La pandémie mondiale de COVID-19 a mené Christophe Boivin vers le hockey européen où il vient de disputer sa troisième saison. Il aura fait le bon choix puisqu’il vient de soulever le trophée du championnat avec les Dragons de Rouen lors de sa première campagne en Ligue de France.
Celui qui a dû quitter les Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) à l’hiver 2020 a joué deux saisons en Angleterre avant de signer avec Rouen. Pour la formation rouennaise, il s’agissait d’un troisième sacre en cinq saisons (2023, 2021 et 2018 / pas de série en 2020) et d’un 17e championnat en 34 ans.
« Je devais disputer une quatrième saison avec l’UQTR, mais la COVID-19 a changé mes plans. Je voulais toujours jouer, alors j’ai rejoint l’équipe à Nottingham, en Angleterre, en mars et ça s’est bien passé. L’année suivante, on m’a proposé un contrat de séjour. Puis est venue l’offre de Rouen et on a su que c’était une bonne équipe qui concourait chaque année », confie-t-il d’emblée.
L’attaquant de 27 ans, qui a récolté 23 buts et 32 passes en 54 matchs avec les Nottingham Panthers, a connu une saison de rêve avec les Dragons. Il a allumé le feu rouge 34 fois en 44 matchs, en plus d’avoir marqué 73 points. Il a ajouté 15 points de plus en 16 matchs éliminatoires, dont 7 buts pour un total de 41.
« Comme toujours, le match est monté d’un cran en séries éliminatoires. Nous avons vu que même les équipes que vous pouvez battre facilement en saison régulière vous donnent du fil à retordre en séries éliminatoires. Il fallait être prêt car on s’était préparé toute la saison, sur et hors glace, pour ces séries. La première série, on l’a gagnée en quatre matchs avec beaucoup d’émotions. Nous avons ensuite disputé la demi-finale que nous avons remportée en six matchs », raconte-t-il.
« En finale, nous avons affronté Grenoble et nous avons perdu les deux premiers matchs. Nous pensions que ce ne serait pas facile pour la suite car ils avaient une très bonne équipe. Eh bien, nous avons remporté les quatre matchs suivants, dont deux en prolongation. Peu importe où vous jouez ou quel que soit votre niveau, vous ne gagnez pas de championnats à chaque saison, c’est donc un honneur de le faire. Avec ce championnat, j’ai gravé ici des souvenirs qui me resteront chers pour le reste de ma vie. »
(Photo courtoisie des Dragons de Rouen (Facebook) – Stéphane Heude)
Ligne Québec
Boivin s’entendait comme des voleurs sur la glace avec deux autres Québécois, François Beauchemin et Alexandre Mallet. Beauchemin a terminé au premier rang des marqueurs de l’équipe avec 77 points, dont 27 buts au compteur. De son côté, Mallet n’a disputé que 37 matchs, mais il a marqué 17 buts et 46 points.
« Dès le début de la saison, j’ai eu la confiance des entraîneurs. On m’a proposé un rôle d’attaquant et j’ai fait le travail nuit après nuit. Je jouais avec deux autres Québécois et nous étions la ligne québécoise. Ce que j’aime aussi, c’est que les patinoires sont vraiment plus grandes. Il correspond bien à mon style de jeu. J’ai une bonne vitesse et une bonne vision du jeu, donc j’ai un peu plus de temps avec la rondelle», témoigne-t-il.
« L’ambiance était incroyable avec tout le monde qui chantait. En Europe, c’est amusant car tous les pays sont proches. Nous passons souvent quatre ou cinq jours sans jouer et ma copine était avec moi. Nous avons pu visiter l’Espagne, la Grèce et Amsterdam, entre autres. C’est vraiment facile de voir le monde et d’explorer différentes cultures en même temps. »
Celui qui a joué tout son hockey junior avec le Titan d’Acadie-Bathurst, dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) ne sait pas encore s’il prolongera sa carrière avec l’équipe de Rouen.
“J’ai vraiment apprécié mon expérience ici. Nous ne cachons pas que nous avons les meilleurs fans de la ligue. Lors de nos matchs, il peut y avoir entre 3 000 et 3 700 fans par nuit qui chantent sans arrêt et on a l’impression qu’il y en a 10 000 dans l’arène. On regardera les offres avec mon agent, mais j’aurai probablement l’occasion d’y retourner. Par contre, j’ai maintenant 27 ans et j’ai encore du très bon hockey à offrir, donc on verra certainement s’il y a d’autres opportunités disponibles dans d’autres ligues. Je me vois toujours faire carrière en Europe », dit-il honnêtement.
« Si j’ai une offre en Amérique du Nord, j’écouterai aussi. Je ne pense pas que j’irais à l’ECHL. Je n’ai rien contre le championnat, mais le niveau de jeu est similaire à celui de l’Europe et les conditions sont bonnes ici. Nous avons également moins de matchs, moins de déplacements et aucune séquence de trois matchs de trois nuits au programme. La ECHL est un calendrier assez chargé donc la qualité de vie est meilleure en Europe », conclut-il.
Son compagnon de trio, François Beauchemin, ne sera pas de retour puisqu’il a signé un contrat avec Olten, en deuxième division suisse. Quant au troisième marqueur de l’équipe, et ancien Rempart de Québec, Kelsey Tessier, il a annoncé sa retraite du hockey professionnel via les réseaux sociaux.
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