chez Ubisoft, plus de 700 salariés en grève ce mardi

chez Ubisoft, plus de 700 salariés en grève ce mardi
chez Ubisoft, plus de 700 salariés en grève ce mardi

Devant le siège de l’entreprise à Montreuil, près de Paris, entre 50 et 100 salariés se sont rassemblés dans l’après-midi pour protester contre la décision prise mi-septembre par le groupe d’imposer au moins trois jours de présence au bureau par semaine. “C’est une décision très injuste”, déclare Marc Rutschlé, délégué syndical de Solidaires Informatique, l’un des groupes qui ont appelé à cette grève de trois jours dans les studios français d’Ubisoft à Paris, Lyon, Montpellier et Annecy. «Quand j’ai été embauchée, j’étais à 100% en télétravail et mon activité me le permet tout à fait», raconte Lola, 30 ans, game designer chez Ubisoft depuis 4 ans. Elle estime que ce changement aura désormais « un impact » sur ses « conditions de vie ».

Dans un mail envoyé à ses salariés, la direction a justifié cette décision en affirmant que « la créativité est stimulée par les interactions interpersonnelles, les conversations informelles et la collaboration autour d’une même table » – tout en promettant de ne pas revenir « à un modèle 100 % présentiel ». »

Pour Marc Rutschlé, cette nouvelle situation pourrait également entraîner de nombreux départs et provoquer des retards dans la sortie des jeux. “En fin de compte, c’est toute l’entreprise qui est en danger”, s’inquiète-t-il.

“Pas de dialogue”

Un sentiment partagé mardi matin devant le studio de Montpellier, où une cinquantaine de salariés tenaient un piquet de grève. “Il n’y a plus aucune confiance ni aucun dialogue avec la direction”, déplore Matéo Rogé, 33 ans, testeur qualité au studio parisien d’Ubisoft, regrettant une décision prise “unilatéralement”.

De son côté, l’entreprise dit examiner “comment affiner (son modèle) pour mieux équilibrer les avantages du travail à distance et du travail au bureau”, après une première réunion avec les syndicats il y a une semaine. Et promet de laisser à ses équipes un « temps d’adaptation ».

Les syndicats demandent également à la direction « un réel effort salarial », rappelant qu’une première grande grève a mobilisé plus de 700 salariés en février. « Nous n’avons pas eu de réponse de la direction », a déploré Pierre-Étienne Marx, délégué STVJ chez Ubisoft Paris. “Nous allons augmenter (la pression) jusqu’à ce qu’il y ait de vraies concessions”, a-t-il ajouté, espérant cette fois atteindre le millier de grévistes.

Mauvaise passe

Cette grève tombe au mauvais moment pour le fleuron français du jeu vidéo, en difficulté depuis plusieurs mois. “Ubisoft souffre d’une série de sorties (de jeux) qui n’obtiennent pas le succès escompté”, souligne Oscar Lemaire, du site spécialisé Ludostrie, citant notamment “Skull and Bones” et le nouvel épisode de “Prince of Persia”. .

Fin septembre, son PDG, Yves Guillemot, avait par ailleurs reconnu que les premières ventes de “Star Wars Outlaws”, sorti fin août, étaient “inférieures aux attentes”, obligeant Ubisoft à abaisser ses objectifs financiers et à le décaler d’ici là. trois mois. la sortie du prochain volet de sa série phare, « Assassin’s Creed », pour laisser le temps à ses équipes de le peaufiner. Une mauvaise passe punie sur les marchés financiers : l’action Ubisoft s’est effondrée de plus de 40 % depuis le début de l’année, atteignant en septembre son plus bas niveau depuis 10 ans.

 
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