Plus de cinq ans après son apparition en Chine, le virus à l’origine du Covid-19 a officiellement touché 777 millions de personnes et causé plus de sept millions de morts – bien plus en réalité -, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Mais, au fil du temps et des vagues, l’impact des infections respiratoires sur les décès et les hospitalisations a fortement diminué, grâce à l’immunité acquise par les populations via la vaccination et/ou les infections.
Le Covid tue encore (plus de 3 000 décès d’octobre à novembre 2024 dans 27 pays, selon l’OMS), mais l’écrasante majorité des décès ont été enregistrés entre 2020 et 2022.
La pandémie est terminée depuis le printemps 2023 et la levée du niveau d’alerte maximum par l’OMS.
Le virus n’a, pour l’instant, pas de saison précise mais semble devenir progressivement endémique, avec des résurgences régulières, un peu à la manière de la grippe, observent différents experts.
Plus ” le monde veut oublier cet agent pathogène qui est toujours parmi nous, les gens veulent renvoyer le Covid au passé – et à bien des égards faire comme si cela ne s’était jamais produit – parce que cela a été si traumatisant », observait mi-décembre le Dr Maria Van Kerkhove, responsable de la préparation aux épidémies et pandémies à l’OMS.
L’ère Omicron se poursuit depuis l’automne 2021 : un sous-variant en remplace un autre, sans être plus sévère.
Il ne faut cependant pas totalement exclure le scénario de nouveaux variants plus virulents ou échappant à l’immunité, estiment certains scientifiques.
Dans tous les cas, le Sars-CoV2 restera parmi les humains.
Selon l’OMS, la couverture vaccinale n’est pas suffisante
Cruciale contre la pandémie, la vaccination a été massive depuis le développement extraordinairement rapide des sérums.
Plus de 13,6 milliards de doses ont été administrées dans le monde, avec un accès très inégal entre pays pauvres et pays riches.
Les vaccins adaptés contre Omicron – dans sa version JN.1 – restent pour l’instant recommandés, notamment pour les plus vulnérables, car ils protègent toujours contre les formes graves et le risque de Covid long.
Mais la couverture vaccinale est insuffisante, notamment chez les seniors et les soignants, a prévenu l’OMS.
La recherche de vaccins agissant plus longtemps et plus puissamment contre l’infection et la transmission se poursuit, tout comme la recherche de nouveaux modes d’administration (nasale, orale, cutanée).
Côté traitements, la pharmacie est réduite depuis Omicron : quelques antiviraux directs et un anticorps monoclonal.
Certaines innovations induites ou accélérées par la pandémie, notamment les vaccins à ARN messager, restent porteuses d’espoir pour d’autres pathologies, comme le cancer.
Le “ Covid longue », comment gérer ?
Fatigue, toux, essoufflement, fièvre intermittente, perte du goût ou de l’odorat, difficultés de concentration, dépression… le « Covid longue » se manifeste par un ou plusieurs symptômes, généralement dans les trois mois suivant l’infection, persistant au moins deux mois et non expliqués par un autre diagnostic.
Environ 6% des personnes infectées par le Covid souffrent de ce syndrome complexe, indiquait fin décembre l’OMS, notant que cela reste « un fardeau important pour les systèmes de santé ».
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/dans-lombre-de-la-pandemie-les-naufrages-du-covid-long
Les femmes et les personnes ayant déjà eu des problèmes de santé sont plus touchées. Et les réinfections semblent augmenter les risques.
Les scientifiques ont progressé mais n’ont pas encore complètement élucidé ses mécanismes, suivant plusieurs pistes : persistance du Sars-CoV-2 dans l’organisme, maintien d’un état inflammatoire post-infection, formation de microcaillots, etc.
Les autorités sanitaires se préparent déjà à la prochaine pandémie
Le Covid-19 n’est pas la dernière pandémie, les scientifiques en sont certains. La question est de savoir quand la prochaine aura lieu et si le monde sera mieux préparé.
Environ 60 à 70 % des maladies émergentes sont des zoonoses, dues à des agents pathogènes transmis des animaux vertébrés à l’homme. Elles se multiplient en raison de la déforestation, qui multiplie les contacts avec la faune sauvage, réservoir de virus inconnus.
La grippe aviaire est actuellement sous surveillance, notamment depuis un premier décès humain lundi aux Etats-Unis. Il s’agissait d’un patient âgé qui souffrait d’autres pathologies et qui avait été infecté via des oiseaux de basse-cour et sauvages.
Depuis plus de deux ans, les pays membres de l’OMS qui négocient un accord pour prévenir les pandémies patinent. Le souvenir des dégâts causés par le Covid s’efface, les gouvernements changent et un blocage persiste entre pays riches et pays pauvres.
L’ère Covid a également accru de façon permanente la méfiance à l’égard des vaccins ainsi que la désinformation. Le président réélu des États-Unis, Donald Trump, souhaite nommer Robert F. Kennedy Jr, un vaccino-sceptique, ministre de la Santé.
Avec l’AFP