la « journaliste citoyenne » condamnée pour ses vidéos sur le Covid a été libérée

la « journaliste citoyenne » condamnée pour ses vidéos sur le Covid a été libérée
la « journaliste citoyenne » condamnée pour ses vidéos sur le Covid a été libérée

Elle a passé quatre ans en prison. Zhang Zhan, le blogueur chinois parfois présenté comme un « journaliste citoyen » emprisonné en 2020 pour avoir publié des vidéos critiquant la politique sanitaire de la Chine pendant la pandémie de Covid, a été libéré, a annoncé mercredi Reporters sans frontières (RSF).

Elle devait sortir de prison le 13 mai, mais aucune information n’avait été divulguée sur son sort jusque-là. Une courte vidéo montrant la blogueuse, diffusée par RSF, semble indiquer qu’elle a été libérée comme prévu.

« Le 13 mai à 5 heures du matin, la police m’a déposée chez mon frère aîné à Shanghai », raconte-t-elle dans cette vidéo. « Merci à tous pour votre aide et votre sollicitude », souligne-t-elle encore. RSF affirme avoir obtenu cette vidéo « par un intermédiaire ».

Une libération qui ne serait néanmoins pas totale, déplorent plusieurs ONG de défense des droits de l’Homme. “Ses contacts avec le monde extérieur et sa vie quotidienne sont sous surveillance”, a déclaré sur le réseau social Jane Wang, une militante basée en Grande-Bretagne qui a participé à la campagne pour la libération du blogueur.

Liberté partielle

De son côté, « RSF reste préoccupée par sa situation et souligne qu’une liberté partielle n’est pas du tout une liberté », a déclaré mercredi l’organisation. « Nous sommes préoccupés par sa situation sous surveillance. Notre appel à sa libération totale et inconditionnelle est urgent », a écrit l’organisation sur ses réseaux sociaux.

Des militants des droits humains avaient exprimé leur inquiétude quant à la santé de Zhang Zhan, qui avait mené une grève de la faim au cours des premiers mois de sa détention pour dénoncer sa condamnation. Début novembre 2021, sa famille alerte sur son état : elle « risque de ne pas vivre très longtemps », prévient son frère Zhang Ju.

Lors de son procès, elle est apparue très affaiblie, se déplaçant en fauteuil roulant. Son poids est tombé à 41 kg, au lieu de 75. L’un de ses anciens avocats a déclaré qu’elle avait été gavée de force, à l’aide d’un tube, et menottée pour ne pas l’enlever. Très peu d’informations ont filtré depuis sur l’état de santé du journaliste citoyen.

Reconnu coupable de « provocation de troubles »

Zhang Zhan s’est rendu en février 2020 à Wuhan, la métropole du centre de la Chine où a été découvert le virus responsable du Covid-19. Ses quelque 14 millions d’habitants se sont alors vu interdire de quitter la ville.

Smartphone à la main, elle s’est notamment rendue au pied des immeubles où des barrières avaient été érigées et des gardes recrutés afin de maintenir les habitants confinés chez eux. Dans ses vidéos publiées sur des sites chinois et étrangers, elle interpelle le personnel chargé de mettre en œuvre la politique de santé des autorités, qu’elle considère comme « une grave violation des droits de l’homme ».

Arrêté en mai 2020, Zhang Zhan a été condamné à la fin de la même année pour « provocation de troubles », une terminologie souvent utilisée contre les personnalités perturbant le pouvoir.

Outre Zhang Zhan, au moins trois autres journalistes indépendants, Chen Qiushi, Fang Bin et Li Zehua, ont été arrêtés après avoir couvert la crise épidémique à Wuhan. RSF avait alerté à plusieurs reprises sur la menace qui pesait sur ces journalistes citoyens, quelques mois après le début de l’épidémie.

 
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