualifié. Après deux ans d’absence du travail, l’employeur peut mettre fin à la relation de travail. Mon assurance collective [en tant qu’employée de Parcs Canada] m’emmène, m’accepte jusqu’à 65 ans, si besoin. Ils continueront à me payer. Dès que je peux travailler 20 heures par semaine, mon assurance me laisse tomber », explique Sonia Landry.

Elle affirme avoir pu compter sur d’autres « chances » au cours de son parcours des 30 derniers mois, notamment un bon médecin de famille, « un conte de fée dans le cauchemar », et un compagnon, Guillaume, sur le point d’obtenir leur statut. en tant que soignant.

« J’ai la chance d’être suivi par Alain Piché, infectiologue de carrière, le grand spécialiste de la COVID longue, qui a ouvert une clinique au début de la pandémie. Il faut savoir qu’il n’y a pas forcément un médecin dans toutes les cliniques traitant le COVID long. Il y a des kinés, des ergothérapeutes, mais pas forcément des médecins», souligne-t-elle.

Une longue descente aux enfers

Sonia Landry a donc contracté le Covid en mars 2022 alors même qu’elle travaillait à domicile.

«Je ne sais pas qui me l’a donné. Cela a duré environ trois semaines, l’infection était intense. Durant la première semaine, je me suis senti très fatigué. Je ne travaillais pas. Je suis resté au lit toute la journée. Au cours de la deuxième semaine, une grippe s’est ajoutée. Durant la troisième semaine, j’ai souffert d’une fatigue extrême, qui m’a empêché de travailler même si mon bureau est à côté de ma chambre. Après la troisième semaine, je me suis dit : « c’est fini, il est temps de retourner au travail ». J’ai fait ça pendant un mois et demi, pensant que la fatigue résiduelle passerait. À un moment donné, il s’est écrasé. J’ai ressenti un inconfort après l’exercice. En juin, j’étais complètement à l’arrêt, coincée avec une « batterie » de deux heures, raconte-t-elle en parlant de son autonomie sans besoin de repos.

“L’année qui a suivi, la capacité de ma batterie est tombée à une demi-heure, avec des symptômes comme une fatigue extrême – la fatigue est un euphémisme – physique et cognitif, au point que cela me limitait à regarder la télévision 25 à 30 minutes, pas plus à la fin.” moment, et pas tous les jours. J’ai aussi des acouphènes, une sensibilité au bruit et à la lumière. L’intensité de mes symptômes varie. J’ai une limitation cognitive qui m’empêche de conduire. Les stimuli dépassent mes limites. Si j’insiste, je ressens un inconfort post-exercice. Cette entrevue risque de me procurer un malaise post-exercice», précise Sonia Landry.

Au cours de la dernière année, elle a réussi à mieux identifier certains signes avant-coureurs de ces malaises.

« J’ai réussi à trouver ma limite à l’effort, avec des ergothérapeutes spécialisés dans le COVID long. La chose la plus importante à faire est d’apprendre à vous stabiliser et à ne pas ressentir d’inconfort après l’exercice. Une accumulation d’inconfort post-exercice peut entraîner une détérioration permanente des capacités physiques et cognitives », note-t-elle.

Sonia Landry doit mesurer ses efforts la plupart du temps lorsqu’elle promène son chien Sardine. Elle l’accompagne sur un quatre-roues lorsqu’elle manque d’énergie. (Gilles Gagné/Special collaboration)

Son état peut dépendre de la météo, même si les recherches sur ce sujet sont embryonnaires.

« Un changement de pression atmosphérique est intense. Nous ne sommes pas nombreux à en parler. Je l’ai déduit. Chaque fois que je ne me sens pas bien, je consulte les prévisions météo. De nos jours, il y a des tempêtes solaires qui déclenchent les aurores boréales. C’est comme en mai, et je ne me sens pas bien dans ce contexte. Hier, il y a eu une tempête solaire et j’ai eu un énorme mal de tête. Ça me rassure de savoir qu’il y a une raison», souligne Sonia Landry.

Ce ne sont pas seulement les effets physiques qui nuisent à la capacité de mener une journée normale, assure-t-elle.

« Avoir un long Covid est une charge mentale extrême. Vous êtes encore en train de calculer votre réserve d’énergie. Depuis deux ans et demi, mon cerveau tourne en permanence. Nous passons notre temps à poser des questions. C’est une maladie qui, par défaut, est fluctuante, qui fait fluctuer l’énergie et les symptômes », insiste-t-elle.

Des médicaments à la pelle

Sonia Landry est restée à l’écart des médicaments avant sa longue COVID. Sa réalité a complètement changé au cours des 30 derniers mois, et particulièrement au cours de la première année, où son poids a chuté de 25 livres, alors qu’elle n’en avait plus à perdre.

« Les médicaments, j’en prends des spéciaux. Quand j’ai envoyé ma mère chercher mes médicaments, le pharmacien m’a un peu remis en question. Ma mère se demandait si j’étais un cobaye. En particulier, je prends des microdoses de Naltrexone, qui sont habituellement administrées aux toxicomanes, mais j’en prends cinq milligrammes, alors que c’est 50 milligrammes pour les toxicomanes. Il combat l’insomnie et la fatigue. Au Québec, on l’administre aux personnes souffrant de fibromyalgie», dit-elle en parlant de cette forme de fatigue chronique.

Le jeu des émotions peut aussi être tout un défi pour les personnes souffrant d’un Covid long, explique Sonia Landry.

« On apprend qu’avoir des émotions peut générer un effet. Ils doivent être comptés dans le rythme [l’évaluation] activités qui peuvent nous fatiguer. Y a-t-il des gens qui n’ont pas l’énergie nécessaire pour faire du jogging tous les matins ? Je n’ai pas l’énergie nécessaire pour faire une crise d’angoisse pendant une semaine. Nous pouvons contrôler l’envie de ne pas faire de jogging ou de travailler, mais pas l’anxiété. Les antidépresseurs font partie de la liste des médicaments que je prends.

Le regard du public lui fait parfois mal, lorsqu’elle trouve la force de s’exprimer.

« Je porte le masque en public. Je dois dire que je ne suis pas malade, que je me protège. C’est la même chose lorsque j’utilise le scooter pour promener mon chien. Je dois mesurer mes efforts. Je vois des gens choqués quand ils me voient descendre et marcher. Mais j’ai de la chance. Je suis entouré de gens gentils et intelligents.

— Sonia Landry

Sonia Landry garde espoir que son système immunitaire reviendra à la normale, ce qui la débarrasserait de la plupart des effets d’une longue COVID.

« Nous avons des histamines, les messagers dans le corps, qui se multiplient, et cela indique aux globules blancs de s’activer. J’accumule trop d’histamines dans le corps, ce qui crée de la fatigue. Je suis devenu intolérant à un certain nombre d’aliments contenant de l’histamine, des tomates, de l’alcool, du vinaigre, du fromage, du yaourt, des agrumes, du tofu et des restes de poisson. Cela déclenche des crises gastriques importantes, qui ont un effet domino auquel il est difficile de trouver une solution. Mais j’ai de l’espoir. On a réussi à calmer mes crises de douleurs, ma fibromyalgie. Au cours de la dernière année, j’ai ressenti de petites améliorations », conclut-elle.

 
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