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La Chine dévoile de nouvelles mesures pour tenter de relancer son économie

(Pékin) La Chine a dévoilé vendredi de nouvelles mesures pour relancer son économie, mise à mal par une consommation des ménages atone et un secteur immobilier en crise, des annonces saluées par le marché même si elles semblent encore insuffisantes.

James EDGAR

Agence France-Presse

Tout au long de la semaine, les autorités chinoises ont multiplié les annonces de mesures de soutien à la deuxième économie mondiale, sans précédent depuis la pandémie de Covid-19.

Vendredi, la Banque centrale a réduit le taux de réserves obligatoires des banques, ce qui devrait permettre d’injecter quelque 191 milliards de dollars canadiens de liquidités sur les marchés financiers.

Ce taux (RRR) est un ratio qui détermine la part des dépôts que les banques sont tenues de conserver dans leurs caisses. Sa réduction devrait leur permettre de prêter davantage aux entreprises pour soutenir l’économie réelle.

L’annonce de la Banque centrale intervient au lendemain d’une réunion des dirigeants chinois qui ont reconnu l’existence de nouveaux « problèmes » dans la deuxième économie mondiale et après d’autres mesures dévoilées ces derniers jours, dont des baisses des taux d’intérêt. des intérêts et des prêts immobiliers moins chers.

Les autorités tablent toujours sur une croissance d’environ 5 % cette année, mais les analystes considèrent cet objectif comme optimiste étant donné les nombreux obstacles auxquels il se heurte.

Vendredi, Pékin a également annoncé une réduction de 1,7% à 1,5% du taux des prises en pension à sept jours, un taux d’intérêt à court terme payé par la banque centrale sur les emprunts auprès des prêteurs commerciaux.

« Crise de confiance »

La Chine est en proie à une crise sans précédent de son vaste secteur immobilier, à une confiance atone des ménages et des entreprises, qui pénalise la consommation, tandis que les tensions géopolitiques avec Washington et l’Union européenne menacent son commerce extérieur.

“Faire des affaires est encore plus difficile cette année que pendant la pandémie de Covid-19”, a déclaré jeudi à l’AFP Chang Guiyong, 58 ans, propriétaire d’un petit restaurant à Shanghai.

“Les gens ne veulent plus consommer, même les employés de bureau apportent leur déjeuner au travail”, ajoute-t-il.

“La faiblesse de la Chine vient d’une crise de confiance, pas d’une crise du crédit”, a déclaré Harry Murphy Cruise, économiste chez Moody’s Analytics.

“Les entreprises et les familles ne veulent pas emprunter, quel que soit le coût de l’emprunt”, et “par conséquent, la baisse des coûts d’emprunt ne relancera pas l’économie, à moins que les autorités n’injectent à nouveau dans l’économie la confiance dont elle a tant besoin”, ajoute-t-il. appelant à « des réformes structurelles plus larges ».

À la mi-septembre, le pays a décidé de relever progressivement l’âge légal de la retraite à partir de l’année prochaine, une première depuis des décennies.

“De nouvelles situations et de nouveaux problèmes sont apparus” pour l’économie chinoise, a rapporté jeudi l’agence de presse officielle Xinhua à l’issue d’une réunion du Politburo du Parti communiste au pouvoir.

Les dirigeants chinois ont appelé à « améliorer l’efficacité » de la politique économique et à davantage de baisses de taux, ainsi qu’à « répondre aux inquiétudes de la population » concernant l’économie et l’immobilier.

« Relance du Bazooka »

La série de mesures dévoilées cette semaine par Pékin a été bien accueillie par les investisseurs, les Bourses de Shanghai et de Hong Kong affichant une hausse de plus de 10 % depuis lundi.

Hong Kong a ainsi connu sa meilleure semaine depuis 2009 et Shanghai a fait de même depuis 2008, selon les données de l’agence Bloomberg.

Même si des réformes plus larges restent nécessaires pour atteindre l’objectif de croissance de 2024, ces nouvelles annonces semblent montrer une volonté d’en faire davantage dans ce domaine, estiment les analystes.

« Pékin semble enfin déterminé à mettre en œuvre rapidement ses mesures de relance bazooka », observe Ting Lu, économiste en chef pour la Chine chez Nomura, dans une note.

« La reconnaissance par Pékin de la gravité de la situation économique et de l’échec d’une approche fragmentaire devrait être appréciée par les marchés », ajoute-t-il.

Dans une note, ANZ Research juge les mesures annoncées « suffisantes par rapport à [sa] Prévisions de croissance du PIB de 4,9% cette année », même si « elles restent trop limitées et trop tardives face aux problèmes actuels du secteur immobilier ».

« Les autorités devraient annoncer des mesures de soutien budgétaire supplémentaires dans les mois à venir », prédit ANZ.

Signe de la gravité de la situation, la Chine envisage d’injecter 196 milliards de dollars canadiens dans ses banques d’État, ce qui serait une première depuis la crise financière de 2008, a indiqué jeudi Bloomberg.

 
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