ENTRETIEN. « On aura peut-être un répit mais il y aura une autre pandémie », selon Arnaud Fontanet

ENTRETIEN. « On aura peut-être un répit mais il y aura une autre pandémie », selon Arnaud Fontanet
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Figure de la crise sanitaire du Covid-19 en tant que membre très sollicité du Conseil scientifique Covid-19, Arnaud Fontanet s’est mis en retrait des médias. L’épidémiologiste des maladies émergentes livre Ouest de la ses pensées.

La grippe est-elle toujours en tête des risques pandémiques ?

Les meilleurs candidats restent les virus qui se transmettent par voie respiratoire. Et les virus grippaux responsables de la grippe en font partie. Depuis deux ans, la circulation très active d’une nouvelle lignée du virus aviaire H5N1, originaire d’oiseaux sauvages migrateurs et aquatiques, et capable d’infecter les mammifères, nous inquiète particulièrement. Il circule en effet désormais parmi les vaches aux États-Unis, et les passages parmi les mammifères pourraient faciliter son adaptation à l’homme.

Pourtant, la grippe de 2009 n’a pas été très grave.

En 2009, un virus de type A (H1N1) s’est propagé comme une traînée de poudre. C’était le résultat d’un réassortiment (échange de matériel génétique) chez le porc entre des virus de la grippe humaine et aviaire. Transmissible avant l’apparition des symptômes, elle était très difficile à contrôler. Heureusement, sa létalité (proportion de décès par personne infectée) était très faible, inférieure à 1 sur 10 000. Mais on ne savait pas au départ si on n’aurait pas une létalité proche de celle du virus responsable de la grippe espagnole de 1918-9 (2 à 3%), provoquant 40 millions de morts. On voit qu’on avait raison de s’inquiéter !

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Les conditions de l’émergence sont réunies

Faut-il prendre en compte le risque d’une maladie hémorragique pandémique, un Ebola hautement transmissible ?

Si l’on prend l’exemple d’Ebola, la maladie fait peur car elle a une létalité très élevée, de l’ordre de 60 à 80 %. Mais il est plus facile à contrôler car la contagion est plus forte dans la phase terminale de la maladie, ce qui signifie que des mesures d’isolement précoces peuvent empêcher la transmission. Nous disposons également de traitements et de vaccins qui permettent d’enrayer plus rapidement les dernières épidémies que la grande épidémie de 2014 en Afrique de l’Ouest. On peut imaginer des scénarios catastrophes autour de fièvres hémorragiques qui deviendraient très transmissibles mais il s’avère qu’empiriquement cela ne s’est pas produit. Non, la préoccupation actuelle, ce sont bien les virus respiratoires, comme ceux responsables de la grippe ou du COVID-19, car on sait de quoi ils sont capables, et les conditions liées à leur émergence (contact avec des animaux sauvages sur les marchés asiatiques pour les bêta-coronavirus, et chez les animaux d’élevage pour les virus de la grippe) sont toujours présents.

Lire aussi : Nous n’aurons pas Ebola mais la Crimée-Congo

Toutes les pandémies n’ont pas le même impact…

Il y a un impact et un impact. Le virus du Sida, qui a déjà tué plus de 40 millions de personnes, et…

 
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